29 décembre 2010

Sleigh Bells - Treats (2010)

Après quelques écoutes de Treats premier album de Sleigh Bells (les "grelots" en français), on a du mal à croire la biographie du groupe : un duo peut-il vraiment produire un son si nerveux et abouti ? Nouveau venus du noise-rock, Derek Miller et Alexis Krauss livrent bataille sur onze titres subtils d'un lo-fi adouci par la voix, féminine à l'extrême, d'Alexis.

Pas facile de se faire une place dans le monde de la noise-pop quand il n'est assimilé qu'à du bruit. Seulement les Sleigh Bells dégainent tous leurs atouts pour sortir du lot. S'ils se démarquent c'est parce qu'ils créent un univers d’associations étonnantes. Le chant d’Alexis Krauss évoque le cliché du campus américain chouchou de la télévision avec ses intonations de cheerleader. L'instrumental puissant et le voile que représente ce son lo-fi apparaissent, à première vue, en totale contradiction avec le monde suggéré par la voix d'Alexis. Mais le duo sait marier les deux univers et nous donne l’impression que l’on peut avoir des cheerleaders rock’n’roll, que le premier match de football américain de la saison peut être ouvert avec le tube "Tell ‘em" et que tout le monde apprécierait ses "Infinity guitars".

C'est justement sur "Infinity guitars" que l'on ressent le plus la parfaite conciliation entre ces deux mondes : un arrière-plan définitivement rock’n’roll surplombé par la voix féminine d’Alexis, sur un rythme haché qui n’en finit pas de nous rappeler les slogans de ces fameuses pom-pom girls. C'est cette association incongrue mais parfaitement balancée qui les empêche de tomber dans le cliché d’un côté comme de l’autre.

Une impression intéressante après quelques écoutes de l'album est qu'il fait appel à nos souvenirs et à nos sens. Sur "Straight a’s" par exemple, le son rappelle la recherche de la bonne fréquence sur un poste radio, le crépitement sonore est accordé à l’excitation d’enfin capter le son net d’un titre radio-friendly, elle-même renforcée par les cris suraigus qui rappellent un peu Kap Bambino.

Si l'on juge l'album Treats trop vite, il est facile de lui reprocher sa répétition qui agace aux premières écoutes. Mais en allant plus loin, on ne peut qu'admettre l'originalité d'un tel disque ! Le thème des cheerleaders évoqué par l'artwork est loin d'être omniprésent et le duo nous emmène bien loin si l'on veut bien prêter une attention subtile à ces titres. La sensualité est elle aussi au rendez-vous sur "Run the heart" dont le rythme transpirant met d'autant plus en valeur la voix voluptueuse d'Alexis. Sur ce disque se cache même une presque-ballade à l'aura apaisante : "Rill rill", glissée là judicieusement et qui marque une pause avant la terrible "Crown on the ground" au lo-fi acide que l'on apprécie à faible dose.

Un autre point fort de cet album est son aspect compact : des rythmes hachés et réguliers et la voix d'Alexis Krauss permettent de mieux avaler cette noise-pop dont on ne se lasse finalement plus.

En bref : un album que l'on pourrait vite abandonner mais qui mérite une écoute en profondeur pour révéler son caractère original et sa fraîcheur enfouie.




Le Myspace

"Infinity guitars" :



"Treats" :


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The Bees - Every Step’s A Yes (2010)

On a quand même tous la mémoire assez courte. Il existe ce groupe là-bas, sur l’Ile de Wight, qui depuis huit ans nous avait livré trois albums géniaux (dont deux excellentes chroniques ici-même, elles aussi oubliées et non commentées), que tout le monde ici bas s’évertue insolemment à ignorer. Que nous faut-il de plus ? Des concerts à emporter, des gros festivals, des clips qui buzzent ? The Bees ne fait rien de tout ça, à peine quelques coups d’éclat par-ci par-là ("Chicken payback", "Minha Menina"). Mais à chaque fois on oublie que ça vient d’eux, et on repart dans notre course effrénée de la découverte du prochain groupe de pop un brin psyché américain. Sur ce quatrième essai, c’est "Winter rose" le joyau qui a lui seul devrait multiplier comme des pains la reconnaissance du groupe. Alors pour la troisième fois (et sans doute pas la dernière), rendons ici à Paul Butler ce qui doit lui être rendu.

Le Paul Butler en question, il est allé passer quelques temps en Amazonie avec son pote Devendra Banhart. Probablement fort de quelques substances indiennes, Paul y a co-produit le What Will We Be de son ami. Mais il y a aussi consolidé ses premières aptitudes à la bossa nova et à la samba, en témoigne le morceau final de ce disque, les cinq minutes instrumentales et bouillantes de "Gaia". Paul Butler n’y construit rien d’autre qu’un moment dément de samba mariachi qui rencontre la guitare de Crosby Stills & Nash et leur "Darkstar". Voilà comment The Bees considère un gros final. Rares sont les groupes à se permettre ça sur un disque à priori estampillé rock indé. C’est la force de ce groupe (et peut-être aussi sa faiblesse à la réussite), insuffler un vent chaud venu de pays où écouter du reggae, du dub, du funk n’est pas une tare. Et cette musique en ressort grandie.

Si rien ne se ressemble vraiment sur ce disque (et comme sur tous les autres de leur discographie), on dégage quand même quelques habitudes : une guitare ou deux guitares acoustiques, des harmonies vocales, un coup d’orgue, et surtout ces percussions mixées très en fond. L’impression est aérienne, chaleureuse, et profondément laid-back, dans un genre Simon & Garfunkel. Comme pour les Kinks, l’après-midi y est ensoleillé. Mais ceci n’est qu’une base, et les surprises sont nombreuses. Un voyage dans l’inconnu.


Les plus flagrantes, elles sont au début. "I really need love". Une déclaration au public ? Du genre : "Mais c’est pas possible, comment pouvez-vous m’ignorer à ce point ?" (très peu de chroniques en français sur le net à ce jour). Deux accords, un sitar, une intonation gospel et c’est parti, classique instantané ! Plein de soul et de classe. Puis "Winter rose" dont on a parlé plus haut. Un sommet. Des quelques notes introductives de guitare jusqu’au dub implacable de la suite. Un style indéfinissable qui plairait à Nova, à base de cuivres, de voix et d’effets venus d’ailleurs. La version de Nicolas Jarr est elle aussi un bijou.

Comme si ça ne suffisait pas ils ont mis "Silver line" après, un single pastoral que ne renieraient pas les Monkees. La mélodie y est encore une fois extrêmement accrocheuse. Quant à "Skill of the man", c’est cool comme du Beta Band, et "Pressure makes me lazy", trippé comme un bon Animal Collective.

En bref : sans doute un sommet de plus pour le groupe anti conformiste The Bees (A Band Of Bees aux USA !?!), chaque titre de Every Step’s A Yes vaut son pesant d’or. De la première à la dixième écoute ce disque est un régal. Du groove, des singles en veux-tu en voilà, une vraie passion de la musique, si je pouvais voter à nouveau pour 2010, je ne ferais pas deux fois la même erreur, et je consacrerais à The Bees la place qu’ils méritent.




A lire aussi : The Bees - Sushine Hit Me (2002), The Bees - Free The Bees (2004)

Le Myspace

Les trois premiers titres de l'album, à vous d'écouter la suite :







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23 décembre 2010

Mount Kimbie - Crooks & Lovers (2010)

Depuis la sortie de ce premier album en juillet dernier, le cas de Mount Kimbie a été abordé par à peu près tout ce que la planète compte de médias musicaux, sauf peut-être Taratata et Fan de. Avec leurs mélodies flottantes et leur approche très ouverte du dubstep, Dominic Maker et Kai Campos sont parvenus à régaler les puristes du genre tout en fédérant un public plus large, comme le prouve leur présence dans le top des blogueurs 2010. Un accueil très favorable qu’ils doivent sûrement au calme, à la sérénité rayonnante qui se dégagent de leurs productions, mais également à leurs accointances avec la soul, le post-rock ou l’électronica des années 90. Il faut l’avouer, Crooks & Lovers est d’approche plus aisée que la plupart des disques de sa catégorie pour des oreilles non aguerries.

Exit les basses cataclysmiques et la morosité urbaine, place aux miniatures délicates, fragiles, qui ne tiennent parfois que sur une idée, ou sur trois notes. La plupart des courtes plages de l’album ressemblent davantage à des esquisses qu’à des œuvres abouties, et pourtant, leur association fonctionne à merveille. Même les cuts bien abrupts, comme à la fin de "Field", collent bien au côté ludique des bidouillages du duo. La beauté émerge ici du fragmentaire, de l’accidentel, des rencontres fortuites d’un riff de guitare et d’une cascade de bleeps, de boucles vaporeuses et de beats savamment déconstruits.

Baignant dans l’optimisme ou dans une tendre nostalgie, les mélodies de Mount Kimbie n’ont pas grand-chose à voir avec les nappes menaçantes des pionniers du dubstep, sauf peut-être sur la très efficace "Blind Night Errand". Entre pop enfantine, R&B concassé à la James Blake, UK garage et hip-hop déglingué à la Flying Lotus, la palette de ces aquarellistes est ultra-large et contrastée. Pour autant, le résultat n’a rien d’un fourre-tout incohérent. Ses 35 minutes s’écoulent avec une grande fluidité.

Si des joyaux comme "Mayor" ou "Ode To Bear" se détachent naturellement du lot, Crooks & Lovers doit s’écouter d’un bloc, ne serait-ce que pour apprécier la finesse de titres de transition plus modestes comme "Adriatic", une sorte de blues baléarique qui amène doucement le housey "Carbonated". Apparus en 2009 avec un EP proche de la perfection (Maybes), les Londoniens ont, en 2010, fait leur entrée dans le club très fermé des artistes dubstep à avoir réussi le passage au format album. Et méritent amplement la hype qui les entoure depuis plus d’un an.

En bref : Le premier effort de Mount Kimbie délaisse le côté sombre du dubstep pour quelque chose de plus doux et ouaté. Un disque rayonnant, aventureux mais accessible, aussi intéressant pour ses mélodies aériennes que pour ses textures travaillées au scalpel.



Le Myspace de Mount Kimbie
Le site et le Myspace de Hotflush Recordings

L'intégralité de l'album en écoute ici









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22 décembre 2010

Clinic - Bubblegum (2010)

Jusqu'à ce 6ème et nouvel album des liverpuldiens de Clinic, le meilleur disque du groupe restait, -et restera peut-être- la première compilation éponyme de 1999, regroupant leurs 3 infernaux premiers EP's.

La faute sans doute à la systématisation d'une démarche musicale qui au gré des livraisons régulières, n'aura guère varié d'un iota lors de la bonne décennie qui leur sert de carrière désormais. Démarche qui reposait on le rappelle, sur une sorte de punk pop énervé, mâtiné de guitares révérbérées façon surf, et parfois saupoudrées de mélodica, petite touche personnelle du combo de Ade Blackburn.

Ajouté à ce pédigrée atypique, l'anonymat dans lequel se complait le groupe n'était le gimmick rigolo des masques de chirurgien arborés sur scène, pouvait légitimement laisser penser que la visibilité du groupe allait rester désespérément virtuelle, et que celui-ci allait usiner bon an mal an ses disques monochromes réhaussés de quelques chansons accortes sans plus jamais défrayer la chronique.

Je ne connais pas les "scores" de Bubblegum, toujours à relativiser à l'aune d'Internet et du téléchargement "gratuit", mais il semble que l'accueil réservé par la critique au disque est à la hauteur du nouvel et ambitieux virage à 180° qu'il prône.

Clinic a semble-t-il intégré que sa pérennité passait par une certaine remise en cause de ses idéaux. Et les voila qui reviennent avec une œuvre apaisée, laid-back, pop classieuse, louchant parfois vers le kraut -l'instru "Un Astraunauta in Cielo".

La voix doucereuse et plaintive de Ade s'insinue dans le très contemplatif single d'ouverture ("I'm Aware"), dans un univers naguère défriché par Stereolab, (la languide et lounge "Bubblegum"), et ne réitère qu'à de très rares moments les tempos énervés d'autrefois ("Lion Tamer", "Evelyn"). A ce titre, la rêveuse "Baby" réminiscente du Velvet du 3ème album, est magnifique.

Pour le reste, recueillement et sensibilité sont au casting d'un opus rêveur qui a su faire voir la lumière à Beauf, et n'aura jusqu'à son épilogue -"Freedom Waltz" qui louvoie sur les terres de Swell, c'est dire ! - ou l'effarouché "Orangutan", rien à voir avec de la bubblegum music.

En bref : la très intéressante remise en question et en sons d'un groupe britannique atypique. Jamais hype une fois son quart d'heure de gloire passé, Clinic invite à découvrir son univers sensible et intrigant, fût-ce par son disque le moins représentatif.




le site, le Myspace

"I'm Aware" :




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21 décembre 2010

Midlake - The Courage Of Others (2010)

Je me souviens Noël dernier, The Courage Of The Others troisième albums des Texans de Midlake s’apprêtait à sortir pour l’hiver, et sans le savoir à l’époque, allait m’accompagner pour de nombreux mois. Depuis du temps a passé et le disque en question a pu être passé à la moulinette des critiques musicaux de tous horizons. Des avis partagés, de l’élogieux quatre clefs chez Télérama au violent 3.6 chez Pitchfork. Parce que Tim Smith et sa troupe s’éloignaient (pas tant que ça au final) de la gentille pop harmonique de The Trials Of Van Occupanther et de son magnifique porte drapeau "Roscoe", pour monter un concept album non avoué, certains ont décroché. Il faut dire que le disque est formel, c’est clair. L’ambiance est au recueillement et on nage en plein low tempo. Mais ce qui le sauve et le fait côtoyer des sommets, c’est cette mélancolie si puissante que l’on n’avait pas retrouvée depuis la séparation de Grandaddy. Des poils hissés sur les bras à chaque instant.

Midlake est donc à présent une secte mystique et pastorale sous capuche et grosse barbe, qui au fond d’une forêt humide et austère délivre un folk ancien et médiéval d’obédience anglaise late 60’s : Pentangle mais aussi Fairport Convention ("The hiring fair" aurait pu aisément se retrouver sur ce disque). Alors c’est sûr, ceux qui sont allergiques à ces références n’aimeront pas. En fait cela fonctionne sur cet album comme avec un coup de foudre. On l’a dans la peau ou pas. Ca ne prend pas mille écoutes pour se savoir. On sait immédiatement si "Core of nature" nous transperce ou pas.


A présent recevons les critiques. Le disque serait redondant, monotone, linéaire… Soit. Moi je vois The Courage Of Others comme un vrai "album", une œuvre complète de 46 min qui ne peuvent s’écouter autrement que dans l’ordre et en profitant au maximum (au casque) de cet atmosphère unique, intemporelle et désespérée. Comment ne pas rentrer dans ce "Rullers, rulling all things" monumental d’intensité épique ? Quoi d’autre ? Ah oui, trop produit, trop de flûtes… Soit. Ma foi oui, mais pas plus que chez Blue Öyster Cult qui est ici évoqué par l’immense "The horn". La voix aussi. Certains l’entendent désintéressée et monocorde. C’est vrai si l’on y pense. Moi je la trouve au contraire possédée, question de bonne volonté sans doute.

Et puis aussi parce que perdus au milieu de tout ça il y a des titres immenses comme l’envoûtant "In the ground", mais aussi l’ambiance confessionnal d’ "Acts of man", la valse électrique "Winter dies", et "Small mountain". Cinq ou six singles sur un album raté, ça n’est pas si mal non ?

En bref : alors que The Trials Of Van Occupanther était automnal, The Courage Of Others est délibérément hivernal. Sans aucun humour, Midlake prend un malin plaisir à brouiller les pistes et à assumer coûte que coûte un folk des grands espaces moites et tristes. Il n’y a qu’à se laisser embarquer.




Le Myspace et l’album en streaming

A lire aussi : Midlake - The trials of Van Occupanther (2006)

"Rullers, rulling all things" magnifiquement collé (pour les initiés) aux images magiques du dernier plan du Stalker de Tarkovski (la pochette est d’ailleurs tirée d’ Andrei Roublev du même Tarkovski) :



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20 décembre 2010

Top Dodb 2010


Quelques jours après le top collectif qui a été remis par 60 blogs musicaux français, Dodb vous livre son top 15 collectif des albums 2010, ainsi que les 7 tops individuels par rédacteur. On peut d’ores et déjà dire que 2010 aura été une année particulière, peu marquée par de "grands" disques (à part quelques uns qui ont mis tout le monde d’accord chez nous, comme ceux de Gonjasufi, Arcade Fire, Four Tet ou encore Caribou) mais fourmillante de "petits" disques de grande qualité, où chacun a pu trouver son bonheur. Nous espérons que ces listes vous donnerons envie d’écouter les disques en question si ce n’est déjà fait. Bonnes écoutes, bonne fin d’année, et à l’année prochaine !

CLASSEMENT COLLECTIF DODB

1. Gonjasufi - A Sufi And A Killer (Warp)

Sans aucun doute possible l'ovni musical de 2010, Sumach Ecks a surpris tout le monde. Débarqué de nulle part bien qu'actif depuis les années 90, il est sorti de son désert de Mojave parrainé par Warp pour nous livrer un disque intemporel et inclassable. Soul chamanique, hip hop dérangeant, rock bordélique, chaque plage de cet objet unique accouche d'un genre nouveau. Il y a tant d'inventivité et d'imagination dans cet album qu'il est impossible d'en faire le tour en moins de cent écoutes. Passer à côté serait une erreur monumentale.


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2. Arcade Fire - The Suburbs (Merge)

Le cru Arcade Fire troisième du nom est un disque long et varié, qui prendra du temps à être déchiffré complètement, et qui assoie définitivement le groupe sur le piédestal du rock indé. Avec ses deux immenses personnalités (Win et Régine), son groupe débraillé et ses chansons exemptes de toutes influences, les canadiens ont toutes les cartes en main pour marquer l’histoire.


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3. Mount Kimbie - Crooks & Lovers (Hotflush)

Le premier effort des Anglais de Mount Kimbie, bien que très court, n’en reste pas moins une oeuvre importante, qui préfigure l’avenir du dubstep en délaissant son côté sombre et angoissant pour quelque chose de plus doux et ouaté. Un disque rayonnant, aventureux mais accessible, aussi intéressant pour ses mélodies aériennes que pour ses textures travaillées au scalpel.


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4. Pantha Du Prince - Black Noise (Rough Trade)

Sans atteindre les mêmes sommets que son This Bliss de 2007, Black Noise sacre Pantha Du Prince comme le roi d’une tech-house opaque, brumeuse et romantique, qui doit beaucoup au shoegaze et à l’ambient. La bande-son idéale pour regarder la neige tomber, un grog à la main.


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5. Sufjan Stevens - The Age of Adz (Asthmatic Kitty)

Une œuvre d’apparence insensée, d’une complexité dont seuls les génies sont capables. Sommet de folie créatrice, jouant le grandiose autant que le malaise intime, l'épuisant jeu de déconstruction / reconstruction, non seulement des chansons, mais de tout l'appareil baroque de Sufjan Stevens, ne ménage pas une seule seconde son auditeur qui devra, comme à un puzzle, lui donner beaucoup de son temps et de son énergie pour pouvoir enfin apprécier le plaisir douloureux de son écoute.


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5. (ex aequo) Caribou - Swim (City Slang)

Le génie et la virtuosité de Dan Snaith ne sont plus à prouver. Nouvelle démonstration avec Swim, 9 titres de dance-music hypnotique et inventive et un hit : "Odessa". What else ?


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6. Black Mountain - Wilderness Heart (Jagjaguwar)

Vivent les parties de chant à deux ! Black Mountain sait nous rappeler ce précepte sur de la belle ouvrage pop et folk et des rythmiques à bouger les cervicales. Retour réussi pour les babouzes canadiens !


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7. Beach House - Teen Dream (Sub Pop)

Le couple le plus en vue de Baltimore livre enfin son chef d’œuvre au bout du troisième coup. Obsédant, hivernal, hypnotique, minimal, Teen Dream c’est avant tout la plus belle des collections de berceuses pop teintées d’électronica sortie cette année.


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8. Midlake - The Courage Of Others (Bella Union)

Le troisième album controversé des Texans de Midlake est un monolithe de beauté et de tristesse qui se mérite. Terminée la pop orchestrée de "Roscoe", on a maintenant droit à un folk médiéval et hivernal joué sans concession au fond d’une forêt sombre et humide. Mystique et magique.


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8. (ex aequo) Field Music - (Measure) (Memphis Industries)

La nouvelle oeuvre des très ambitieux et uniques frangins de Field Music. Bourrée d'idées novatrices et de titres marquants même si totalement exempte de tubes, l'entreprise du combo chéri de Sunderland, n'évite cependant pas les écueils de son format étiré, et ne rend pas toujours justice au talent de ce duo hors normes !


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9. Family Of The Year - Our Songbook (Volvox)

Si vous trouvez que le dernier Arcade Fire manque cruellement de mélodies marquantes, si vous trouvez que MGMT est un gadget creux et fatiguant, si vous êtes orphelin des mélodies pop ensoleillées de Fleetwood Mac, et si surtout, vous aimez les chansons bien faites, bien écrites et bien interprétées, abandonnez-vous sans retenue à ce disque ! Toutes ces chansons sauront vous mettre à genoux, et vous faire chialer de bonheur !


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10. Emeralds - Does It Look Like I’m Here ? (Mego)

Sérieux et solennel, le dernier Emeralds est un voyage astral d’une intensité et d’un lyrisme rares, peuplé de drones à la dérive et de guitares épiques, et rythmé par les flux et reflux des vagues synthétiques. Immersion plus que recommandée !


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11. Tame Impala - Innerspeaker (Modular)

Pour leur premier album, ce jeune trio aussie dégaine le disque psyché rock de l'année, tout simplement. Synthèse virtuose d'une des meilleures vagues de notre temps. Produit par Dave Fridmann, faut-il le préciser.


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12. The National - High Violet (4AD)

Une voix. Des rythmes. Tout un univers sonore qui s'agite en arrière plan. Des émotions magnifiquement dites et contenues. Un des albums les mieux faits de l'année.


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13. Young Gods - Everybody knows (Two Gentlemen)

Un éblouissant "album patchwork", représentatif de toutes les tendances abordées par les Suisses depuis leurs débuts, mêlant leur récents élans acoustiques à leur électricité débridée et à leur électro spatiale.


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14. Four Tet - There Is Love In You (Domino)

Kieran Hebden effectue un pas de plus sur le sol de l’enregistrement expérimental. Toutefois dancefloor et accessible , cet album a de quoi faire hérisser le poil de nombreux auditeurs !


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15. Morning Benders - Big Echo (Rough Trade)

Terrible doo wap pop d’inspiration 50’s et 60’s, à l'orchestration et à l'interprétation magistrales, la bande à Chris Chu fait preuve d'énormément de maturité sur ce premier album de très bon goût.


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CLASSEMENTS INDIVIDUELS

Dave

1. Emeralds - Does It Look Like I’m Here ? (Mego)
2. Mount Kimbie - Crooks & Lovers (Hotflush)
3. Horror Inc. - Aurore (Haunt)
4. Pantha Du Prince - Black Noise (Rough Trade)
5. Ginormous - The Sound Of Love Impermanent (Ant-Zen)
6. Caribou - Swim (City Slang)
7. Actress - Splazsh (Honest Jon's)
8. Gonjasufi - A Sufi & A Killer (Warp)
9. Mark E - Works [2005-2009] (Merc)
10. Four Tet – There Is Love In You (Domino)


Emmanuel

1. Sufjan Stevens - The age Of Adz (Asthmatic Kitty)
2. Beach House - Teen Dream (Sub Pop)
3. The Radio Dept - Clinging up a Scheme (Labrador)
4. Ólöf Arnalds - Innundir Skinni (One Little Indian)
5. Arcade Fire - The Suburbs (Merge)
6. Deerhunter - Halcyon Digest (4AD)
7. Dntel - After Parties 1 & 2 (Sub Pop)
8. Perfume Genius - Learning (ORGANS)
9. Radar Bros - The Illustrated Garden (Squid Vs. Whale)
10. Björn Kleinhenz - Head Held High On Fearsome Pride (Gold Robot)


Fabien

1. Tame Impala - InnerSpeaker (Modular)
2. Pantha du Prince - Black Noise (Rough Trade)
3. Mount Kimbie - Crooks and Lovers (Hotflush)
4. Guillaume and the Coutu Dumonts - Breaking the Fourth Wall (Circus Company)
5. Four Tet - There Is Love In You (Domino)
6. Flying Lotus - Cosmogramma (Warp)
7. The Morning Benders - Big Echo (Rough Trade)
8. Gonjasufi - A Sufi and a killer (Warp)
9. Avi Buffalo - Avi Buffalo (Sub Pop)
10. Midlake - The Courage of Others (Bella Union)


Hip Hop

1. The National - High Violet (4AD)
2. Black Mountain - Wilderness Heart (Jagjaguwar)
3. Grinderman - Grinderman II (Anti-)
4. The Besnard lakes - Are The Roaring Night (Jagjaguwar)
5. The Black Keys - Brothers (Nonesuch)
6. Foals - Total Life For Ever (Warner)
7. Field Music - (Measure) (Memphis Industries)
8. The Black Angels - Phosphene Dream (Blue Horizon)
9. Arcade Fire - The Suburbs (Merge)
10. Of Montreal - False Priest (Polyvinyl)


Ju

1. Gonjasufi - A Sufi And A Killer (Warp)
2. Midlake - The Courage Of Others (Bella Union)
3. Janelle Monae - Archandroid (Bad Boy)
4. Arcade Fire - The Suburbs (Merge)
5. Broken Bells - Broken Bells (Columbia)
6. Sufjan Stevens - The Age Of Adz (Asthmatic Kitty)
7. MGMT - Congratulations (Columbia)
8. Beach House - Teen Dream (Sub Pop)
9. Surfer Blood - Astro Coast (Kanine)
10. Morning benders - Big Echo (Rough Trade)


Nickx

1. Family Of The Year - Our Songbook (Volvox)
2. So Cow - Meaningless Friendly (Tic Tac Totally)
3. The Roots - How I Get Over (Def Jam)
4. Clinic - Bubblegum (Domino)
5. Field Music - (Measure) (Memphis Industries)
6. Silvervince - s/t (Discograph)
7. Black Mountain - Wilderness Heart (Jagjaguwar)
8. Year Long Disaster - Black Magic All Mysteries Revealed (Volcom)
9. Liars - Sisterworld (Mute)
10. Neil Young - Le Noise (Reprise)


Psychocandy

1. Young Gods - Everybody Knows (Two Gentlemen)
2. Caribou - Swim (City Slang)
3. Marvin - Hangover The Top (Africantape)
4. Kill For Total Peace - Kill For (Pan European)
5. Bettina Koester - Queen Of Noise
6. Faust - Faust Is Last (Klangbad)
7. Anika - s/t (Invada)
8. The Poison Arrows - Newfound Resolutions (File 13)
9. Fops - Yeth Yeth Yeth (Monotreme)
10. Edible Woman - Everywhere At Once (Sleeping Star)



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19 décembre 2010

Ben’s Symphonic Orchestra - Island On A Roof (2010)

Vous connaissez les poncifs, c’est la fin d’année, et l’heure de regarder dans le rétro si l’on n’a rien oublié. Et au moment des bilans, le constat est sans appel, où sont les français ? Il était facile de passer à côté du troisième album de l’homme orchestre Benoît Rault tant il est discret. Quasi ignoré de nos compatriotes et pourtant courtisé par les Anglais, celui que l’on avait coutume d’appeler le Beck français revient sept ans après avec un album sublime destiné à demeurer dans l’ombre. C’est bien dommage, car on tient peut-être là l’un des disques pop de l’année.

Cette île sur un toit, c’est le home studio de Benoît au dernier étage de son appartement Rue St Denis à Paris. De formation classique, à la fois compositeur, interprète et arrangeur, il affiche une culture pop country folk sans faille. Si Lee Hazelwood et Roy Orbison devaient être ses idoles, il en a gardé le sens mélodique et une classe innée. Dès les premières secondes, l’intro instrumentale de "Crashed on a beach" pose l’ambiance. Une production ample, une douce plainte guitaristique puis des roulements de tambours salvateurs précédent une nouvelle guitare électrique en accords descendants. C’est majestueux et ça impose le respect.


Derrière, Benoît retourne sa veste et devient le crooner qui pousse à la rêverie, tout en contrebasse et en arpèges sur "Island", c’est magnifique. "We feel love" quant à lui est un joyeux folk au banjo, naïf et maîtrisé. Je vois ensuite une spéciale dédicace dans ce "Julian’s song" intemporel. Là encore les arrangements changent, et on se retrouve dans une intro Beach Boys avec des cloches, un refrain psalmodié et une guitare espagnole qui prend le relai. Ca n’arrête jamais et le déchirant "Brother" (Benoît a tragiquement perdu son frère musicien lui aussi) trouve sa place au milieu d’un album déjà bien chargé. Comme si Bowie chantait sur les guitares de Pavement, et tout ça tout seul (bien que mastérisé à New York par Alan Douches). Et cette basse…

Loin d’avoir fini, "Guns" me rappelle à Jeremy Jay, "Build this house" est excellente, et "You’re making some good to me" sonne comme du Prince ! Tout ça et bien plus encore en seulement dix titres par un français tout seul, moi je dis que ça mérite bien plus à nos oreilles que de la simple indifférence.

En bref : un petit génie bien de chez nous nous pond dans le dos un petit disque pop parfait, là haut sur les toits.




Le site officiel, le Myspace et l’album en streaming

"Brother" et "Island" en live dans des conditions qui reflètent bien l’indifférence à son égard. Fools ! :





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16 décembre 2010

Asa-Chang & Junray - Hana (2001)

C'est à la faveur de retrouvailles avec un ami un peu perdu de vue que je suis enfin parvenu à identifier ce morceau recherché en vain pendant des années. Par bonheur, "Hana", car tel est son titre, est encore plus beau et impressionnant que dans mes souvenirs. L’ancien leader du Tokyo Ska Paradise Orchestra, Asa-Chang, alias Koichi Asakura, et ses deux acolytes de Junray, ont atteint, avec cette drôle de comptine sortie en 12" en 2001, un sommet d’étrangeté sonore. Je vois peu d’équivalents à cet assemblage de musique indienne, de poésie nippone, et d’expérimentations électroniques extrêmes façon Aphex Twin. En fait, pour être rigoureusement exact : je n’en vois aucun.

Sur fond de cordes tire-larmes extraites d’une ballade de Sade ("Pearls"), deux voix filtrées suivent le rythme saccadé et sans cesse changeant d’un solo de tablas, exécuté de main de maître par U-Zhaan. Vrillées, tordues, ces voix détachent curieusement, bégayent parfois, les syllabes de ce qui s’apparente sans doute à un poème (si quelqu’un parle japonais…). La simple énonciation de ses différents ingrédients ne rend cependant pas justice à ce petit trésor qui échappe à toute description. Les trois albums d’Asa-Chang & Jun Ray valent la peine d’être écoutés au moins une fois, mais aucune de leurs productions n’égale la magie de "Hana" qui, plus de 9 ans après, reste désarmant de virtuosité et d’avant-gardisme.

A noter : d'abord sorti en 12" sur Hot-Cha en 2001, puis sur Leaf en 2002, "Hana" figure aussi sur le premier album du groupe, "Jun Ray Song Chang", et sur différentes compilations.

En bref : il n’y a que les Japonais pour créer des morceaux aussi barrés que "Hana", un patchwork magique de voix et de tablas sous perfusion d’Aphex Twin. Une pièce unique, qui défie les lois de la musique occidentale.




Le Myspace

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15 décembre 2010

Interview - Dj Tha Trickaz pour la sortie de Megaphone


Leur prestation scénique en ouverture d’Hocus Pocus nous avait littéralement laissé sur le cul, alors on a voulu en savoir plus. Tha Trickaz est un duo de dj d’origine vietnamienne installés à Paris qui s’amuse à dynamiter les codes du milieu hip hop à base de scratch, de sampling et de boîte à rythme. Après un album explosif en 2000 (déjà), et récemment The Cloud Ep, ils reviennent cette année avec le vinyle 2 titres Megaphone, de quoi encore une fois vous retourner le cerveau. Entretien.

Vous emblez faire de la musique ensembles depuis un bon bout de temps. Qu’est-ce qui a changé autour de vous depuis vos débuts ?

Déjà, à nos débuts, il n’y avait pas encore internet, ni d’euros, ni de serato (logiciel de dj)! Disons qu’on a commencé peu avant l’apparition du web et tous les soft crakés. On a donc vu et vécu une énorme évolution aussi bien dans notre manière de travailler que dans l’industrie musicale de manière générale. Au début, on avait chacun notre boulot à côté de la musique, c’était boulot alimentaire la journée et session de beatmaking la nuit. Très fatiguant à vrai dire d’enchaîner les deux. Résultat : on a appris à dormir au taf. Puis au fur et à mesure des années nous avons réussi à devenir intermittents du spectacle grâce à nos concerts un peu partout en Europe et en Asie.

Vous proposez de nombreux featurings. Quel serait votre featuring de rêve et pourquoi ?

Forcément il y a plusieurs feat dont on rêve. D’abord niveau MC, on aimerait faire un track avec Method Man & Redman, parce que voilà, c’est eux les stars du rap ! Et qu’on adore ca ! Niveau beatmaker/producteur, il y a bien-sûr Dj Shadow, Bonobo ou même Amon Tobin…

Vous semblez être très inspirés des mangas et de la culture orientale. Quelles sont vos références ultimes en la matière et qu’ont-ils que les dessins animés ou Bd plus occidentales n’ont pas ?

On est bien-sûr à fond de Dragon Ball, Nicky Larson, Ken, Chevaliers du Zodiaque etc depuis qu’on est gamins… La génération Dorothée quoi… Mais récemment les mangas de la nouvelle génération nous ont offert de très belles surprises, surtout avec Naruto et One piece, la ou les Manga de "bastons" ont pris une autre ampleur comparés à leurs prédécesseurs tels que Dragon Ball Z. L’univers japonais est vraiment très différent et n’a rien à voir avec la Bd traditionnelle occidentale. Mais Dorothée nous a bien éduqués, elle nous a donné goût a tous ces mangas, et on la remercie pour ça!


Votre show à la différence de nombreux autres artistes électroniques semble vraiment joué en direct. Qu’est-ce qui fait cette différence ?

Et bien oui nous jouons presque tout grâce à nos dix doigts, munis de mpc, platines, effets, synthés analogiques. Nous nous forçons à reproduire nos morceaux en jouant le maximum de choses possibles. Nous ne sommes pas très friands de Dj Set, on s’y ennuie très vite, on a besoin d’un minimum de risques, de jouer vraiment notre musique, c’est ce qui la rend plus vivante et organique.

Etes-vous en rapport avec Wax Taylor ?

Nous avons gagné son remix contest l’année dernière, et avons eu l’honneur de faire sa première partie lors de sa tournée française. Alors pourquoi pas un nouveau remix ?!

Pour vous qu’est-ce qui est le plus important ? L’image ou le son ?

Les deux bien-sûr! Mais pour l’instant on fait le son. La vidéo va venir, promis ! Nous avons toujours accordé une grande importance à la vidéo par rapport à la musique. Nous sommes en ce moment même en train de développer notre live vidéo, mais c’est un boulot monstrueux de post prod et de scénographie.

Quelque chose à dire en particulier ?

Cassius - The sound of violence (Tha Trickaz remix) sortira a la fin de cette année sur Cassius Records ! Otodayo !

Le Myspace



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