Au seuil du dernier mois
d'une saison d'une grande richesse, Le 106 de Rouen a accueilli jeudi
01 juin un des grands concerts de son festival "No(w) Future :
Musiques et Utopies" avec Sébastien Tellier et, en première
partie, Judah Warsky. Et c'est bien cette utopie musicale qui était
au centre de la soirée, avec une musique électronique entre pop et
expérimentations puis l'arrivée de Tellier, personnage inclassable,
en passe de devenir un nouveau gourou, et capable de déchaîner les
foules autant avec des sons électroniques effrénés qu'avec des musiques
intimistes où il se livre seul au public avec son piano.
Protégé du label Pan
European Recording et membre du groupe Chicros, Judah Warsky fait
partie de ses artistes pour qui la passion de la musique l'emporte sur
le genre qu'il va explorer. Résultat, sa musique possède une
transversalité étonnante entre électronique, pop et psyché. Mais cet
aspect passionnel se retrouve aussi dans le ressort secret qui a
motivé la composition de l'album Painkillers & Alcohol,
premier album solo de Judah Warsky et dont sont issus les titres
qu'il a joué au 106. En effet, c'est après la rupture d'un doigt
que Judah Warsky s'est lancé dans cet album composé d'une seule
main et inspiré par le mélange explosif entre anti-douleurs et
alcool. Avec un set de cinq titres, Judah Warsky dévoile les
principales facettes de ce joyau imposé par la convalescence. "Failure Comply" qui démarre le concert laisse à
peine une voix stellaire émerger d'une tourbillon sonore, aspect
stellaire renforcé par le "I try" qu'elle répétera à
l'infini au milieu du morceau. Cette dimension psychédélique
devient réellement dominante dans un morceau comme "Universe"
qui prend appui sur la musique de la fin de années 60 et qui m'a
fait immédiatement penser, en plus sobre, aux premiers albums des
Pink Floyd. Enfin, Judah Warsky clôt son concert par son titre le
plus pop, "Garden Of Love", mais dont la voix, qui
paraît à nouveau très lointaine, signale la petite fêlure de ce
parcours musical.
Après cette prestation exigeante, en même temps douce, intense et inquiète, le
public n'attendait plus que son nouveau dieu. Naviguant
entre une voie électronique et une autre plus romantique en s'exposant
seul, avec quelques morceaux plus électro-rock, Sébastien Tellier
était déjà un personnage inclassable. Il l'est encore plus depuis
son dernier album My God Is Blue.
Non pas à cause de la musique, même si la voie électronique est devenue
dominante. Mais par la dimension mystique qu'il incarne, nouveau
gourou de "L'alliance Bleue". Ainsi, commencer par le
titre "Pépito Bleu" et sa dimension à la fois
mystique et suave est le moyen infaillible pour Sébastien Tellier de
s'unir à son public. Les titres plus rythmés comme "Cochon Ville" et "Fingers of Stell" ou
beaucoup plus pop comme "Divine" suffisent alors pour endiabler le public grand connaisseur de
la musique de Tellier.
Mais, en réalité, ce sont les titres les plus doux comme "La ritournelle" et "L'amour et la Violence" qui permettent à certains moments du concert de faire ressurgir cette fusion entre le public et le chanteur. Et c'est sans doute aussi pour cela qu'au lieu de présenter avant tout son dernier album, Sébastien Tellier a choisi de parsemer ce parcours, assez hétérogène au niveau de rythme, de ses plus grands succès. A en croire son enthousiasme, l'attente du public a été manifestement comblée. Si le personnage de Sébastien Tellier peut faire sourire, à la fois gourou médiatisé et chanteur électro racolant sur le grand écart entre sexualité et romantisme, les titres plus intimistes montrent en réalité qu'il reste un grand songwriter qui n'a de cesse de se déplacer sur l'échiquier musical.
Mais, en réalité, ce sont les titres les plus doux comme "La ritournelle" et "L'amour et la Violence" qui permettent à certains moments du concert de faire ressurgir cette fusion entre le public et le chanteur. Et c'est sans doute aussi pour cela qu'au lieu de présenter avant tout son dernier album, Sébastien Tellier a choisi de parsemer ce parcours, assez hétérogène au niveau de rythme, de ses plus grands succès. A en croire son enthousiasme, l'attente du public a été manifestement comblée. Si le personnage de Sébastien Tellier peut faire sourire, à la fois gourou médiatisé et chanteur électro racolant sur le grand écart entre sexualité et romantisme, les titres plus intimistes montrent en réalité qu'il reste un grand songwriter qui n'a de cesse de se déplacer sur l'échiquier musical.
Painkillers & Alcohol de Judah Warsky sur Deezer
My God is Blue de Sébastien Tellier sur Deezer
Photos de Judah Warsky
Photos de Sébastien Tellier
0 Comments:
Post a Comment