12 avril 2012

The Stranglers - Espace Julien, Marseille (10/04/12)

Hugh Cornwell en congés depuis bientôt 25 ans et Jet Black sous défibrillateur, c'est donc une moitié de formation originelle d'Etrangleurs qui se produit ce soir à l'Espace Julien, dans le cadre d'une vraie tournée, et quasi exhaustive des grandes villes françaises de province.
Qu'à cela ne tienne, si nous sommes forcément un peu orphelins du phrasé racé et très tongue-in-cheek du guitariste aristocratique -même si Boz Barne est impeccable et à cent coudées au-dessus de l'insupportable Paul Roberts,- et alors que les coups de boutoir de Ian Ballard ne font pas toujours oublier le swing du bon vieux Jet, restent les deux éléments mélodiques prédominants des Stranglers, les claviers tenus par l'inusable Dave Greenfield, et la basse martelée et frottée par l'imputrescible JJ Burnel -60 ans ; on hallucine en le voyant !

Un JJ Burnel devenu au fil des années le leader charismatique de son groupe, par la force des choses et du fait de sa francophonie, il se fait cabotin sur les terres de ses ancêtres : on n'échappe ainsi pas au couplet sur les élections à venir, le temps qu'il fait, en sus du bulletin de santé de Jet.

Le set, une fois terminé le rituel d'ouverture "Waltzinblack" a le bon goût de revisiter les heures glorieuses des infernaux quatre premiers disques ;  la moitié du set est ainsi dédié aux moments forts de Rattus Norvegicus (1977), No More Heroes (1977), Black And White (1978) et The Raven, l'album viking de 1979.
Avec parfois des choix surprenants comme ce tiercé d'ouverture envoyé sans temps mort : "Burning Up Time"/"Sometimes"/"The Raven" - les deux premiers titres ne comptant pas parmi leurs plus cités, et aussi certaine relecture d'une obscure face B d'époque, j'ai nommé ce hurleur "Shut Up" que tout le monde avait oublié. Ah, et dans la série single mythique de la première heure, on a aussi droit à "5 minutes".
Alors, on aurait certes aimé entendre des "Down In The Sewer", "Dead Ringer", "Peasant In The Big Shitty", "Nuclear device", ou (snif !) les insurpassables "School Mam", "Genetix" ou "Toiler On The Sea" (leur plus grand titre ?) du... Men In Black, mais le groupe a le bon goût de proposer les indispensables singles vintage que furent "Peaches" et "Duchess" qui comptent aussi parmi leurs meilleurs titres, et aussi dans un registre plus apaisé l'incontournable "Golden Brown" -seul titre où la basse de Burnel jouée au pouce peut respirer 5 minutes (pas fait exprès...) et un autre classique serti de sa guitare espagnole, "European Female".

On le voit, peu de place pour les titres lents et plus mélodiques ; La Folie (n'était "Golden.."), Aural Sculpture et Dreamtime (à l'exception de... "Always The Sun" évidemment, mais quid de "Nice In Nice"?) seront savamment ignorés.
Et le nouvel album dans tout ça ? Eh bien, ce Giants, guère réussi par ailleurs à l'exception de son morceau-titre, de l'opening instru et de l’inénarrable pochette ("on m'a volé mon pendu !"), il est réduit à la portion congrue de quatre titres sur 10.
Quoi qu'il en soit, on ressort d'un concert des Stranglers beaucoup plus exténué et repu que d'un concert de Portishead, Et le rappel qui est ponctué d'un "No More Heroes" bienvenu et de la reprise de "All Day and All Of The Night" ne faillira pas à la règle - les hommes en noir se sont auparavant fendus du hit de Bacharach "Walk On By" déjà gravé en son temps en single.
Dieu que tous les groupes de puceaux boutonneux qui abreuvent les charts anglais devraient en prendre de la graine.

Un extrait de "Hanging Around":



L'intro du concert de la tournée, ici le Bikini à Toulouse :

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