Le premier trimestre de la saison 2012-2013 étant sur le point de s'achever, il est évident que le concert des Dandy Warhols a été une date les plus attendues de la programmation du 106 de Rouen. Quatre ans après leur dernier album, le retour des Dandy avec This Machine est peut-être un peu décevant, avec un son trop maîtrisé, et trop grand public. Mais, on ne va pas voir le groupe de Courtney Taylor simplement pour son dernier album. C'est toute une séquence du rock qu'on attend et c'est sans doute pour cette raison que les fans de ce groupe ne se firent pas prier pour remplir la salle du 106.
Face à une telle attente, inutile de mettre en première partie un groupe dont le style serait trop proche de celui des Dandy. Simple marche vers le groupe phare, il serait passé inaperçu. Et c'est pourquoi le choix de The Angel Blue Lounge a été plus que judicieux. Tout en étant très différent des Dandy, ce groupe puise à la même source éternelle, le groupe warholien The Velvet Underground. Mais ici c'est une part plus obscure du Velvet qui est explorée et assimilée. Avec un set intense d'une demi-heure, ce groupe allemand qui a sorti en 2012 un deuxième album produit en partie par Anton Newcombe de The Brian Jonestown Massacre a distillé un rock froid et cérébral. Un mélange qui en fait assurément un groupe à surveiller de près.
En arrivant sur scène, les Dandy ont immédiatement montré qu'ils sont plus que quatre musiciens avec des egos démesurés. Au contraire, l'unité du groupe est visible jusqu'à la disposition des instruments, du chanteur au batteur, tous sont au devant de scène, prêts à affronter le public. Affronter n'est sans doute pas le bon mot tant la salle est prête à jubiler dès les premiers morceaux. Pourtant, les Dandy ont sans doute trouvé inutile de se dénuder trop rapidement et mettront quelques temps pour trouver leur rythme. Dès les deux premiers titres, les Dandy marquent la salle de leur empreinte. Un début en douceur avec "Godless" avant la pop de "We Used To Be Friend", un de leurs morceaux phares, qui suffira à enflammer la salle. En fait, le groupe a suffisamment de succès pour ne laisser aucun répit pendant le concert et à partir de "The Last High" on sera très près de la pop psyché de leurs premiers albums. Très près même si on aurait pu espérer d'eux des envolées plus inattendues. Si le concert fût un réel plaisir pour tous, c'est avant tout le plaisir pris avec un vieil ami mais plus qui celui d'un véritable choc musical. Et l'enthousiasme de la salle devant "Bohemian Like You" en est la plus grande preuve. La jouissance procurée par ce concert se nourrit autant de nos souvenirs musicaux que de la grande et étonnante générosité des Dandy. En effet, cette générosité est sans doute la grande surprise du concert, ce qui l'a sublimé, générosité d'un groupe jouant sans relâche et qui s'arrêta seulement pour permettre la fermeture de la salle, et qui aurait été donc prêt à partager sa musique pendant toute l'étendue de la nuit.
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