Ce n’est plus du chauvinisme de remarquer que la scène pop bordelaise commence à bouillir. Ici et là des projets plus intéressants les uns que les autres y voient le jour. Et s’il y en a un que l’on attendait de pied ferme, c’est bien celui de Vincent Bestaven désormais débarrassé de son préfixe Mr au profit d’un Botibol pur et simple. Celui qui un temps reprenait "Grace" presque mieux que qui l’on sait, et qui préparait le terrain avec deux Ep de qualité mais manquant de grandeur, revient aujourd’hui chez Hiphiphip Records avec un premier album qui place la barre très haut pour tout aspirant folkeux français.
J’avoue j’avais peur. Peur que Vincent reste coincé derrière cette influence qui lui sied si bien. Mais heureusement le jeune homme a su trouver son style et reléguer le spectre de Jeff Buckley aux oubliettes. Seul "3 am" porte encore les stigmates du songwritter défunt, tant dans la voix que dans la guitare folk dépouillée. Pour le reste, il faut dorénavant chercher du côté d’une pop débridée type The Dodos. C’est surtout vrai sur l’urgent "We were foxes" par exemple, qui n’a pas honte quand il le faut de revenir à la langue de Molière.
Qui dit The Dodos dit aussi Grizzly Bear, notamment sur le mélancolique "Jo cowboy" et ses arrangements soignés. On croirait entendre un groupe alors qu’il ne s’agit que de Vincent armé de guitares, samplers et claviers, avec tout de même l’aide de Romain (Crane Angels) à la batterie. C’est le nouveau côté pop de la musique de Botibol, encore mieux représenté par les deux futurs tubes "Friends" et "Through the mountains". Intro xylo, morceau qui galope et magnifique break à 1’45" pour l’un, rythme oriental et sens mélodique pour l’autre, il n’y a rien à dire c’est superbement exécuté.
Il y a aussi du blues ("Filling a hole"), de la pop pastorale à la Fleet Foxes ("Walk slowly") et un très personnel low tempo final ("Oh son") qui permettent de diversifier un disque pas si évident que ça en première écoute, mais qui gagne en maturation avec le temps, comme un bon Bordeaux.
En bref : disque de pop cristalline à la hauteur de ses influences américaines, Born From A Shore est un immanquable de ce début d’année.
Le Myspace
A lire aussi : The Dodos - Visiter (2008) / Time To Die (2009)
J’avoue j’avais peur. Peur que Vincent reste coincé derrière cette influence qui lui sied si bien. Mais heureusement le jeune homme a su trouver son style et reléguer le spectre de Jeff Buckley aux oubliettes. Seul "3 am" porte encore les stigmates du songwritter défunt, tant dans la voix que dans la guitare folk dépouillée. Pour le reste, il faut dorénavant chercher du côté d’une pop débridée type The Dodos. C’est surtout vrai sur l’urgent "We were foxes" par exemple, qui n’a pas honte quand il le faut de revenir à la langue de Molière.
Qui dit The Dodos dit aussi Grizzly Bear, notamment sur le mélancolique "Jo cowboy" et ses arrangements soignés. On croirait entendre un groupe alors qu’il ne s’agit que de Vincent armé de guitares, samplers et claviers, avec tout de même l’aide de Romain (Crane Angels) à la batterie. C’est le nouveau côté pop de la musique de Botibol, encore mieux représenté par les deux futurs tubes "Friends" et "Through the mountains". Intro xylo, morceau qui galope et magnifique break à 1’45" pour l’un, rythme oriental et sens mélodique pour l’autre, il n’y a rien à dire c’est superbement exécuté.
Il y a aussi du blues ("Filling a hole"), de la pop pastorale à la Fleet Foxes ("Walk slowly") et un très personnel low tempo final ("Oh son") qui permettent de diversifier un disque pas si évident que ça en première écoute, mais qui gagne en maturation avec le temps, comme un bon Bordeaux.
En bref : disque de pop cristalline à la hauteur de ses influences américaines, Born From A Shore est un immanquable de ce début d’année.
Le Myspace
A lire aussi : The Dodos - Visiter (2008) / Time To Die (2009)
2 Comments:
Un vrai coup de coeur ! D'une beauté rare. Cela me rappelle aussi parfois Red House Painters et ce vieux Mark. Merci pour cette découverte.
Depuis le temps que je l'attendais ! Quelle classe! C'est puissant, beau... Bravo Vincent.
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