30 juillet 2010

Festival Rock en Seine 2010, programmation complète


Le rendez-vous parisien qui clôt généralement la saison des festivals estivaux se déroulera cette année du 27 au 29 août au traditionnel domaine St Cloud. Et le moins que l’on puisse dire c’est que pour cette huitième édition les programmateurs ont plutôt bien joué leur coup avec des groupes du moment mais aussi quelques raretés. Pour Dodb ce sera notamment l’occasion de revoir le phénomène canadien Arcade Fire mais aussi le grand Eels généralement très bon sur scène. Quoi qu’il en soit un événement qu’on vous conseille de ne pas rater.

Programmation complète :

Arcade Fire, Eels, Beirut, Jello Biafra and the Guantanamo, Roxy Music , Stereophonics, LCD Soundsystem, Foals, Queen Of The Stone Age, Black Rebel Motorcycle Club, Crystal Castles, The Kooks, Massive Attack, Band Of Horses, Wave Machines, Two Door Cinema Club,Blink 182, Cypress Hill, Underworld, Kele, Paolo Nutini, , 2 Many DJ’s, Chew Lips, Jonsi, Fat Freddy’s Drop, Beast, Rox, School of medicine, All Time Low

Le site officiel du festival

Réserver sa place

Arcade Fire à Rock en Seine il y a 5 ans déjà, on espère retrouver la même ferveur :



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Concours Nada Surf, 10 albums à gagner


Cette année Nada Surf a sorti If I Had A Hi-Fi (un album exclusivement composé de reprises obscures ou presque) que nous n’avons pas manqué de défendre via la branche promotion du site. Au-delà de la simple compilation de morceaux appartenant à d’autres que l’on était en droit d’attendre, le groupe new-yorkais mais néanmoins francophile a su donner une véritable identité à chacun de ces morceaux, arrivant même à les faire sonner comme de véritables compositions Nada Surfiennes. Et ce n’est pas le récent concert donné à La Maroquinerie de Paris qui dira le contraire, Nada Surf est encore en forme et a surtout la chance d’avoir à ses côtés une horde de fans français passionnés.

Pour clôturer cette sortie en beauté, Dodb vous propose de gagner l’un des 10 exemplaires de If I Had A Hi-Fi mis à disposition. Pour ce faire il suffit de répondre à la question suivante :

Qui a composé la chanson "Enjoy The Silence" reprise par Nada Surf sur ce disque?

Et d’envoyer vos réponses et vos coordonnées postales avant le 30 août prochain à contact@desoreillesdansbabylone.com avec l’intitulé "Concours Nada Surf". Bonne chance à tous.

Le site officiel et le Myspace

Une jolie session acoustique réalisé par Le Cargo sur cette même chanson :



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22 juillet 2010

Brandt Brauer Frick - Paino Shakur EP (2010)

Belle petite découverte que ce trio électro-acoustique qui met piano arrangé, vibraphone, et cordes au service de sons dancefloor raffinés. Dotés d’un sens de la mise en scène qui rappelle fortement Kraftwerk, Daniel Brandt, Jan Brauer et Paul Frick ont fait sensation avec "Bop" et sa vidéo très bien foutue qui – coup de pub fabuleux ! - a été postée par Kanye West sur son blog. Même s’ils ont entre-temps sorti un autre maxi, c’est de celui-ci dont j’ai choisi de vous parler, autant pour le motif obsédant du morceau-titre que pour ce clip à l’humour bien teuton qui donne vraiment envie de les voir sur scène.

Construite autour de la répétition maniaque de quelques notes de piano, "Bop" est une longue pièce glaciale mais groovy qui doit autant à la musique contemporaine qu'à la minimale berlinoise - une sorte de version épurée d'Aufgang, pour faire court. En dehors de la basse synthétique et de quelques notes de clavier, tous ses éléments sont acoustiques. Les enchevêtrements rythmiques ne sortent pas du logiciel Ableton mais bien des petites mains et baguettes des trois allemands. Le bâton de pluie et les vibraphones confèrent une belle profondeur à l’ensemble. C’est du déjà-vu, certes, mais c’est du beau travail, qui dépasse de loin les cadres étriqués de la techno et de la house.

"Bop" trouvera d’ailleurs difficilement sa place dans un DJ bag, faute d’un groove suffisamment puissant. De ce point de vue, c’est la face B qui s’impose, avec le remix de "Paino Shakur" par l'une des stars du label Playhouse, j’ai nommé: Losoul. Malgré son côté "dirty funk" pas désagréable, la version originale fait pâle figure comparée à cette brillante relecture deep-house, qui brûle tout sur son passage.

A noter : BBF sortira son premier album, You Make Me Real, en novembre 2010. On pourra y entendre "Bop" dans une version légèrement différente.

En bref: le clip de "Bop" suffit à attiser la curiosité pour ces Allemands qui distillent une house électro-acoustique de très bonne tenue. Reste à savoir si le trio passera aussi brillamment le cap du premier album.



Le Myspace
de Brandt Brauer Frick
Le site et le Myspace de Tartelet Records



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20 juillet 2010

Francofolies de La Rochelle 2010


C’est la première année que Dodb se rend aux Francofolies de la Rochelle, avouons-le parce que la programmation du festival rochelais ne colle pas exactement avec ce que l’on a habitude de chroniquer ici. Force est de constater que c’est pourtant un événement admirable, qui soufflait cette année ses 26 bougies, dans un cadre magnifique, celui de son vieux port. 7 scènes, 150 artistes, 5 jours et 5 nuits de concerts, et malgré tout et comme sur de nombreux autres festivals cette année, une baisse de fréquentation de 77.000 à 80.000 par rapport à 2009. Mais les Francos tiennent la route, et ce vendredi 16 juillet sur la grande Scène St Jean d’Acre a tenu toutes ses promesses.

Ca commence avec la "fête à Wax Tailor", une formule qui signifie que Jean-Christophe Le Saoût de son vrai nom a le droit de faire venir n’importe qui sur scène avec lui. C’est d’ailleurs la force de son spectacle, le rendre aussi musical (grand écart entre le hip hop, le funk, la soul…) que visuel avec la participation de très nombreux musiciens et chanteurs. Les voix hip hop de l’album In The Mood For Life sont là, la délicieuse Charlotte Savary aussi (elle qui fait de plus en penser à Beth Gibbons) mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises puisque Wax Tailor a aussi pour ami Alice Russell, mais surtout Keziah Jones débarqué de nulle-part pour interpréter "Smells like teen spirit" de vous savez qui. Un grand moment de musique, chapeau !

"Say yes" :



C’est une première, Charlotte Gainsbourg est aux Francos. On avait eu le père, la mère, mais jamais la fille. Le public est un peu tiède pour accueillir la chanteuse venue présenter son dernier né IRM. Il faut dire que ses précédentes prestations ont laissé dire qu’elle manquait de voix, que c’était mou… Et je ne suis pas tout-à-fait d’accord. Comme le disque, le live est assez hypnotique c’est vrai, mais l’on a quand même la chance d’avoir sur scène Brian Lebarton alias le claviériste (entre autres) de Beck. C’est lui qui a été chargé de recruter les musiciens pour la tournée, et c’est lui qui s’est occupé des arrangements. Et son travail s’est avéré payant, tant le groupe semble s’entendre. Et comme le dit Charlotte, elle a la chance de pouvoir piocher dans le répertoire du "plus grand, plus beau et plus fort". C’est donc "Melody" et "Couleur café" qui termineront le show un brin dépressif par moments.

Last but not least, les Versaillais de Phoenix ont la charge de faire s’envoler la soirée avec leur quatrième album Wolfgang Amadeus Phoenix. Thomas Mars sait toujours autant y faire et même si tous les morceaux ont un faux air de "Lisztomania", les guitares acérées et autres rythmes dance-floor remportent l’adhésion d’un public qui en redemande. On aura même droit à une reprise de "Playground love" de leur amis aériens, ça c’était juste pour la classe. Quelque chose me dit que l’on y reviendra aux Francos.

"Lisztomania" :



Le site du festival

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15 juillet 2010

Villagers - Becoming A Jackal (2010)

"Have you got just a minute ?" demande Conor O’Brien en ouverture de son premier album solo. Et nous de répondre : définitivement ! A coup sûr les comparaisons vont aller bon train tant cet "autre Conor" peut rappeler celui aux yeux brillants. Une guitare acoustique comme meilleur ami, un talent inné de songwritter, une trogne de premier de la classe, et apparemment la capacité à ciseler de bien belles mélodies pop folk. Une malédiction qui risque de le suivre encore un peu, même si géographiquement les deux lascars n’ont rien à voir puisque ce jeune villageois tout seul vient de Dublin.

C’est donc logiquement Domino qui a récupéré cet ancien membre de The Immediate (inconnu au bataillon). Becoming A Jackal fait partie de ces disques que l’on aime aimer instantanément. Comme le Big Echo des Morning Benders il rentre dans le vif du sujet dès l’ouverture. Arpèges de piano et violon ténébreux composent un "Saw the dead" inaugural merveilleux de précision. L’émotion est à fleur de peau dès la première seconde, et la tension ne nous quitte pas jusqu’à l’enchaînement avec LE grand morceau du disque : "Becoming a jackal". Tout simplement l’un des meilleurs morceaux du genre cette année. "I was a dreamer staring at windows" est un refrain que l’on n’oubliera pas c’est sûr.


"Ship of promises" nous montre une autre facette du jeune multi-instrumentaliste de 27 ans. Changements de rythmes, grandes envolées, mise en scène, c’est magnifique. Le reste du temps il y a beaucoup de poésie à la Léonard Cohen ("The meaning of the ritual", "Set the tigers free", "To be counted amoung men"), et un talent d’arrangement à la Simon & Garfunkel ("Home", "That day"). On peut se demander ce que réalisera ce jeune irlandais plus tard, en tous cas ce premier album est imposant de classe.

En bref : 11 titres pop folk d’une grande finesse + 1 chanteur compositeur à grand potentiel = 1 petit trésor à ne pas manquer.





Le Myspace

A lire aussi : Sparklehorse - Vivadixiesubmarinetransmissionplot (1995)

"Home" en Hiboo d’live saisissant de simplicité (quel final !), et "Set the tigers free" tout pareil :




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Iggy And The Stooges - Concert à l'Olympia (7 Juillet 2010)


Les Stooges débarquent dans un Paris caniculaire, en ce 7 Juillet, et livreront un set surchauffé, un peu approximatif mais superbe. La première partie bien pourrie nous met les crocs, Manoeuvre est dans la fosse, on peut commencer. C'est Iggy, régulièrement auto-arrosé à l'Evian, le grand maître d'Oeuvre, qui demande qu'on rallume la lumière ou qu'on l'éteigne, qui invite le public à monter sur scène au moment du "Shake appeal", au grand dam du staff de l'Olympia ; c'est Iggy qui se laisse désirer au slam mais finit toujours par y aller, et qui, au delà des attitudes scéniques bien connues, habite son répertoire avec une vraie sincérité. C'est Williamson qu'on vient voir aussi, pendant monolithique de l'Iguane survolté, inventeur des riffs magiques de Raw Power, des riffs mis au point dans une chambre d'hôtel, à la guitare... acoustique. L'idée avant le son, en somme. Comme quoi un grand album ce ne pas qu'une affaire de son, nos gentils groupes néo-garage du moment semblent parfois l'oublier.

Iggy met du temps à se mettre en voix, l'eau minérale devant contrecarrer probablement l'effet du vermouth des coulisses. Ses premiers cris simiesques ne sont pas très convaincants, et il semble tout chanter avec la même voix, ce qui est un comble pour un chanteur dont la force principale est la réinvention permanente du timbre. Le volume sonore est inutilement trop élevé, écrabouillant trop souvent le sax de Mac Kay. On est pas venu se faire saigner les oreilles, mais écouter du punk incisif ; Il suffisait, sinon, d'aller voir Slayer au Zénith, le même soir. Le son est par moment franchement dégueu, quand il n'est pas lardé de larsens intempestifs.

Mais les choses se mettent en place, Iggy libère les graves, sur "Johanna", et sur "Open up and Bleed". On respire un bon coup d'ailleurs sur ce magnifique morceau, pulsé par un Mac Kay à l'harmonica. Au fond, Iggy n'a rien à prouver, il est là pour s'éclater avec son public, et pas pour payer un redressement fiscal. Plus que le son et les compos, qu'on pourra apprécier à l'infini sur l'excellente édition legacy de Raw Power (agrémentée de rarities et outtakes qui se foutent pas de la gueule du monde), c'est le jeu scénique et l'interprétation qui nous ravissent.

On connait l'attaque de "Search and Destroy" ("I'm a street walking cheetah with a heart full of napalm..."), mais c'est le plaintif "somebody gotta save my soul" qui, ce coup-ci, m'ira droit au coeur.

Lorsque le riff de "Penetration" résonne, Iggy mime un shoot avec son micro, et c'est la révélation : "Penetration" est une chanson à double sens, elle parle autant de piquouze que de coït, sauf que contrairement à la tradition des chansons blues à double sens, c'est le sens sexuel qui est explicite !

"I got a right" nous propulse au plafond, "I wanna be your dog" nous fait régresser dans l'improbable registre du karaoké punk ;vIggy joue, surjoue, occupe tout l'espace, il est radieux. On pourra regarder en face nos petits enfants et dire, sans avoir peur d'être ridicule, j'ai vu les Stooges.

Le grand n'importe quoi de "Shake Appeal" :


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13 juillet 2010

Wild Nothing - Gemini (2010)

La pop en chambre américaine n’en finit pas de nous livrer pépites sur pépites. Parmi elles, arrêtons-nous quelques instants (douze exactement) sur le premier album du jeune Jack Tatum. Du haut de ses 21 ans et de sa Virginie natale il nous livre en direct de son pieu son amour pour tout ce que l’indie pop a fait de meilleur dans les années 80. The Pain Of Being Pure At Heart lui a ouvert le pas l’année dernière, Radio Dpt aussi depuis quelques années déjà, mais ici on se trouve comme pour Lonely Galaxy avec un disque solo, pur objet de production maison, fait main à l’ordinateur. Qu’on se le dise c’est un véritable petit rêve éveillé de bout en bout.

"Live in dreams" d’ailleurs. Première pierre d’un mur nuancé qui doit autant à ses gimmicks qu’à ses lyrics : "Our lips won’t last forever and that’s exactly why / I’d rather live in dreams and I’d rather die". De la pure mélancolie adolescente qui parle assez vite à son auditeur. Et c’est presque Surfer Blood que l’on croit entendre quand débute "Summer holidays" probable premier single de cet album. Filant comme une étoile et porté par des "OuhOuhOuh" lointains, il est effectivement très bon, jusque dans son break final. Il s’agit bien du genre de morceau capable de jouer la BO d’une vie une fois le casque engoncé sur les oreilles.


Après il y a du Tear For Fears dans "Drifter", du Johnny Marr dans "Our composition book", mais aussi du Cocteau Twins un peu partout. D’autres morceaux il faut le dire sont plus anecdotiques mais continuent d’assoir la douce ambiance façon film en Super 8, ballade craquelée sur la plage et ciel en suspension. Enfin et surtout, il y a ce morceau immense : "Chinatown", cathédrale sonore dans la plus grande tradition pop. Intro, rythme, voix, sons, ça bouillonne littéralement à tous les étages. Dur de croire que le bonhomme est tout seul tant l’espace est riche et rempli. 3’19" à se passer en boucle le matin.

En bref : avec son air de ne pas y toucher, Wild Nothing balance un disque pop rédempteur, traversé quelques fois par la grâce et intéressant la plupart du temps.





Le Myspace

"Chinatown" et "Summer holidays" :





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10 juillet 2010

Nicolas Jaar - Marks & Angles (2010)

Il n’a sorti qu’une bonne dizaine de tracks, mais c’est pour l’instant un sans-faute. Du Student EP, composé alors qu’il n’avait que 17 ans, à l’inoubliable Time For Us, Nicolas Jaar a sorti plus de bombes en 3 ans que certains producteurs en toute une vie. Ajoutez à cela quelques remixes tueurs (pour DJ T, Ellen Alien ou No Regular Plan), un podcast très remarqué sur Resident Advisor et une invitation au festival Mutek de Montréal, et vous comprendrez pourquoi le gamin est au centre d’un buzz d’une rare intensité dans les sphères électroniques. Un moment bien choisi, donc, pour préparer le lancement de son premier album à paraître en 2011 sur Circus Company. Et pour nous mettre en bouche avec un EP encore une fois impressionnant.

Car les trois titres de Marks & Angles font plus que confirmer tout le bien qu’on pensait de cette house organique, lente et gorgée de soul, de jazz et de musiques afro-latines. Complexe dans sa structure, la musique de Jaar est également réjouissante par sa simplicité : un enfant pourrait certainement jouer le solo de piano de Marks – morceau qui ressemble par ailleurs un peu trop à certains de ses travaux antérieurs ("Los Bandidos" et "Mi Mujer"). Tout se joue dans les variations rythmiques et dans l’intrication des bleeps, des cuivres, de la guitare, des percussions... A chaque morceau, une histoire nous est racontée. Avec ses scènes d'exposition, ses pics d'émotion, mais aussi ses moments d'attente, de fébrilité... Cette capacité à suspendre l’auditeur à quelques notes de piano, à le faire mariner avant de faire résonner un clap triomphant, rayonne littéralement sur "Materials", qui est certainement ce que Jaar a produit de mieux (avec "Time For Us").

La présence de parties vocales sur "Angles" et "Marks" annonce une orientation pop qui fera probablement de l’album à venir un objet curieux et plus qu’intéressant. Mais pas besoin d’attendre sa sortie pour voir en ce jeune homme touché par la grâce LA révélation électronique de ces derniers mois.

En bref : en attendant l'album, cet EP aussi savant qu'enfantin confirme l’émergence d’un artiste hors-norme, capable de proposer une synthèse parfaite entre house, pop, jazz et musiques afro-latines.



Le Myspace de Nicolas Jaar, celui de Circus Company

A lire aussi: Nicolas Jaar - Time For Us (2010) et Clown & Sunset - Inès LP (2010)

"Materials" :


"Angles" :

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09 juillet 2010

Metronomy - Nights Out (2008)

Bon Dieu comme je m’étais trompé en qualifiant cet album de "disque gruyère" (du bon mais des trous) lors de sa sortie. Pas du tout d’actualité, je m’étonne à présent avec quelle régularité je le ressors de l’étagère. Une fois par semaine peut-être. Je n’avais pas compris son caractère insidieux à la Devo, sa façon d’utiliser la hype revival 80’s mais de la contourner complètement, sa confection cheap malgré ses allures de gros disque studio. Sa fragilité en fait. Joseph Mount compose de la dance music de salon, aussi bien mélancolique que dansante.

Cette intro d’abord. Lente procession surnaturelle qui fait douter du disque que l’on a mis. Où va bien nous emmener le trio en entamant de la sorte ? Et puis "The end of you too" enchaîne. Boîtes à rythmes décalées, guitares désaccordées, claviers Casio et ce rythme sautillant mais dérangeant. A la fois simple et outrancier, il démontre tout le talent pop du trio de Devon (Angleterre) maintenant installé à Brighton. La mélodie avant les arrangements, mais les arrangements quand même. On frôle l’IDM, l’hystérie en plus.

Et puis tout logiquement "Radio Ladio" qui semble enchaîner avec le précédent. Voix grave, monocorde, morte. Et puis à la deuxième minute ce chœur d’enfants à la Simian Mobile Disco qui balance le refrain. On est happés, on attend la suite. Qui ne tarde pas puisque l’énorme "My heart rapid" dont je vous avais déjà parlé surgit de nulle part et écrase tout sur son passage. Epileptique au possible, démembré, perché, c’est Ratatat en mode freaks (on pense à leur "Shempi" incontournable lui aussi).

Là où on commence à sérieusement se demander ce qu’il se passe, à savoir quand est-ce que la pression va retomber, l’autre (autre) single "Heartbreakers" prend le relai et met une fois de plus tout le monde d’accord. Basse funky, rythme claudicant puis décidé, c’est parfait. Joseph Mount utilise enfin sa voix (qu’il cachait sur son premier album passé inaperçu Pip Payne) et fait preuve d’une véritable intelligence du son en cassant ses morceaux pour mieux les remodeler.

Si l’instrumental "On the motorway" peut énerver un peu, il n’en est pas moins taré pour autant. Tout comme "Side 2" aux fausses allures d’interlude. Heureusement le quatrième single "Holiday" réveille ceux qui sont encore là. Une basse dantesque qui lance un morceau barré fonçant tête baissée. C’en est presque drôle tant un cinquième single (sisi !) enfonce un clou que l’on n’aperçoit même plus dans le bois avec "A thing for me". Plus loin "On dancefloors" est un morceau de fête triste. Si, ça existe ! Enfin, une outro aussi intrigante que l’intro vient clôturer ce disque aux allures de best-of.

En bref : de la pop électronique pour notre génération, addictive tordue et spontanée. Au moins six morceaux phares à passer et repasser en soirée sans soucis.




 

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Le site officiel, le Myspace et l’album en streaming

A lire aussi : Fischerspooner - Odyssey (2005

Les six gros morceaux (dans l’ordre) de ce Nights Out :













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07 juillet 2010

Eurockéennes de Belfort : 2, 3 et 4 juillet 2010


Nous sommes déjà en juillet, et les 22èmes Eurockéennes de Belfort sont terminées. A l’heure du constat, trois points ressortent clairement du lot : un bilan musical plutôt satisfaisant malgré un manque flagrant de véritable grosse tête d’affiche, une météo plus que clémente si on oublie la demi-heure orageuse du samedi, et enfin un net recul de la fréquentation avec 80.000 visiteurs contre 95.000 l’année dernière. Il n’empêche que le festival de la magnifique presqu’île du Malsaucy reste l’un des grands incontournables de l’été pour deux raisons principales : ses concerts bien-sûr, mais aussi son camping et ses festivaliers, toujours très riches en couleurs et véritables acteurs de l’événement.

Face A : les concerts

Cette année Dodb l’a joué soft, et n’en a pas vus tant que ça. On a préféré privilégier l’écoute attentive et sélective, plutôt que la course effrénée de scènes en scènes. Arrivés très tard sur le site à cause de misérables douaniers qui n’ont toujours pas compris où taper pour être efficaces, c’est le rappeur américain Jay-Z qui nous accueille. De l’avis de tous son show est exemplaire, surtout comparé à celui de Missy Elliott qui s’est bien foutu de la gueule du monde. Les Anglais d’ Hot Chip mettent quant à eux tout le monde d’accord avec leur électro pop bien foutue, alors que The Subs envoie une électro qui tabasse mais qui manque d’originalité.


Jour 2 et les Canadiens de Broken Social Scene assurent. Certes leurs morceaux sont assez inégaux, mais de manière générale Jason Lytle et Brendan Canning forment une sacrée paire. Va suivre un grand moment de rock’n’roll, non pas de musique mais de comportement avec les Australiens d’ Airbourne (Airburnes ?). Si leur musique n’est qu’un ersatz d’ACDC, tout est fait pour envoyer du bois : monstrueux murs d’amplis Marshall, solo de guitare à 20m de haut sans assurance (!), re-solo sur les épaules d’un roadie, écrasage de canettes de bière sur la tête, du grand n’importe quoi assez jouissif. Changement d’ambiance avec l’excellente électro pop de Memory Tapes, et grand moment de musique et d’énergie avec la sublime Janelle Monáe qui confirme sur scène tout le bien qu’on pensait d’elle sur disque.

Dernier jour et Julian Casablancas de rappeler à ceux qui l’auraient oublié qu’il n’a même plus besoin des Strokes. N’hésitant pas à se réapproprier ses propres morceaux parce qu’après tout "You only live once", c’est quand même un sacré bonhomme que ce Julian. Même les nouveaux morceaux solo "Out of the blue", "11th Dimension" ou "River of backlights" sont parfaits, ce qui ne sera pas forcément le cas un peu plus tard avec Empire Of The Sun pour qui le live n’apporte pas grand-chose. James Murphy et son LCD Soundsystem fait quant à lui tout-à-fait le boulot, et Mika est une bien belle surprise. Pas de sensation musicale à son sujet, mais une véritable capacité à emballer la foule et à la faire danser. Le duo anglais Massive Attack terminera le festival à sa manière, dans un lent trip-hop planant.


Face B : le camping

LE fameux ! 12.000 jeunes entassés les uns sur les autres sous une chaleur caniculaire dès 9h du matin, ça donne forcément un cocktail détonnant. Il y a bien-sûr une certaine forme de nostalgie des grands festivals qu’ont été Woodstock ou Glastonbury dans la manière d’y vivre. Pendant trois jours et d’un commun accord tacite, tout le monde devient instantanément ami et tout se partage. Une culture commune et métissée voit le jour, des championnats de ventriglisse s’organisent, des "Apéros !" y fleurissent inopinément, chaque ballon à l’hélium de Bob l’éponge ne demande qu’à être libéré, et chacun semble rivaliser d’apparence libérée avec son prochain. Pas une seule embrouille, tout est fait pour passer la journée simplement ensembles, dans la joie et la bonne humeur, en attendant les concerts. Rien que pour ça, on y reviendra.

Le site du festival
Les bilans Dodb des Eurockéennes 2008 et 2009

Le fameux stage climbing d’Airbourne et un petit passage des Stro… de Julian Casablancas:





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03 juillet 2010

The Rusty Bells - A Renegade In Town (2010)

Trio toulousain déjà auteur de deux sorties probantes, The Rusty Bells remet le couvert avec ce cinq titres qui marque une évolution, louable, dans leur univers. Leur rock'n'roll spontané et plutôt garage, s'il conserve son indispensable et appréciable puissance, s'avère ici moins "immédiat", renforcé par l'orgue de Maud Lanau, nouvelle arrivante, et occasionnellement par le violon de Léa Guichou.

C'est pourtant par un titre déroutant, "Drop your eyes", que Jérémy Andres et ses complices inaugurent ce nouvel EP. L'essai est de qualité, intense, enfiévré et saccadé, les touches plus modérées étant d'un apport indéniable. Mais ces dernières, de façon presque négligeable, il faut le souligner, donnent une coloration "pub" à cette première composition... heureusement vite rattrapé, et éliminé, par sa similitude avec ce que l'on peut entendre chez The Levellers et leur folk-rock rageur.

C'est donc l'impression favorable qui domine et "Stalker guy", seconde réalisation de A Renegade In Town, confirme le changement mis en place par les sudistes, et la qualité de leurs efforts. Plus pensé, mais tout aussi brut, saccadé et orné de motifs sonores bien trouvés, dont ceux émanant de l'orgue, animé par la guitare nerveuse et inspirée de Jérémy, qu'épaule une section basse-batterie sans faille, il augure un contenu cette fois encore solide.

Solide, "Rainbow monkey" l'est. Basé sur un riff simple et tonique, appuyé par un orgue décisif et plus "enjoué" dans le chant que ne pouvaient l'être les compos du précédent EP. Des "Oh-oh-oooh" obsédants renforcent l'intérêt de ce titre et lui donnent sa pleine mesure, avant que "On the other side", plus poppy mais assez impulsif, n'entérine de façon définitive l'ouverture musicale et stylistique des Rusty Bells. On est de plus dans un panel large mais maitrisé, marqué par l'apport de nouveaux éléments et instruments bien intégrés à l'image du violon de Léa Guichou sur "My steel brother". Ce morceau démarre dans la mélancolie, sur une trame fine et légère, au chant plus "émotionnel" que par le passé, avant de monter en puissance de façon progressive. En sa fin, l'alliance des instruments le dote une certaine puissance et le rend fort intéressant, bien qu'éloigné du registre d'origine du groupe.

On est donc conquis par ce revirement notoire mais bien tenu, nécessaire à l'évolution du groupe, tout en conservant les souhait de voir celui-ci renouer, en certaines occasions, avec ses chansons plus tumultueuses. La cohabitation des deux serait à mon sens cohérente, et l'a nouvelle option valorisée de façon plus significative encore.

Quoi qu'il en soit, The Rusty Bells ose, réussit et confirme avec A renegade in town son statut d'espoir à suivre de près.

En bref : un appréciable virage musical représentatif d'un trio toulousain souhaitant évoluer et étayer son discours. Une belle réussite.





Le Myspace



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