Après avoir adoré son précédent album et bien apprécié son live à la Maroquinerie, je n’étais pas très inquiet au moment d’écouter ce Faithful Man. Surtout que Lee Fields travaille toujours avec la même irréprochable équipe, les Expressions, soit l’un des meilleurs backing bands soul en activité, et l’infaillible duo de producteurs Jeff "Dynamite" Silverman / Leon Michels, fondateurs du label Truth & Soul. Dans ces conditions, peu de risque d’être franchement déçu, donc. Alors, on prend les mêmes et on recommence ? Pas exactement. Dès le titre d’ouverture, on sent la volonté de se détacher du relatif minimalisme des instrus de My World et d’épaissir le son en utilisant davantage de cordes et de chœurs. Certes ce n’est pas une révolution sonore, ni une remise en question d’un artiste qui a consacré toute sa vie à la soul et n’est pas près de la lâcher. On reste en terrain largement connu. Mais cet album atteste tout de même d’une ambition d’évoluer, ce qui, pour un vétéran sexagénaire, est déjà éminemment louable.
Seul souci : ces orchestrations plus riches et plus lourdes ne sont pas toujours utiles et on perd sur certains titres ("Wish You Were Here", "Walk On Thru That Door", "Who Do You Love") cette sécheresse presque hip-hop qui faisait toute la modernité de ">My World". L’épure a parfois du bon, même en matière de soul. Et puis la plupart des compositions n’exercent pas une séduction aussi immédiate que "Do You Love Me", "Ladies", "Honey Dove", "Money I$ King" et autres morceaux de 2009. Les mélodies souffrent d’un excès de classicisme et tombent parfois un peu trop dans le vintage. Bien sûr, je chipote. L’ensemble reste de très haute volée, la voix de Lee Fields est toujours aussi splendide et chargée de sentiments, et côté instrumental c’est toujours le luxe intégral – l’habituel interlude des Expressions ("Intermission") est là pour le prouver.
Il y a aussi quelques classiques instantanés, à l’image de "You’re The Right Kind of Girl", avec sa wah wah splendide, son refrain habillé de cuivres et surtout sa mélodie à tomber. Ou de cette reprise de "Moonlight Mile" des Rolling Stones, d’une délicatesse incroyable, sur laquelle Fields livre une de ses plus belles performances vocales du disque. Ces deux titres valent à eux seuls l’achat de Faithful Man, qui sans être le meilleur cru de l’écurie Truth & Soul, trouvera néanmoins sa place dans la collection de tout bon amateur de soul aux côtés des Budos Band, Dap Kings, Charles Bradley et autres tueries émanant de cette fascinante scène new yorkaise.
A noter : Lee Fields & The Expressions en concert au Plan de Ris Orangis le 25 mars, à l'Aéronef de Lille le 27, et à la Maroquinerie (Paris) le 31.
En bref : un ton en dessous de My World, parfois un peu trop chargé dans ses orchestrations, Faithful Man reste un album précieux, et Lee Fields un grand monsieur de la soul music.
A lire aussi : Lee Fields & The Expressions - My World (2009)
Le site de Truth & Soul
Seul souci : ces orchestrations plus riches et plus lourdes ne sont pas toujours utiles et on perd sur certains titres ("Wish You Were Here", "Walk On Thru That Door", "Who Do You Love") cette sécheresse presque hip-hop qui faisait toute la modernité de ">My World". L’épure a parfois du bon, même en matière de soul. Et puis la plupart des compositions n’exercent pas une séduction aussi immédiate que "Do You Love Me", "Ladies", "Honey Dove", "Money I$ King" et autres morceaux de 2009. Les mélodies souffrent d’un excès de classicisme et tombent parfois un peu trop dans le vintage. Bien sûr, je chipote. L’ensemble reste de très haute volée, la voix de Lee Fields est toujours aussi splendide et chargée de sentiments, et côté instrumental c’est toujours le luxe intégral – l’habituel interlude des Expressions ("Intermission") est là pour le prouver.
Il y a aussi quelques classiques instantanés, à l’image de "You’re The Right Kind of Girl", avec sa wah wah splendide, son refrain habillé de cuivres et surtout sa mélodie à tomber. Ou de cette reprise de "Moonlight Mile" des Rolling Stones, d’une délicatesse incroyable, sur laquelle Fields livre une de ses plus belles performances vocales du disque. Ces deux titres valent à eux seuls l’achat de Faithful Man, qui sans être le meilleur cru de l’écurie Truth & Soul, trouvera néanmoins sa place dans la collection de tout bon amateur de soul aux côtés des Budos Band, Dap Kings, Charles Bradley et autres tueries émanant de cette fascinante scène new yorkaise.
A noter : Lee Fields & The Expressions en concert au Plan de Ris Orangis le 25 mars, à l'Aéronef de Lille le 27, et à la Maroquinerie (Paris) le 31.
En bref : un ton en dessous de My World, parfois un peu trop chargé dans ses orchestrations, Faithful Man reste un album précieux, et Lee Fields un grand monsieur de la soul music.
A lire aussi : Lee Fields & The Expressions - My World (2009)
Le site de Truth & Soul
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