A chaque fois c’est pareil, dès qu’on annonce un nouveau Pépé Bradock, je suis excité comme un gosse et je n’ai qu’une idée en tête, me rendre chez mon disquaire et acheter la chose, sans même l’écouter. Cette confiance aveugle n’ayant jamais été déçue, je n’ai aucune raison de changer de méthode. En 16 ans, depuis son premier EP avec Ark, je crois bien que Julien Auger n’a jamais sorti quelque chose de mauvais, ni même de médiocre ou de moyen. Dans une indépendance farouche et avec une élégante discrétion (surtout ces dernières années), il a construit l’une des œuvres les plus cohérentes et originales de la musique house. Enormément de DJs le citent comme l’une de leurs principales influences, et pas seulement en France. Bref. Le nouveau Pépé est arrivé et, ô joie, c’est le premier volume d’une série de 4 EPs à paraître, comme d’hab’, sur son propre label, Atavisme. Le macaron est agrémenté de cette note énigmatique : « Opération Veaux Carnivores : Original Motion Picture : Pépé Bradock’s Remixes »…
Les quatre nouveaux titres correspondent bien aux canons habituels de Bradock : totalement hors-format, ils débordent d’idées, d’humour, de changements de rythme et d’événements parasites. "Katoucha ?" est comme une suite de "Path of Most Resistance" (2009), c’est-à-dire un hymne house musclé à gros clap porté par de belles harmonies de synthé et bourré de petites saillies oniriques et jazzy, avec un léger arrière-goût de Todd Edwards. "12Turn13" est le nom d’un club de Brooklyn, mais le titre lorgne davantage vers une techno dark façon Detroit, sur laquelle vient se poser une ribambelle de micro-samples tous plus intrigants les uns que les autres.
"Inconsequent Pussy" et "Attaque de Boulangerie" présentent une autre facette du producteur, qui a toujours eu un sérieux penchant pour la musique expérimentale. La première donne une idée de ce que pourrait donner une collaboration entre Moodymann et Pierre Henry : piano soulful, beat housey en sourdine, ronronnements de chat, avalanche de sons concrets aigus et dérangeants… Complètement dingue. "Attaque de Boulangerie" est au moins aussi étrange, mais dans une veine plus ambient et hypnotisante. C’est une sorte de musique de film noir déviante, dont tous les éléments semblent flotter, jusqu’à l’arrivée d’un beat qui, au lieu de se développer comme on pourrait s’y attendre, s’évanouit au bout de quelques secondes seulement. Le constat est sans appel : encore un sans-faute du Pépé.
En bref : premier épisode d’une série de 4 EPs, le nouveau Pépé Bradock est évidemment une bombe de house loufoque et d’expérimentations jazzy et concrètes. Inégalable.
A lire aussi : Pepe Bradock - Confiote de Bits / A Remix Collection et Swimsuit Issue 1789 (2009)
Les quatre nouveaux titres correspondent bien aux canons habituels de Bradock : totalement hors-format, ils débordent d’idées, d’humour, de changements de rythme et d’événements parasites. "Katoucha ?" est comme une suite de "Path of Most Resistance" (2009), c’est-à-dire un hymne house musclé à gros clap porté par de belles harmonies de synthé et bourré de petites saillies oniriques et jazzy, avec un léger arrière-goût de Todd Edwards. "12Turn13" est le nom d’un club de Brooklyn, mais le titre lorgne davantage vers une techno dark façon Detroit, sur laquelle vient se poser une ribambelle de micro-samples tous plus intrigants les uns que les autres.
"Inconsequent Pussy" et "Attaque de Boulangerie" présentent une autre facette du producteur, qui a toujours eu un sérieux penchant pour la musique expérimentale. La première donne une idée de ce que pourrait donner une collaboration entre Moodymann et Pierre Henry : piano soulful, beat housey en sourdine, ronronnements de chat, avalanche de sons concrets aigus et dérangeants… Complètement dingue. "Attaque de Boulangerie" est au moins aussi étrange, mais dans une veine plus ambient et hypnotisante. C’est une sorte de musique de film noir déviante, dont tous les éléments semblent flotter, jusqu’à l’arrivée d’un beat qui, au lieu de se développer comme on pourrait s’y attendre, s’évanouit au bout de quelques secondes seulement. Le constat est sans appel : encore un sans-faute du Pépé.
En bref : premier épisode d’une série de 4 EPs, le nouveau Pépé Bradock est évidemment une bombe de house loufoque et d’expérimentations jazzy et concrètes. Inégalable.
A lire aussi : Pepe Bradock - Confiote de Bits / A Remix Collection et Swimsuit Issue 1789 (2009)
1 Comment:
Ah oui j'ai oublié de dire que plusieurs EPs de Bradock sur Atavisme viennent d'être repressés (dont le fameux Swimsuit Issue 1789. Amis Parisiens, sachez qu'il y en a par exemple un bon petit tas chez l’ami Blaise de Synchrophone (6 rue des Taillandiers, 11e).
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