30 octobre 2012

The Dynamites Feat. Charles Walker - Love Is Only Everything (2012)

N'enterrons pas trop vite les vétérans. Avec Charles Walker, on est loin des reformations douteuses où le talent s'est effrité et la motivation semble plus financière que musicale. Originaire de Nashville, dans le Tennessee, ce papy de la soul a commencé sa carrière en 1957 et connu le succès dès le début des années 1960 : premières parties de James  Brown, Otis Redding, Etta Jones, enregistrements sur les mythiques labels du genre que sont la Motown, Chess Records et Decca… Ça commençait plutôt bien mais Walker n'a jamais fait partie des grands.

Depuis 2007, la carrière de cette grande voix connaît un nouveau souffle. À l'image de Sharon Jones avec The Excitments, Charles Bradley et The Menahan Street Band, ou Slim Moore et The Mar-Kays, Charles Walker est sorti de l'ombre grâce à d'autres artistes : il a été redécouvert par un de ses compatriotes, Bill Elder, aka Leo Black, le leader de The Dynamites, un groupe de funk de la même ville, avec qui il tourne désormais.

Après Kaboom ! (2007) et Burn it Down (2009), le combo The Dynamites feat. Charles Walker vient de sortir son troisième album, Love is only everything (Cosmic Groove Records). Préparez-vous pour un voyage dans le temps. Le groupe affiche clairement son leitmotiv : renouer avec le funk et la soul old school. Cette heureuse célébration orchestrée par le compositeur et guitariste mais aussi très bon chanteur ("Shangri-La") Leo Black, est accompagnée tout au long de l'album de bouillonnants cuivres et des claviers organiques. 

La perle de cet opus reste pour ma part "Yours and mine" : après une introduction de Leo Black et sa guitare très groovy, Walker signe un duo des plus brûlants avec Bettye LaVette. Comme lui, cette grande interprète soul des années 60, à la voix rauque et écorchée, restée trop longtemps méconnue, ressuscite sa carrière cinquante ans après ses débuts. 

Love Is Only Everything, dix-huitième sortie de Cosmic Groove, est aussi l'occasion de présenter ce label montpelliérain atypique. À Montpellier, Cosmic Groove est également une boutique vintage (déco, fringues…) et un disquaire indépendant spécialisé en soul, funk et groove. Son patron, Bruno Guichard, organise aussi des concerts - les Cosmic Groove Sessions - et n'hésite pas à prendre des risques en invitant des pointures du genre encore méconnues du grand public. Comme Charles Walker qu'il a fait venir quatre fois à Montpellier, notamment lors de sa toute première tournée en Europe en 2007, qu'il signe aujourd'hui et a fait venir le 13 octobre dernier au Jam pour le lancement du disque. Comme un juste retour des choses.

En bref : En ressuscitant la carrière de Charles Walker, The Dynamites révèlent un artiste qui n'a rien d'un papy : un retour brut à la soul 60's à l'énergie enflammée proche du live. 

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