On l’aurait presque oublié ce disque du début des années 2000. Pourtant à l’époque tout le monde s’accordait à dire qu’il s’agissait d’un petit chef d’œuvre de pop lo-fi, fait de brics et de brocs, représentatif du DIY canadien d’alors. Oui mais voilà, la trajectoire des licornes fut brève et plus personne ne s’en souvient aujourd’hui. Même si certains membres se sont recyclés au sein d’autres formations (Islands notamment), l’esprit The Unicorns est lui bel et bien mort dans l’œuf, et plus personne ne fait ce genre de pop de nos jours. Retour donc sur un indispensable.
Ce WWCOHWG aurait très bien pu faire partie de la nébuleuse Elephant 6 par son côté disjoncté et spontané, mais c’est chez Alien 8 basé à Montréal que le disque est sorti. Il est l’œuvre de Diamonds, Ginger et Tambeur, trois amis d’enfance alors très jeunes lors de sa réalisation. Délaissant le temps de treize titres endiablés le traditionnel schéma couplet/refrain, le groupe semble jouer à fond la carte de l’inspiration sans relecture et à la façon d’un Olivia Tremor Control développe des idées à tout va sans jamais les pousser à bout plus de quelques secondes.
Ainsi l’on se retrouve avec des chansons à tiroirs, déroutantes à la première écoute mais tellement riches quand on s’y plonge à nouveau. Et puis le groupe, sans parler d’album concept, semble créer sur l’ensemble du disque un monde alternatif où la mort est traitée en dérision à l’aide d’un humour morbide au possible. L’album débute par exemple par l’idiot "I don’t wanna die" puis se termine par le jouissif "Ready to die". Pourtant malgré le thème, l’ambiance est plus que joyeuse et colle le sourire aux lèvres.
Dans "Child star" il y a assez de bonnes idées pour faire dix bons morceaux. C’est aussi du à l’utilisation de très nombreux instruments contradictoires, comme sur "See ghost" et son solo de flute improbable, ou encore "Ghost mountain" et son gimmick Casio. Il y a aussi l’électronica légère de "Jellybones" et le fabuleux échange vocal en stéréo de "I was born a unicorn". A la fois modeste dans le son presque garage mais tellement ambitieux dans la composition, ne passez pas à côté de ce petit joyau.
En bref : parfait de bout en bout, WWCOHWG met tout le monde d’accord dans le registre de la pop expérimentale et débridée. De la musique comme on n’en fait plus.
A lire aussi : Olivia Tremor Control - Dusk at cubist castle (1996)
Deux clips assez spéciaux :
5 Comments:
Excellent disque. Bravo pour votre papier.
Cet album est effectivement un petit chef d'oeuvre, mais je vous conseille d'écouter Clues (de Clues) sorti en 2009 et qui a pour frontman un des gars des Unicorn. Un vrai bijou !!!!
Oui oui t'inquiètes je suis un grand amateur du disque de Clues aussi ( :
Petite correction, c'est "Who will cut our HAIR when we're gone ?" :)
Merci pour cette review, j'adore ce genre de perle. :)
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