Le camping, la marche le long des rails de train, la plage… Pour sa 23ème édition, le festival des Eurockéennes a conservé la recette qui a fait sa réputation. Le soleil était au rendez-vous sur les abords de la presqu'île de Malsaucy. Les festivaliers aussi. Au nombre de 95000 selon les chiffres officiels, avec un samedi complet, les organisateurs peuvent s'enorgueillir d'avoir réalisé un carton plein. Au programme, plus de 60 artistes répartis sur 3 jours de sueur et de poussière.
La soirée du vendredi commence par Battles. Emmenés par le batteur John Stannier, les Américains livrent un concert ahurissant. Rock, jazz, mais également musique électronique, ils ont la particularité de marier de nombreux styles à la fois. Imprévisible, inventif et totalement barré, le jeu de cette formation électrise sans grande difficulté le public. Ce concert restera d'ailleurs comme l'une des plus grosse claque du festival. Cette année, comme deux artistes se produisent quasi simultanément, la programmation impose des choix cornéliens. Entre Beth Ditto et Wu Lyf, j'opte pour l'énigmatique formation mancunienne. Le spectacle me laisse sur la faim. J'en profite pour avaler un kebab devant Beth Ditto, dont le show se révèle rapidement ennuyeux. De Metronomy je n'en garde aucun souvenir. Les Tryo sont bien les heureux auteurs de la véritable "Hymne de nos campagnes", dont les paroles se voient reprises en cœur par la foule. La venue de Paul Kalkbrenner se fait attendre. Fort de sa réputation, le DJ berlinois transforme la grande scène est un gigantesque dancefloor. Les watts et les basses claquent avec une précision rarement entendue aux étangs de Malsaucy.
Le lendemain, une seule idée en tête. Motörhead. En apéritif, Kyuss Lives ! (?). Dans ce groupe de rock barbu, le guitariste chevelu livre des solos qui se dégustent à la manière d'un verre de whisky avec glaçons, frais et bienvenu. Raphael Saadiq, grande classe, dynamique, pioche dans son répertoire les pépites souls calquées sur les standards des années 70'-80'. Sur la grande scène, les Motörhead, emmenés par le bassiste Lemmy, engloutissent de décibels les quelques dizaines de milliers de festivaliers réunis pour la grand messe du rock, tendance réactionnaire - à tout honneur. Ce que touchait le groupe se transformait en métal, si bien que les rayons du soleil en devenaient coupants. House of Pain prend le relais avec son rap-rock pour jouer le tube planétaire "Jump Around" et terminer sur des composition country signées Everlast. Avec Les Queens of The Stone Age, Josh Homme et son groupe font une prestation impeccable, presque romantique.
Dernière journée de festival. Fidèle à son habitude, Philippe Katerine interprète ses nouveaux titres à la délurée. De "Marine Le Pen" aux "Bisoux", le chanteur n'oublie aucun de ses classiques et reçoit des dizaines de bananes balancées sur la scène en guise de remerciements. Beady Eye, le nouveau groupe de Liam Gallagher sans son frère, ne me convainc pas vraiment. C'est mou, attendu et sans génie. Avec Arcade Fire, j'espère un regain d'intérêt pour une programmation que ne m'emballe plus gère. Installations gigantesques, écrans de projections géants, ils font dans la démesure. Alors, quand Win Butler se met à chanter on se dit que ça va être énorme. Pourtant, passés les tubes qui font plaisir, le concert prend une allure de best-of. Je finis par me rabattre au Cabaret New Burlesque de Philippe Katerine (X2), qui interprète sur la plage des tubes ringards, en compagnie des danseuses du film Tournée de Mathieu Amalric. Dans le calme et la décadence.
Le site des Eurockéennes
Un extrait du live de Battles :
BATTLES - Live (Eurockéennes 2011) par sourdoreille
La soirée du vendredi commence par Battles. Emmenés par le batteur John Stannier, les Américains livrent un concert ahurissant. Rock, jazz, mais également musique électronique, ils ont la particularité de marier de nombreux styles à la fois. Imprévisible, inventif et totalement barré, le jeu de cette formation électrise sans grande difficulté le public. Ce concert restera d'ailleurs comme l'une des plus grosse claque du festival. Cette année, comme deux artistes se produisent quasi simultanément, la programmation impose des choix cornéliens. Entre Beth Ditto et Wu Lyf, j'opte pour l'énigmatique formation mancunienne. Le spectacle me laisse sur la faim. J'en profite pour avaler un kebab devant Beth Ditto, dont le show se révèle rapidement ennuyeux. De Metronomy je n'en garde aucun souvenir. Les Tryo sont bien les heureux auteurs de la véritable "Hymne de nos campagnes", dont les paroles se voient reprises en cœur par la foule. La venue de Paul Kalkbrenner se fait attendre. Fort de sa réputation, le DJ berlinois transforme la grande scène est un gigantesque dancefloor. Les watts et les basses claquent avec une précision rarement entendue aux étangs de Malsaucy.
Le lendemain, une seule idée en tête. Motörhead. En apéritif, Kyuss Lives ! (?). Dans ce groupe de rock barbu, le guitariste chevelu livre des solos qui se dégustent à la manière d'un verre de whisky avec glaçons, frais et bienvenu. Raphael Saadiq, grande classe, dynamique, pioche dans son répertoire les pépites souls calquées sur les standards des années 70'-80'. Sur la grande scène, les Motörhead, emmenés par le bassiste Lemmy, engloutissent de décibels les quelques dizaines de milliers de festivaliers réunis pour la grand messe du rock, tendance réactionnaire - à tout honneur. Ce que touchait le groupe se transformait en métal, si bien que les rayons du soleil en devenaient coupants. House of Pain prend le relais avec son rap-rock pour jouer le tube planétaire "Jump Around" et terminer sur des composition country signées Everlast. Avec Les Queens of The Stone Age, Josh Homme et son groupe font une prestation impeccable, presque romantique.
Dernière journée de festival. Fidèle à son habitude, Philippe Katerine interprète ses nouveaux titres à la délurée. De "Marine Le Pen" aux "Bisoux", le chanteur n'oublie aucun de ses classiques et reçoit des dizaines de bananes balancées sur la scène en guise de remerciements. Beady Eye, le nouveau groupe de Liam Gallagher sans son frère, ne me convainc pas vraiment. C'est mou, attendu et sans génie. Avec Arcade Fire, j'espère un regain d'intérêt pour une programmation que ne m'emballe plus gère. Installations gigantesques, écrans de projections géants, ils font dans la démesure. Alors, quand Win Butler se met à chanter on se dit que ça va être énorme. Pourtant, passés les tubes qui font plaisir, le concert prend une allure de best-of. Je finis par me rabattre au Cabaret New Burlesque de Philippe Katerine (X2), qui interprète sur la plage des tubes ringards, en compagnie des danseuses du film Tournée de Mathieu Amalric. Dans le calme et la décadence.
Le site des Eurockéennes
Un extrait du live de Battles :
BATTLES - Live (Eurockéennes 2011) par sourdoreille
4 Comments:
Bon article. La chance, j'aurais bien aimé y aller (même si, visiblement, ça ne t'as pas trop plu).
Sinon, je comprends ce que tu veux dire à propos de Beth Ditto. Je trouve qu'elle fait de la moins en moins bonne musique. Les chansons du début des gossip étaient géniale (nite etc), mais maintenant ça devient trop commercial (comme tous les groupes on dirait : les Kills, Arcade Fire, etc).
Personnelement, hier j'ai vu un super concert de Yaël Naïm (certains resistent encore à l'utra-commercialisation). C'était super, sa voix était tout bonnement sublime. Je vais surement faire un article dessus d'ici demain.
Salut !
Bah, c'est comme dans tout festival, il y a des concerts qu'on aime, d'autres pas.
Concernant Beth Ditto, je ne sais pas si elle fait "de la moins en moins bonne musique", n'ayant pas trop suivi ce qu'elle faisait avant. Je crois qu'elle fait ce qui lui plait. Et c'est tant mieux pour elle...
@ plus,
Antoine
Ah, les Eurockéennes, que de souvenirs ! Les premières fois que j'y suis allé, à 18/19 ans, c'étais en 1994/95 avec RATM, Bjork, Senser, Public Enemy.....Bref !!
Et cette année : mitigé pour toi. Battles quand même, Queens of The Stone Age, House Of Pain...
Le samedi, j'ai vu qu'il y avait Anna Calvi, Gaetan Roussel.....Et dimanche : Artic Monkeys, Aaron, Moriarty...et Arcade Fire !!!
Super compte rendu Antoine ! Je n'ai pas pu venir cette année. Cependant je vais rebondir sur tes avis. Moi Battles en live ça m'a un peu gonflé, en fait je même sur disque je n'adhère toujours pas.. trop dispersé je pense. Quant à Paul Kalkbrenner j'écoute son disque en boucle, donc j'aurais bien aimé le voir. Déçu par Arcade Fire ? Vraiment ? Ok peut-être..
@ Electric girl (parce que je ne peux pas me retenir) : donc Beth Dido, les Kills et Arcade Fire deviennent commerciaux.. euh ouais c'est vrai. Enfin bon le dernier Arcade Fire (ou même le dernier The Kills) ça reste quand même encore exclu de radio, et quand même plutôt artistique non ?
Quant à Yael Naim. Euh, tu trouves qu'elle résiste à l'ultra commercialisation ? Elle a quand même été signée depuis le début par la major EMI, a joué dans la comédie musicale à succès Les Dix Commandemants, a été reprise par une pub Apple a remporté un truc aux Victoires de la musique.. On a vu moins commercial quand même. M'enfin je ne connais pas trop alors je ne veux pas en dire plus non plus, elle a sûrement une très jolie voix..
Bises!
Ju
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