Le Suédois Jens Kristian Mattson alias l’homme le plus grand sur terre n’a pas du être surpris par le froid, lui il connait. En revanche il fallait de la motivation au sudiste que je suis pour ressortir à cette heure-là. Mais bon, avouons-le, rater le passage en terres bordelaises de l’énième successeur de Dylan eut été une grossière erreur de débutant. Sans prendre trop de risque, on peut saluer l’unanimité avec laquelle a été reçu son deuxième album The Wild Hunt cette année. A n’en pas douter il devrait même figurer à juste titre dans bon nombre de classements de fin d’année. Le chouchou de Pitchfork, récemment signé chez Dead Ocean, avait déjà emballé son monde en 2008 avec son excellent premier long, mais là c’est quand même la consécration. Personne ne peut le nier.
Sa première partie les habitués la connaissent, c’est la Suédoise également (bien qu’installé en France depuis 7 ans) Amanda Bergman alias Idiot Wind (nos lecteurs auront repéré là un fameux titre du Zim, encore). Seule avec son piano, toute timide et fragile, elle impressionne par son jeu de touches et par sa voix d’une délicatesse infinie. Le ton est posé, cette soirée va mettre à l’honneur les émotions et l’intimité.
Place au prétendu géant donc, et surtout à son armada de guitares. Il lui en faudra pas moins de quatre (sèches et électriques), toutes équipées de capot entre les 5èmes et 8èmes "frets", comme quoi on peut être le plus grand et avoir de petits bras. Jens il faut le dire est un amoureux de l’instrument. Il joue presque tout en "fingerpicking" avec un talent insolent, allant jusqu’à créer un morceau original rien qu’en s’accordant, ou même à jouer à une main. Et lorsque sur deux morceaux (dont un au rappel) il s’approprie le piano d’Amanda avec un air de ne pas y toucher, c’est pour mieux nous tirer les larmes dès les premières mesures. Après tout selon lui, le piano n’est qu’une étrange guitare.
C’est donc seul (je le pensais innocemment accompagné à l’écoute du disque) que Jens présente ses compositions minimalistes et épurées, non sans un certain sens de l’humour. Conscient de ne pas donner dans un registre très gai (des histoires tristes ou décalées), il n’hésite pas à jouer là-dessus, s’en excuser, et même rejouer une deuxième fois un même morceau sous une forme plus enjouée. Sa voix rocailleuse est somptueuse est beaucoup moins nasillarde que sur disque selon moi. Que ce soient "King of spain", "The gardener" ou encore "The wild hunt" (équitablement piochés dans la discographie du Monsieur), le Suédois au look Into The Wild joue un folk américain de très haute volée sans se montrer larmoyant de trop. Cerise sur le gâteau : ce duo intense en complicité (sensualité ?) avec Idiot Wind sur le titre "Thrown right at me". Pas une seule personne dans la salle ne semble être déçue. Tout le monde est tombé amoureux du charme et de la sincérité de The Tallest Man On Earth. Nous aussi.
Les Myspace de Idiot Wind et The Tallest Man On Earth
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"The wild hunt" :
"King of Spain" en live :
2 Comments:
tiens c'est marrant on se connait pas mais on va aux mêmes concerts et on a en gros les mêmes avis: tricky, tallest man on earth... reste à voir si tu vas chroniquer Woven Hands vendredi au krakatoa ! ceci dit, le principal c'est merci infiniment pour votre travail qui me fait découvrir plein de musiques devenant aussitôt nécessaires et évidentes.
http://inthemoodfor.zeblog.com
Héhé oui en effet. Et non, malheureusement je n'étais pas à WovenHands cette année, bien que je l'ai déjà vu là-bas..
Merci à toi pour le commentaire agréable. Ton blog est très bien aussi.
A+ peut-être en concert sur Bordeaux..
Ju
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