Le nouveau Trail Of Dead ? Arrivé dans les bacs assez tôt dans l'année comme à son habitude, le disque n'a guère défrayé la chronique. Faut-il y voir une lassitude de la part d'un public pourtant peu submergé d'oeuvres marquantes ces temps-ci ? Ou bien l'essoufflement d'un groupe qui semble avoir trouvé sa formule et peine à se renouveler ?
Sans doute un peu des deux.
7ème long format des texans, ce Tao Of The Dead qui trahit toujours plus les origines thaïlandaises de l'insaisissable Conrad Keely, est aussi l'oeuvre la moins aboutie, la plus prévisible des gars d'Austin.
Notamment à la réévaluation de The Century of Self (2009), certes pas le meilleur LP du groupe, mais qui offrait au moins l'avantage d'un plaisir d'écoute plus évident sur la durée.
Alors, depuis l'ambitieux quoique décrié So Divided (2006), sa dernière livraison d'importance, on a du mal à cerner l'orientation toujours plus esthétique de AYWKUBTTOD, qui plus que jamais semble être la chose, le projet de son leader Conrad Keely, même si son compère Jason Reece intervient de temps en autre en lead ("Ebb Away").
La pochette -même si un peu trop chargée- est une nouvelle fois parfaite ; et son contenu, véritable livret narratif fait une nouvelle fois la part belle au talent de graphiste de Keely. Dont on peut même repérer le trait de crayon spécifique à chacune des livraisons - il a récemment illustré la couverture d'un groupe ami, où l'on retrouve cette palette monochrome de Bic bleu, omniprésente sur le précédent opus.
On le voit, on parle davantage esthétique que de musique, ce qui n'est pas forcément bon signe. Trail of Dead, tel le groupe prog-rock qu'il est devenu depuis le virage Worlds Apart (2005), usine dans les intros symphoniques parfois étirées, et ne dédaigne pas les coups d'éclat ("Summer of All Dead Souls", "Weight of The Sun"), même si ici ou là, la propension à sonner métal tendrait presque à faire des texans un avatar de Green Day, avec des refrains taillés pour les stades un peu complaisants.
Une tendance à conceptualiser l'ensemble un peu paresseuse les conduit aussi à s'auto-citer (le très bon "Pure Radio Cosplay"), freinant l'impression et les envies de nouveauté que l'on est en droit d'attendre.
On gardera émus les souvenirs des fondamentaux Madonna (1999), Source tags And Codes (2002) -à l'époque où Trail Of Dead assumait davantage son héritage indie hardcore, ainsi que de l'excellent So Divided- sans doute la meilleure déclinaison de ses nouvelles orientations musicales.
Par ailleurs, l'on restera à l'affût de leurs très rares dates françaises, le live restant le terrain privilégié de ce groupe atypique, en attendant que possibilité nous soit donnée de les jauger comme l'a fait le Boss cette année "à domicile", c'est-à-dire sur l'une des multiples scènes du désormais incontournable SXSW festival.
En bref : un disque en demi-teinte qui pèche sur la durée et n'évite pas certains écueils mainstream. On retiendra quand même le potentiel lyrique intact et l'influence esthétique orientale de Conrad Keely toujours plus affirmée.
Le Myspace, la chronique de The Century of Self, la chronique de So Divided
La video de "Summer of All Dead Souls" :
Sans doute un peu des deux.
7ème long format des texans, ce Tao Of The Dead qui trahit toujours plus les origines thaïlandaises de l'insaisissable Conrad Keely, est aussi l'oeuvre la moins aboutie, la plus prévisible des gars d'Austin.
Notamment à la réévaluation de The Century of Self (2009), certes pas le meilleur LP du groupe, mais qui offrait au moins l'avantage d'un plaisir d'écoute plus évident sur la durée.
Alors, depuis l'ambitieux quoique décrié So Divided (2006), sa dernière livraison d'importance, on a du mal à cerner l'orientation toujours plus esthétique de AYWKUBTTOD, qui plus que jamais semble être la chose, le projet de son leader Conrad Keely, même si son compère Jason Reece intervient de temps en autre en lead ("Ebb Away").
La pochette -même si un peu trop chargée- est une nouvelle fois parfaite ; et son contenu, véritable livret narratif fait une nouvelle fois la part belle au talent de graphiste de Keely. Dont on peut même repérer le trait de crayon spécifique à chacune des livraisons - il a récemment illustré la couverture d'un groupe ami, où l'on retrouve cette palette monochrome de Bic bleu, omniprésente sur le précédent opus.
On le voit, on parle davantage esthétique que de musique, ce qui n'est pas forcément bon signe. Trail of Dead, tel le groupe prog-rock qu'il est devenu depuis le virage Worlds Apart (2005), usine dans les intros symphoniques parfois étirées, et ne dédaigne pas les coups d'éclat ("Summer of All Dead Souls", "Weight of The Sun"), même si ici ou là, la propension à sonner métal tendrait presque à faire des texans un avatar de Green Day, avec des refrains taillés pour les stades un peu complaisants.
Une tendance à conceptualiser l'ensemble un peu paresseuse les conduit aussi à s'auto-citer (le très bon "Pure Radio Cosplay"), freinant l'impression et les envies de nouveauté que l'on est en droit d'attendre.
On gardera émus les souvenirs des fondamentaux Madonna (1999), Source tags And Codes (2002) -à l'époque où Trail Of Dead assumait davantage son héritage indie hardcore, ainsi que de l'excellent So Divided- sans doute la meilleure déclinaison de ses nouvelles orientations musicales.
Par ailleurs, l'on restera à l'affût de leurs très rares dates françaises, le live restant le terrain privilégié de ce groupe atypique, en attendant que possibilité nous soit donnée de les jauger comme l'a fait le Boss cette année "à domicile", c'est-à-dire sur l'une des multiples scènes du désormais incontournable SXSW festival.
En bref : un disque en demi-teinte qui pèche sur la durée et n'évite pas certains écueils mainstream. On retiendra quand même le potentiel lyrique intact et l'influence esthétique orientale de Conrad Keely toujours plus affirmée.
Le Myspace, la chronique de The Century of Self, la chronique de So Divided
La video de "Summer of All Dead Souls" :
2 Comments:
Pas encore écouté ce disque. Mais en tous cas oui le live à Austin était sympa ( :
étant un grand fan de sources tags and codes, et de so divided, j'ai sauté sur ta chronique, et plouf, déception. un jour ils rebondiront peut-être
j
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