Quelle claque! C’est avec un peu de retard et grâce à Benjamin de l’excellent label Almost Musique que j’ai découvert ce qui me semble être (et je ne suis pas le seul) l’un des petits bijoux de l’an passé. Pour beaucoup ce nom à rallonge sans véritable signification est difficile à retenir, et pourtant il mérite qu’on se penche dessus et qu’on fasse l’effort de le retenir. Les frères Jon et Jason Sunde et leur comparse Jessie forment ce trio de barbus en provenance de Eau Claire, Wisconsin. C’est leur premier véritable projet musical à tous trois, et leur premier album après une paire d’Ep confidentiels. Ceux qui s’y connaissent en géographie indé auront tilté, c’est de là que vient aussi Bon Iver, accessoirement parrain et mixeur de ce disque insolite et surprenant.
Pourquoi surprenant ? Parce qu’à première vue tout porte à croire que l’on à faire à un concentré de noirceur. Le titre de l’album d’abord qui fait référence à un douloureux problème médical, puis les titres des chansons qui sont sans équivoque : de l’introductif et lyrique "Hospital" en passant par l’harmonieux et suspendu "Acceptable loss", il est partout question de peines, de traumatismes et de souffrances. Des thèmes qui auraient pu être durs à porter, et qui auraient pu alourdir l’ambiance d’un disque déjà condamné à la tristesse, alors qu’il n’en est rien. Car le mot d’ordre ici, c’est dédramatiser, rire de ses problèmes et plus que tout positiver pour avancer.
L’exemple le plus fragrant est ce morceau : "A conversation about cancer" pour moi le chef d’œuvre du disque. Un morceau enthousiaste et insouciant malgré le sujet on ne peut plus grave. Une rythmique entraînante et trébuchante qui relance le morceau à chaque seconde à la manière du "Did I step on your trumpet ?" de Danielson qui semble être une inspiration majeure des Américains. Comme lui, le trio tient à mentionner sur le livret les innombrables participants à l’"orchestre". Comme lui ça part dans tous les sens (americana, punk, folk, pop…) tout en gardant une identité forte.
C’est aussi le cas sur "A near death experience at sea" qui est un énorme foutoir pop où les chœurs de "Surfin Usa" croisent les percussions de foire de Neutral Milk Hotel. In Deference Of A Broken Back a d’ailleurs été comparé à In The Aeroplane Over The Sea pour son rejet des codes et sa richesse des styles. S’il est un peu tôt pour le dire, la comparaison est en tous cas flatteuse. Les autres influences recensées n’en sont pas moins honteuses. Qui a dit Elliott Smith pour la ballade folk "War stories" ? Qui a dit Fleet Foxes pour la pop pastorale de "The East Coast" ? Un dernier pour la route ? Qui a dit Big Star pour l’électrique "Clouds" ? C’est vrai qu’on a vu pire…
En bref : tous les paradoxes sont dans ce In Deference Of A Broken Back de haute volée. Perturbant au premier abord par sa façon de se tenir en équilibre sur la corde à linge indé, mais à tout moment euphorique et joyeux malgré ses thèmes, c’est indéniablement un disque (et un groupe) à explorer encore et encore, ne serait-ce que pour son incommensurable tendresse.
A lire aussi : Neutral Milk Hotel - On Avery island (1996)
Pour info The Daredevil Christopher Wright sera bientôt en tournée européenne, notamment eu St Ex Bordeaux le 28 septembre prochain avec General Bye Bye en première partie. A ne surtout pas manquer !
Le Myspace et l’album en streaming
Une chouette vidéo de présentation du groupe et le clip/film de "Stewardess":
Pourquoi surprenant ? Parce qu’à première vue tout porte à croire que l’on à faire à un concentré de noirceur. Le titre de l’album d’abord qui fait référence à un douloureux problème médical, puis les titres des chansons qui sont sans équivoque : de l’introductif et lyrique "Hospital" en passant par l’harmonieux et suspendu "Acceptable loss", il est partout question de peines, de traumatismes et de souffrances. Des thèmes qui auraient pu être durs à porter, et qui auraient pu alourdir l’ambiance d’un disque déjà condamné à la tristesse, alors qu’il n’en est rien. Car le mot d’ordre ici, c’est dédramatiser, rire de ses problèmes et plus que tout positiver pour avancer.
L’exemple le plus fragrant est ce morceau : "A conversation about cancer" pour moi le chef d’œuvre du disque. Un morceau enthousiaste et insouciant malgré le sujet on ne peut plus grave. Une rythmique entraînante et trébuchante qui relance le morceau à chaque seconde à la manière du "Did I step on your trumpet ?" de Danielson qui semble être une inspiration majeure des Américains. Comme lui, le trio tient à mentionner sur le livret les innombrables participants à l’"orchestre". Comme lui ça part dans tous les sens (americana, punk, folk, pop…) tout en gardant une identité forte.
C’est aussi le cas sur "A near death experience at sea" qui est un énorme foutoir pop où les chœurs de "Surfin Usa" croisent les percussions de foire de Neutral Milk Hotel. In Deference Of A Broken Back a d’ailleurs été comparé à In The Aeroplane Over The Sea pour son rejet des codes et sa richesse des styles. S’il est un peu tôt pour le dire, la comparaison est en tous cas flatteuse. Les autres influences recensées n’en sont pas moins honteuses. Qui a dit Elliott Smith pour la ballade folk "War stories" ? Qui a dit Fleet Foxes pour la pop pastorale de "The East Coast" ? Un dernier pour la route ? Qui a dit Big Star pour l’électrique "Clouds" ? C’est vrai qu’on a vu pire…
En bref : tous les paradoxes sont dans ce In Deference Of A Broken Back de haute volée. Perturbant au premier abord par sa façon de se tenir en équilibre sur la corde à linge indé, mais à tout moment euphorique et joyeux malgré ses thèmes, c’est indéniablement un disque (et un groupe) à explorer encore et encore, ne serait-ce que pour son incommensurable tendresse.
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Pour info The Daredevil Christopher Wright sera bientôt en tournée européenne, notamment eu St Ex Bordeaux le 28 septembre prochain avec General Bye Bye en première partie. A ne surtout pas manquer !
Le Myspace et l’album en streaming
Une chouette vidéo de présentation du groupe et le clip/film de "Stewardess":
2 Comments:
J'ai écouté ça aujourd'hui, et j'ai trouvé ça...comment dire...bof..
Ca m'a rappelé le Bowie des débuts (Hunky Dory) pour la voix, mais pour le reste, j'ai trouvé que ça manquait un peu de relief !
Bon alors déjà Hunky Dory c'est plutôt pas mal comme ressemblance, non? Enfin moi j'aime bien..
Ré-écoute Nickx, ré-écoute.. et peut-être que ça viendra..
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