11 juin 2011

Fucked Up - David Comes To Life (2011)

C'est à la fin de l’année dernière, à la sortie de l’EP Year Of The Ox, que j'ai découvert Fucked Up. D’abord intrigué par ce nom énigmatique, en référence aux signes du zodiaque chinois, j’ai rapidement été accroché par ce deux-titres, sans chercher à en connaître plus sur le groupe. D’une douzaine de minutes chacun, un morceau en particulier, "Solomon’s Song", dont le bruit et la fureur s’évanouissaient dans le vague des notes d’un saxophone, m’avait paru particulièrement réussi. Plutôt méconnu malgré leurs nombreuses productions, et ce depuis près d’une dizaine d’année, le sextette canadien réapparait aujourd’hui avec un ambitieux et troisième album publié sur Matador.

Découpé en quatre parties et regroupant pas moins de dix-huit titres sans le moindre interlude, David Comes To Life se présente comme un album conceptuel. C’est l’histoire d’un employé d’une usine d’ampoule, David, qui s’éprend de Veronica, une belle activiste. Lorsque celle-ci meurt dans l’explosion de la bombe qu’ils avaient décidé de constuire pour semer la peur et la destruction, David tombe dans une grave crise existentielle. L’album raconte sa renaissance.


Comment peuvent-ils se faire les interprètes d’une telle histoire ? C’est dans cette particularité que réside certainement tout l’intérêt de Fucked Up. Le traitement réservé au son reprend les codes du genre hardcore, avec ses riffs de guitares impressionnants et un chant rocailleux de Damian Abraham poussé au bord de l’explosion. La présence de Sandy Miranda, la seconde voix aérienne, et unique présence féminine de la formation confère une touche pop, une petite douceur supplémentaire aux compositions déjà mélodiques du groupe. On pense aussi bien à Belle & Sebastian qu’aux sous-évalués Quicksand, emmenés par Alan Cage dans première moitié des années 90.

Passé un premier titre instrumental et progressif, "Queen Of Hearts", établit le contact avec le vrombissement ininterrompu de guitares aux influences shoagaze. S’il est difficile d’isoler un morceau en particulier, les titres s’enchainent avec cohérence et font de l’ensemble un tout homogène, qui intègre cependant les particularités de chacune des parties. David Comes to Life tient de l’opéra punk-rock. L’effet immédiat des titres balance avec la longueur de l’album qui pourrait décourager certains d'une écoute complète. Ce qui ne nuit en rien à la créativité débordante de la formation.

En bref : Fucked Up réussi le pari d'une oeuvre ambitieuse et d'une qualité certaine. Au vu de leurs précédentes productions, une plus grande diversité instrumentale aurait certainement contribué à rendre la pièce moins monolithique qu'elle ne parait.




Le site de David Comes To Life
Le MySpace du groupe



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