Il est des découvertes bien étranges. Celle de ce groupe en fait partie. C’est une formation (franco) suisse un peu oubliée il faut dire, peut-être pour la simple raison que ce disque reste le seul testament d’un talent éphémère. Mais quel album ! Rien que pour le titre introductif "Clepsydre" la messe est dite. Dès les premières secondes même. Une sorte de musique instrumentale psychédélique et jazzy qui aurait fait un hit chez Triangle, le Floyd ou même le Gratefull Dead.
Pyranha c’est donc ce groupe composé d’Henry Skippy au sax, Wy Wyss à la guitare, Armand Butcher à l’orgue (Hammond essentiellement), Jacques Ricio aux percus, Beb Anhas à la basse et Cristian Scheder au chant quand il y en a mais surtout à la composition. Ce dernier tenait d’ailleurs un site internet en mémoire du groupe où il expliquait les conditions d’enregistrement et les motivations mais malheureusement le site n’est plus en ligne. Du coup il ne reste que très peu d’infos sur la toile à ce jour. Mais suffisamment pour vous pousser à l’écouter.
Uniquement édité en France chez Epsilone, le disque coûte aujourd’hui extrêmement cher mais je pense que les intéressés ne seraient pas contres à ce qu’on les découvre gratuitement aujourd’hui. Il y a prescription. N’empêche que ce disque est un petit bijou à couper le souffle. Tour à tour planant, deep, jazzy, expérimental, funky, il n’en oublie pas les sonorités étranges, les bruits, les ambiances.
"Clepsydre" on en a parlé, c’est le groove instantané. Funk, sax, Hammond, soul, tout est bon et Pyranha nous referait presque le coup du "Down By The River" de Neil Young (la voix en moins, bien-sûr). "Time 13" est également un sacré morceau. Ca commence par de longs et inquiétants bruits divers avec quelques arpèges, puis on assiste à une envolée de guitare ultra moderne. Ca s’égare et revient, remarque, ça a le temps sur près de treize minutes.
Et puis après il y a les titres chantés, ou plutôt parlés. Sur "Soleil", Christian Scheder nous assène des propos incohérents ou poétiques c’est selon, sur nid de guitares dissonantes. Il faut être d’humeur pour apprécier. Mais le talent est là. Sur "Eglise", les chants grégoriens prolongent le délire. Enfin, (oui il n’y a que cinq titres), "Mouette" reçoit Claude De Jacques aussi appelé Claude Bergerat et ancien directeur artistique de Barbara (entre autres) pour un autre monologue sur fond de bruits étranges. C’est bien aussi, mais je préfère quand ça joue de la musique.
2 Comments:
BOMB !
Très bien ! Le début commence un peu comme du Tanger, avant de partir comme un bon Magma !
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