Tout, dans la trajectoire de Marc Leclair, semble traduire une volonté d’éviter le succès et de se faire le plus discret possible. Révélé sous le nom d’Akufen grâce à My Way (2002), l’un des albums électroniques les plus marquants de la décennie passée, le Montréalais n’a pas enchaîné les sorties et écumé les festivals comme beaucoup d’autres l’auraient fait. Après quelques maxis et un mix Fabric, il a délaissé la house pour emprunter une toute autre direction sur Musique pour trois femmes enceintes, admirable pièce d’ambient, en 2005. Et depuis, rien. Cinq grosses années de silence, probablement consacrées à la gestion de son label Musique risquée, et tout juste ponctuées par de très rares performances live.
C’est en catimini qu’Akufen fait aujourd’hui son retour sous un de ses anciens pseudos, Horror Inc. Trois titres, c’est a priori fort court après une si longue absence. Qu’importe, l’EP s’avère magistral de densité et de cohérence. "Aurore" débute comme un track lambda de tech-house, bourré de bleeps dissonants. Mais c’est évidemment une fausse piste. Très vite, des échos de guitare traversent l’espace sonore comme des fantômes, bientôt rejoints par des violons qui, à mesure qu’ils se chevauchent, forment un véritable orchestre. L’expert du collage n’a visiblement rien perdu de sa superbe, même s’il utilise des samples plus longs et moins nombreux que par le passé.
De l’"Aurore", le Canadien passe directement au "Crépuscule", qui prend les formes angoissantes d’un jazz boiteux, emmené par un piano glaçant et saupoudré de voix à la Burial. Un titre magnifique mais franchement cafardeux, à écouter à dose homéopathique. Ce n’est qu’après cette tranche de rigolade que résonnent les premiers carillons du titre le plus impressionnant de l’EP, "Dans La Nuit", qui s’étale sur plus de 11 minutes et se découpe en deux parties. La première, plutôt housey et dotée d’une ligne de basse ultra-funky, évoque Pantha Du Prince ou Four Tet. Puis le beat se dissout et laisse sa place à un piano, qui distille une mélodie inquiétante. C’est alors que le morceau bascule, par l’entremise d’une contrebasse dodue, en une sorte de be-bop hanté, sur lequel vient se greffer un éblouissant solo de trompette.
Horror. Inc et Akufen sur Myspace
En bref : le virtuose montréalais Marc Leclair revient après cinq ans d’absence avec trois titres aussi somptueux qu’angoissants, dont l’immense "Dans La Nuit", l’un des morceaux de l’année, entre jazz et house onirique. Indispensable.
C’est en catimini qu’Akufen fait aujourd’hui son retour sous un de ses anciens pseudos, Horror Inc. Trois titres, c’est a priori fort court après une si longue absence. Qu’importe, l’EP s’avère magistral de densité et de cohérence. "Aurore" débute comme un track lambda de tech-house, bourré de bleeps dissonants. Mais c’est évidemment une fausse piste. Très vite, des échos de guitare traversent l’espace sonore comme des fantômes, bientôt rejoints par des violons qui, à mesure qu’ils se chevauchent, forment un véritable orchestre. L’expert du collage n’a visiblement rien perdu de sa superbe, même s’il utilise des samples plus longs et moins nombreux que par le passé.
De l’"Aurore", le Canadien passe directement au "Crépuscule", qui prend les formes angoissantes d’un jazz boiteux, emmené par un piano glaçant et saupoudré de voix à la Burial. Un titre magnifique mais franchement cafardeux, à écouter à dose homéopathique. Ce n’est qu’après cette tranche de rigolade que résonnent les premiers carillons du titre le plus impressionnant de l’EP, "Dans La Nuit", qui s’étale sur plus de 11 minutes et se découpe en deux parties. La première, plutôt housey et dotée d’une ligne de basse ultra-funky, évoque Pantha Du Prince ou Four Tet. Puis le beat se dissout et laisse sa place à un piano, qui distille une mélodie inquiétante. C’est alors que le morceau bascule, par l’entremise d’une contrebasse dodue, en une sorte de be-bop hanté, sur lequel vient se greffer un éblouissant solo de trompette.
Horror. Inc et Akufen sur Myspace
En bref : le virtuose montréalais Marc Leclair revient après cinq ans d’absence avec trois titres aussi somptueux qu’angoissants, dont l’immense "Dans La Nuit", l’un des morceaux de l’année, entre jazz et house onirique. Indispensable.
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