
Au-delà de la bonne cause, Concentration Volume 1 est surtout l’occasion de faire connaissance, si ce n’est déjà le cas, avec une sélection d’artistes parmi les plus talentueux des scènes cosmic et balearic. On a affaire à une belle brochette de nerds qui possèdent d’extensives collections de vinyles rares et oubliés et s’amusent à en faire des edits plus ou moins discoïsants. Ces gars-là savent que tout est bon pour faire triper les dandys barbus, hippies numériques et autres végétariens drogués : deep funk, pop, kraut, tropicalia, soft rock, bandes-sons de navets italiens… L’essentiel étant d’y infuser une dose significative de percussions, wah wah, cuivres, basses slapées et samples new age, et bien entendu des tonnes de synthétiseurs.
Le patron se charge lui-même de l’entrée en matière avec son impressionnante version de "Pescador" (de Sesto Falconi), introduite par un beat housey en sourdine avant de dérouler des guitares floydiennes et de s'achever en mode free jazz dans une mêlée de flûtes et de clochettes. Bumrocks enchaîne dans une veine pop psyché, mais y injecte des chœurs disco pour faire de "Piedra" une petite tuerie vintage. Parmi les autres incontournables : le drôle de reggae afro et moite des Japonais de Cos/Mes, la relecture par le Suisse Lexx d’une chanson de variété italienne au riff de synthé particulièrement obsédant ("Questo Amore", de Lucio Battisti - 1980), ou encore le blues speedé de "Rocks In Me" (d’Alexis Le-Tan & Lee Douglas), sa ligne de basse à réveiller un mort et son harmonica déglingué.
Ces titres absolument énormes en côtoient d’autres plus anodins, mais la qualité de l’ensemble reste élevée, suffisamment en tout cas pour espérer qu’un deuxième volet arrive très bientôt, et que ce beau projet s’inscrive dans la durée. En attendant je ne saurais trop vous recommander d’explorer le catalogue d’ESP Institute, les travaux de Lovefingers seul ou avec Lee Douglas au sein de Stallions, et les sorties de son autre label, Black Disco.
A noter : la compile n’est sortie qu’en CD mais certains titres sont disponibles sous la forme de 2 samplers vinyles.
En bref : il fait bon chiller avec Lovefingers et sa tribu internationale de barbus cosmiques, qui nous offrent ici une collection de remixes et edits d’obscurs joyaux funk, rock, afro et disco des années 70/80. Savamment psychédélique.

Le site de l'ESP Institute
A lire aussi : Gala Drop - Overcoat Heat EP (2010)
"Pescador", de Lovefingers :
"Piedra", de Bumrocks (edit de "California Music", de Curt Boettcher):
"Verliebt", de Lexx :
2 Comments:
A quand une ptite chronique sur l'album de Nicolas Jaar ?
Cette fois je vais pas m'en occuper personnellement, mais ça ne devrait pas trop tarder à arriver, cher Anonyme !
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