2012 était le moment idoine pour décréter l'émergence d'une internationale hippie, sous couvert d'orfèvrerie pop. The Bewitched Hands, talentueux et très crédible représentant d'icelle en sera la comète française.
Cette nébuleuse de groupes alliant en effet le choral, la mixité chère aux groupes folk des deux "grandes décennies", Mamas and Papas et Jefferson Airplane en tête plus toutes les merveilles de la folk britannique des 70's, a offert depuis presque une décennie une passerelle nord-américaine allant de Montréal (Arcade Fire) à LA (Bodies Of Water, Family Of The Year), sans oublier nos Crâne Angels nationaux.
Il fallait désormais compter avec la formation rémoise aux mains ensorcelées qui a tout pour faire parler d'elle et bien vivre de son art. D'abord un visuel qui ne manque pas d'interpeller pour son deuxième album, qui offre des similitudes de ton et de contraste troublant avec le Shifty Adventures in Nookie Wood de John Cale sorti la même année.
Riche de 5 gars et une fille même si en abandonnant une partie de son encombrant patronyme le groupe a également perdu un membre- The Bewitched Hands a semble-t-il franchi un cap avec son deuxième opus après un premier déjà très réussi.
Ouverture magistrale et liturgique avec ce "Westminster" qui donne le ton d'une formidable escouade de copains chantant à l'unisson avec un plaisir non feint.
Ce n'est pas la moindre force des Bewitched Hands que de transformer un essai casse-gueule ("Words Can Let You Down" c'est-à-dire une mélodie totalement cheesy et utilisant notamment l'inénarrable son de Roland JP8 cher au groupe Europe dans les années 80, sous mode cuivres MIDI. Pour en faire à l'arrivée, peut-être l'une des meilleures chansons du disque.
Et puis, que penser de ces "Thank You Goodbye It's Over", "She Bewitched Me", "Boss " qui emprunte autant au "Our House" de Madness qu'au "Eyes Without A Face" de Billy Idol, prouvant ainsi l'attachement aux 80's, malgré un manifeste intitulé "Fifties Are Good". Si ce n'est qu'il paraît difficile de leur résister, tout comme il sera ardu de rester de marbre face au crescendo souverain de "Ah !Ah !Ah!Ah!" - depuis Manfred Mann et son Ha Ha Said The Clown", avait-on utilisé cette interjection pour titre ?
Hymnes au dancefloor aussi grâce au chaloupé "Let Me" et l'infernale tournerie de "The Laws Of Walls" qui clôture en beauté un disque sans temps mort et qui augure d'un avenir souriant pour ses auteurs.