20 décembre 2012

Coltrane pour les débutants (1926-1967)


Il est toujours trés distingué de dire qu'on écoute du noise rock et du Coltrane, et l'on remarquera que tout bon disquaire indé un peu pointu propose désormais un petit bac Miles Davis et un petit bac Coltrane. Si vous n'avez jamais écouté, si vos premières écoutes vous ont déçu, ou si vous faites semblant d'aimer, en société (ce que tout le monde fait un jour ou l'autre, Bourdieu appelle ça "la distinction"), ce petit post est pour vous.
Coltrane peut être une bonne porte d'entrée dans le jazz, même si le plaisir immense et l'excitation qu'on peut ressentir à l'entendre jouer seront grandiEs par l'éducation progressive de votre oreille aux beautés du jazz.


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17 décembre 2012

John The Conqueror - John The Conqueror (2012)

Si on présente John The Conqueror comme un groupe blues-rock produit par un label prestigieux, on se doute que ce dernier n'est autre que Alive Records. Le seul nom des Black Keys, dont le premier album fût produit par ce label,suffit à caractériser le son qui le caractérise. Ce son, le trio de John The Conqueror le capte depuis ses racines du Sud des Etats-Unis pour en faire la matière première de son premier album.


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The Blue Angel Lounge + The Dandy Warhols / Le 106 - Rouen ( 27/11/12)


Le premier trimestre de la saison 2012-2013 étant sur le point de s'achever, il est évident que le concert des Dandy Warhols a été une date les plus attendues de la programmation du 106 de Rouen. Quatre ans après leur dernier album, le retour des Dandy avec This Machine est peut-être un peu décevant, avec un son trop maîtrisé, et trop grand public. Mais, on ne va pas voir le groupe de Courtney Taylor simplement pour son dernier album. C'est toute une séquence du rock qu'on attend et c'est sans doute pour cette raison que les fans de ce groupe ne se firent pas prier pour remplir la salle du 106.


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Interview - Lugano Fell (2012)

© Charlie Bonallack

Après avoir été pendant quatorze ans la moitié de Swayzak, le Londonien James Taylor sort un deuxième album solo sous le nom Lugano Fell, intitulé Arcxicon (label Mental Groove). Un opus à l'univers ambient radicalement opposé à la techno minimale de Swayzak. Rencontre à Montpellier, sa ville d'adoption depuis dix ans.

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11 décembre 2012

The Bewitched Hands - le Cabaret Aléatoire (Marseille) 07/11/12


Dans cette zone de la Friche (qui mérite bien son nom) appelée à se déployer dans le domaine des arts, nous avons droit à une session de rattrapage avec The Bewitched Hands, forfaits il y a peu au Cargo de Nuit d'Arles. Pour cause d'intempéries de neige - ils arriveront d'Annecy moins de deux heures avant leur début supposé de concert- ce sont finalement leurs compères de tournée, les caennais de Concrete Knives qui ouvriront les débats.


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08 décembre 2012

The Bewitched Hands - Vampiric Way (2012)

2012 était le moment idoine pour décréter l'émergence d'une internationale hippie, sous couvert d'orfèvrerie pop. The Bewitched Hands, talentueux et très crédible représentant d'icelle en sera la comète française. 
Cette nébuleuse de groupes alliant en effet le choral, la mixité chère aux groupes folk des deux "grandes décennies", Mamas and Papas et Jefferson Airplane en tête plus toutes les merveilles de la folk britannique des 70's, a offert depuis presque une décennie une passerelle nord-américaine allant de Montréal (Arcade Fire) à LA (Bodies Of Water, Family Of The Year), sans oublier nos Crâne Angels nationaux.

Il fallait désormais compter avec la formation rémoise aux mains ensorcelées qui a tout pour faire parler d'elle et bien vivre de son art. D'abord un visuel qui ne manque pas d'interpeller pour son deuxième album, qui offre  des similitudes de ton et de contraste troublant avec le Shifty Adventures in Nookie Wood de John Cale sorti la même année.
Riche de 5 gars et une fille  même si en abandonnant une partie de son encombrant patronyme le groupe a également perdu un membre- The Bewitched Hands a semble-t-il franchi un cap avec son deuxième opus après un premier déjà très réussi.

Ouverture magistrale et liturgique avec ce "Westminster" qui donne le ton d'une formidable escouade de copains chantant à l'unisson avec un plaisir non feint.
Ce n'est pas la moindre force des Bewitched Hands que de transformer un essai casse-gueule ("Words Can Let You Down"  c'est-à-dire une mélodie totalement cheesy et utilisant notamment l'inénarrable son de Roland JP8 cher au groupe Europe dans les années 80, sous mode cuivres MIDI. Pour en faire à  l'arrivée, peut-être l'une des meilleures chansons du disque.
Et puis, que penser de ces "Thank You Goodbye It's Over", "She Bewitched Me", "Boss " qui emprunte autant au "Our House" de Madness qu'au "Eyes Without A Face" de Billy Idol,  prouvant ainsi l'attachement aux 80's, malgré un manifeste intitulé "Fifties Are Good". Si ce n'est qu'il paraît difficile de leur résister, tout comme il sera ardu de rester de marbre face au crescendo souverain de "Ah !Ah !Ah!Ah!" - depuis Manfred Mann et son Ha Ha Said  The Clown", avait-on utilisé cette interjection  pour titre ?

Hymnes au dancefloor aussi grâce au chaloupé "Let Me" et l'infernale tournerie de  "The Laws Of Walls" qui clôture en beauté un disque sans temps mort et qui augure d'un avenir souriant pour ses auteurs.


En bref : après un coup d'essai mené de main de maître, les babas poppy rémois  s'imposaient comme l'un des nouveaux fers de lance d'un genre choral très arrangé mais surtout très bien écrit, offrant ainsi un pont aérien avec la vivace scène nord-américaine.  L'avenir leur appartenait alors.




le Myspace

"Westminster" :

 


  "The Laws Of Walls" :



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29 novembre 2012

Nuyorican Soul - Nuyorican Soul (1996)

Mot-valise composé des termes "New-York" et "Porto-Ricain", Nuyorican Soul est un projet élaboré par Kenny "Dope" Gonzales et "Little" Louis Vega. Si les deux producteurs  forment un duo incontournable et prolifique de la scène new-yorkaise pour leur house tintée d'une forte influence latine et soul, ils se donnent, avec cet album, l'opportunité d'adopter une ligne à forte consonance jazzy, de celle de la vieille école. Edité sur Talkin' Loud, l'un des labels du très influent Gilles Peterson, DJ français émigré à Londres, réputé pour son éclectisme et son goût pour les musiques du monde, l'album crée un impact important sur les radios et les clubs anglais à sa sortie durant les années 96-97. Il faut dire que son contenu s'inscrit dans la mouvance acid-jazz, très appréciée à cette époque de l'autre côté de la Manche.


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22 novembre 2012

Ty Segall / Paloma (Nîmes) - 21/09/12




Après avoir manqué l'inauguration de ce nouveau haut lieu de la musique binaire en pays gardois, nous voici au pied du Paloma et ses allures  de vaisseau spatial ultra-moderne, ultra chic : à l'intérieur, toilettes neuves et immaculées, petite et grande salle avec balcon, patio avenant avec bar et platines, long couloir avec merchandising, galettes vinyles encadrées aux murs. Ajouté à cela une acoustique parfaite lorsque les guitares ne sont pas en mode hurlant, et vous avez une idée du bon goût, du classieux du Paloma  !


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12 novembre 2012

The XX - Coexist (2012)

Avec son second album, The XX était sans doute devant un pari impossible: satisfaire une attente démesurée. Leur premier opus avait propulsé ce trio à la tête de la galaxie pop et du revival des années cold et new wave. En faisant un subtil mélange de ces ambiances musicales et d'un son électro, The XX fût le groupe attendu par tous. Mais autant le succès du premier album s'est fait avec une facilité déconcertante, déclaré meilleur album 2009 par le classement des Inrocks, autant la suite était plus délicate. Il fallait à la fois ne pas répéter le premier album et pourtant ne pas brusquer les fans. Or, depuis 2009, The XX n'a pas cessé d'évoluer vers un univers plus électro et la collaboration entre Jamie et Gil Scott-Heron entre les deux albums en est une preuve manifeste.


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11 novembre 2012

Pitchfork Music Festival - Paris, 2 et 3 novembre 2012


En mauvais élève qui n’aurait pas bien lu sa bible Pitchfork, je commence fort : rater la soirée d’ouverture et la première journée d’un festival qui cherche à s’imposer en rendez-vous européen incontournable, au même titre, mais dans une moindre échelle, que Primavera à Barcelone. Mais rassurez-vous, DODB était présent pour les deux journées les plus alléchantes de l’événement, les vendredi 1er et samedi 2 novembre derniers. 


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03 novembre 2012

Amen Dunes + Sharon Van Etten - Concert au 106 de Rouen ( 05/10/12)


Après son passage à l'International Records, Amen Dunes amène au 106 sa folk-psyché. Une valeur montante qui suscite beaucoup d'attentes chez les spectateurs présents dans la salle. Paradoxalement, peut-être plus que Sharon Van Etten qui est pourtant la tête d'affiche du concert.


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Evening Hymns - Spectral Dusk (2012)

Artisans dans un label artisanal, les canadiens de Evening Hymns, nouvelle recrue de Kütu Folk, ont sorti cet été un album sans doute inspiré du souffle de leur contrée d'origine. Une folk aux allures de symphonie qui séduit en quelques semaines un public de plus en plus large.

Mais, Evening Hymns, c'est avant tout l'oeuvre de Jonas Bonetta, qui avait déjà sorti un premier album sous son nom en 2007 avant les deux sous le nom de Evening Hymns. Ne pas faire un album sous son propre nom n'est pas pour lui une volonté d'anonymat. Au contraire, il s'agit bien d'une oeuvre collective au sens fort puisque ses compositions sont transcendées par la diversité des instruments présents sur l'album.


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30 octobre 2012

The Dynamites Feat. Charles Walker - Love Is Only Everything (2012)

N'enterrons pas trop vite les vétérans. Avec Charles Walker, on est loin des reformations douteuses où le talent s'est effrité et la motivation semble plus financière que musicale. Originaire de Nashville, dans le Tennessee, ce papy de la soul a commencé sa carrière en 1957 et connu le succès dès le début des années 1960 : premières parties de James  Brown, Otis Redding, Etta Jones, enregistrements sur les mythiques labels du genre que sont la Motown, Chess Records et Decca… Ça commençait plutôt bien mais Walker n'a jamais fait partie des grands.

Depuis 2007, la carrière de cette grande voix connaît un nouveau souffle. À l'image de Sharon Jones avec The Excitments, Charles Bradley et The Menahan Street Band, ou Slim Moore et The Mar-Kays, Charles Walker est sorti de l'ombre grâce à d'autres artistes : il a été redécouvert par un de ses compatriotes, Bill Elder, aka Leo Black, le leader de The Dynamites, un groupe de funk de la même ville, avec qui il tourne désormais.


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26 octobre 2012

Mensch + Body/Head - Concert au 106 de Rouen le 20/09/12


Depuis la séparation l'année dernière des deux membres fondateurs de Sonic Youth, Kim Gordon et Thurston Moore, les rumeurs ne cessent d'affirmer la fin de ce groupe mythique. Il est inutile de citer ici tous les groupes influencés par le rock expérimental et noise du groupe. C'est aussi sans compter sur l'énergie inépuisable de ses membres qui n'ont jamais cessé de participer à de nouveaux projets, les inscrivant de plein pied dans le rock d'aujourd'hui. C'est évidemment le cas de la chanteuse Kim Gordon qui est venu au 106 présenter son projet Body/Head fondé en collaboration avec Bill Nace.


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18 octobre 2012

Melvins - "Revolve" - Stoner Witch (1994)

Voilà la chanson qui vous fera aimer les Melvins. On est loin du proto doom du premier album, Gluey Porch Treatment, qui refusait le format chanson pour un avant-gardisme assumé, fondé sur de longues dérives glauques et pâteuses. Les Melvins ont décidé de nous secouer : eux qui, pourtant,  savent si bien expérimenter, casser les rythmes et les atmosphères dans des renversements insolites, jouer sur les ralentissements et la pâte des sons, ils nous offrent ici un monument de pur groove.


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15 octobre 2012

Tame Impala - Lonerism (2012)

En 2010 sortait Innerspeaker, premier album remarquable qu’on aurait pu chroniquer, et puis qu’on avait presque oublié. Tame Impala c’était sympa mais pas non plus de quoi fouetter un chat. Revival pop néo-psychédélique prometteur oui, mais pas plus. On a entendu dire que Kevin Parker allait donner suite, avec intérêt mais sans excitation non plus. Et puis le premier single "Elephant" est sorti. Et puis Lonerism est sorti. Et tout le monde a retenu son souffle, clignant des yeux, se pinçant pour vérifier qu’il ne s’agissait pas d’un rêve. Bien au-delà de toutes attentes, l’australien Kevin Parker vient de livrer la suite la plus digne au Revolver des Beatles de 1966, éclatant aux yeux de tous ses talents de faiseur de chansons pop, véritable trip en technicolor cachant une infinie solitude.


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14 octobre 2012

Violence Conjugale + The Men - Concert au 106 (13/09/12)


Avec Violence Conjugale et The Men, Le 106 lance sa saison 2012-2013 sous le signe de la cold-wave et du punk. Un mélange cohérent qui annonce un début de saison prometteur. Ainsi, le groupe Violence Conjugale commence le concert dans une atmosphère directement issue des années 80 avant de laisser la place aux américains de The Men et à leur déchaînement sonore.


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12 octobre 2012

White Rabbits - Milk Famous (2012)

Avec une pochette rose bonbon et un titre peint à la Jackson Pollock, les six White Rabbits donnent le ton de leur nouvel album. Milk Famous n'est pas simplement leur troisième opus depuis 2007 mais aussi un album plus créatif, foisonnant, en tout cas moins directement accrocheur que les précédents qui contenaient des titres comme "Percussion Gun", même si la présence de deux batteurs dans le groupe laisse toujours une place importante à la dimension rythmique. Album de la maturité, Milk Famous dévoile à la première écoute des mélodies plus feutrées qui réveilleront peu à peu une énergie pop toujours aussi présente.

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10 octobre 2012

Citizen - Deep End (2012)

Ce n'est pas sans un certain plaisir que l'on assiste aujourd'hui à un véritable retour en force de la niche house garage. Initiée par les labels Local Talk pour les productions actuelles ou Rush Hour, avec ses  toutes récentes rééditions de vétérans tels Elbee Bad sur la compilation The True Story Of House Music ou Z-Factor sur l'excellente 122 BPM: The Birth of House Music, le tout récent MadTech Records, filiale de la maison mère MadHouse, créé par un certain Kerri Chandler - l'un des pères reconnu de la house - compte bien se faire une place de choix parmi les archéologues invétérés de musiques électroniques tout comme les amateurs de nouvelles tendances. Avec Laurence Matthew Blake aka Citizen, jeune artiste de la scène londonienne âgé d'à peine 24 ans, les productions 2012 semblent bel et bien ancrées dans l'esprit des années 90'.


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03 octobre 2012

Jim Noir - Jimmy’s Show (2012)

Une fois de plus, le nouvel album du Mancunien Alan Roberts aka Jim Noir sort dans l’anonymat le plus total. Quasi non distribué en France, produit sur son propre label, Jimmy’s Show porte bien son nom. Et comme à chaque nouvel album, celui-ci est son meilleur. Qui mieux que lui aujourd’hui fait revivre la twee pop anglaise et psychédélique ? A part The Bees sur certains titres, pas grand monde.

Le moins que l’on puisse dire est que Jim Noir est très british. Il est d’ailleurs souvent question de boisson chaude infusée sur cet album. Souvent drôle et toujours joyeux, il ne change en rien sa formule avec une collection de titres courts et up-tempos qui balancent entre moment simplement bons et passages de génies. Mais une fois de plus son disque comprend plus de singles potentiels que n’importe quelle autre discographie de groupe lambda.


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02 octobre 2012

Heatsick - Convergence (2012)

Lorsqu'il opère en solo, Heatsick s'obstine à n'utiliser qu'un vieux synthé Casio et une pédale à effets. Un équipement incroyablement rudimentaire et old-school pour un artiste pourtant loin d'être rétrograde, qui arpente en permanence la ligne de démarcation entre musiques dancefloor et expérimentale. Après des débuts plutôt noisy au sein de Birds of Pray et Birds of Delay en 2005/2006, il s'est installé à Berlin et c'est sans doute la fréquentation des clubs locaux qui l'a amené à s'orienter vers des productions souvent fonctionnelles et dansantes, qui tiennent autant de la house et du disco que de l'ambient et la synth-pop du début des années 1980. Pour sa première sortie sur Rush Hour, Steven Warwick s'autorise un écart par rapport à sa ligne de conduite habituelle, puisqu'il a ajouté à sa panoplie une bonne vieille boîte à rythmes des familles, lui qui confectionnait jusqu'alors l'intégralité de ses beats à l'aide de son Casio.


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25 septembre 2012

Amen Dunes - Showcase à l’International Records le mercredi 26 septembre


Demain à partir de 19h30 nous aurons le plaisir d’accueillir à L’International Records l’américain Damon McMahon plus connu sous le nom de Amen Dunes. En pleine tournée française, il viendra présenter en version resserrée les meilleurs titres de son album Through Donkey Jaw (Sacred Bones) ainsi que des aperçus de son prochain disque.


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21 septembre 2012

Kim - And Then We Take An Another Road (2012)

On connaît maintenant ce qui unit Kim à Lenny Kravitz : le fait  d'avoir placé "sitting on the top of the world" en tête de gondole d'une de leurs chansons. Cela se passe en plage 6, et plus exactement sur "White Balloon", premier morceau de la face B de son nouveau vinyle, le premier depuis un bail, dont la particularité est que (voir teaser) plus home-made y'a pas.

Qu'on en juge : pochette dessinée à la main sur chacun des 200 exemplaires édités -et représentant un amusant avatar juché sur ce qui pourrait être un strapontin de scène à l'ancienne- veine folk lo-fi des riches heures de Melodin Sane (1997), album qui sort sous le cher vieux format K7 et pas en digital etc...


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Interview de Jullian Angel : "Kamikaze Planning Holidays" un an après


Le songwritter lillois Jullian Angel a sorti récemment son troisième album Kamikaze Planning Holidays et n'a cessé depuis d'envahir les scènes hexagonales. Sa folk intimiste est mise en valeur par une voix grave qui envoute l'auditeur sur un album largement autobiographique, sensation qui prend évidemment toute son ampleur en concert. Puisqu'il est maintenant possible de prendre du recul par rapport à cet album charnière, Jullian Angel s'est prêté au jeu de l'interview afin que nous puissions découvrir un peu plus cet aventurier musical français.


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17 septembre 2012

Concours - Islands au Café de la Danse, places de concert à gagner


Le lundi 8 octobre le Café de la Danse à Paris accueillera sur scène le groupe Islands né des cendres des mythiques The Unicorns, groupe de pop canadien bien chtarbé qui a marqué tous ceux qui ont eu la chance d'écouter leur album. Aujourd’hui, c’est sous le sobriquet insulaire Islands que l’on a le plaisir de retrouver l’écriture élégante de Nick Thornurn. En première partie vous aurez la chance d’assister aux prestations des new-yorkais de Mice Parade et du quatuor Tu Fawning (membres de Menomena et 31Knots). 

 A cette occasion, Dodb souhaite vous faire gagner l’un des 2 pass pour deux mis en jeu. Pour cela il suffit de répondre à la question suivante :
  

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11 septembre 2012

Inauguration - L'International Records / Samedi 15 septembre


Comme vous le savez sans doute nous avons ouvert notre boutique de disques il y a une dizaine de jours, en association avec L'International. Mais nous n'avons pas encore fêté dignement cette ouverture et ce sera chose faite samedi 15 septembre avec une série de showcases, concerts et DJ set qui nous emmèneront du shop à la salle, juste en face. Chers lecteurs, ce sera aussi l'occasion de rencontrer l'équipe de Dodb quasiment au grand complet, chose assez rare pour être mentionnée !


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10 septembre 2012

Plugs - s/t (2012)


L'un des buzz du moment, avec cette infernale tournerie entendue sur Nova, ce "While Light", tellement vintage avec ces voix doublées, cette instrumentation souple et cette petite touche moderne, à renforts de bidouillages. Irrésistible en vérité, carrément entêtant sous la douche.

Et de fait, l'on se renseigne et l'on s'aperçoit que ce quatuor de l"East End (fief des mods londoniens donc) a déclenché le buzz depuis quelques temps à coups de maxis, qu'ils sont déjà passés à la Flèche d'Or, qu'ils ont de bonnes gueules de lads à l'ancienne. Et qu'à propos de gueule, le chanteur est black métis, gimmick que l'on n'a guère vu ces jours-ci que chez Block  Party, les Dears et bien sûr les TV on The Radio, pour ce qui de la musique indé.


Et chouette, le bonhomme en question a une voix blanche, ce qui ajoute à la singularité et n'obère en rien du projet qui n'a à vu de nez rien à voir avec la musique soul ou le reggae. Et l'on se prend  à rêver d'un groupe qui à l'instar de Superimposers ou de Field Music nous ramènerait aux Glorieuses du rock britannique, faites de refrains  catchy, et d'instrumentation sixties.

Et tant pis que ces groupes "n'existent pas" -pour reprendre la formule de Gainsbourg-, qu'ils ne soient dépositaires que d'une pop léchée si insulaire et sans vendre trop de disques ; on se les accaparerait comme autant de secrets bien gardés.

Las, les bidouillages qui ne faisaient qu'affleurer en toute fin de "White Light", eh bien l'on s'aperçoit assez vite qu'il s'agit du fonds de commerce du groupe.

De loin Plugs semble avoir les atouts pour exceller dans une pop britonne maîtresse, reprendre peut-être le flambeau là où Kinks, Jam ou Smiths l'ont laissé -point de vue ambitieux s'il en est surtout à l'aune de la dimension socio-historique de ces groupes. Mais il est vrai que ça joue bien, que le chanteur le fait bien, que tous les ingrédients sont réunis pour faire de "White Light" (encore, mais qui a tout du single de l'année), de "On and On", "Black Microdots" et de ce redoutable "Free Tibet", sorte de crossover new wave aux synthés glaciaires à la Devo, des classiques.

Mais avant de goûter à ce (petit) panel de chansons efficaces, combien de bizarreries vaines comme ce "Agree to Be" d'ouverture, dans lequel le très plaisant timbre vocal se trouve submergé de filtres et autres effets entendus mille fois. Et que dire de ces instrumentaux que l'on n'attendait pas, surtout  en comparaison des titres excitants évoqués plus haut, ces "Rise Up" ou "Rainbow Bridge" d'autant plus pénibles à l'écoute qu'ils sont relativement courts - l'album n'excède pas les 40' .

On ne sait pas trop quelle direction va prendre ce groupe bicéphale. Va-t-il assumer ses talents de pourvoyeur poppy au format basse/guitare/batterie saupoudré de quelque synthé, ou bien va-t-il emprunter la parfois éculée alternative muzak électro ? L'avenir nous le dira, même si on a notre petite idée, et qu'on a déjà choisi notre camp.

La légitime déception qui anime l'écoute du premier jet longue durée de Plugs demande cependant à revoir la copie de ce groupe. Et si jamais simple buzz aux promesses non tenues... ben tant pis.

En bref : un album que l'on aurait aimé adorer, sur la foi d'un morceau accrocheur en diable. Las, manque de direction, de cohésion. On reviendra en deuxième semaine, et on mise encore sur ces zozos, car l'album le plus difficile n'est peut-être pas toujours celui qu'on croit.

"White Light" :



 La video de "On and On" :


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16 août 2012

Richard Hawley - Standing At the Sky's Edge (2012)

On avait déjà une petite idée du génie de cet outlaw, suite au chef d'oeuvre d'épure que constituait le merveilleux Truelove's Gutter (2009), unanimement salué par la critique alors qu'il s'agissait déjà du 6ème album de cet ex musicien de séance de Pulp -il a notamment joué sur les derniers albums du groupe et est ami de longue date avec Jarvis Cocker.


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13 août 2012

Crocodiles - Endless Flowers (2012)

Cette pochette, il fallait oser! Dans le genre "gay blafard descendant un escalier", même les Smiths n'étaient pas allés aussi loin, en ne montrant que le cul d'un jeune éphèbe au rectum de leur premier single. Tiens, les Smiths, puisqu'on en parle... c'est peu de dire que le combo de San Diego les évoque de près : même imagerie homoérotique -et poussant le mimétisme jusqu'au port du bouquet de fleurs- même maniérisme dans le chant, même utilisation pousséee du capodastre (même si parties de guitare moins inventives).   Comme beaucoup de gens avant eux (Black Mountain, Besnard Lakes, Metronomy pour les plus récents), le groupe n'était au départ qu'un duo, peu à peu enrichi en live au point de devenir un véritable groupe, et plus seulement concentré entre les mains de Charles Rowell et de Brandon Welchez qui pour info, est fiancé à la charmante frontwoman des Dum Dum Girls.

Les Smiths, mais pas seulement. Crocodiles évoque en effet moult choses s'étant enregistrées au sein de la perfide Albion, du milieu des années 80 (époque Cure, Echo and the Bunnymen d'un album desquels Crocodiles a emprunté son nom) au milieu des années 90. On peut citer aussi la scène shoegaze, enfin le haut du panier d'où ressortent inévitablement The Jesus and May Chain et My Bloody Valentine - cette scène ayant vehiculé (comme toutes les scènes) son lot de groupes atroces et heureusement oubliés.

Pas grand chose d'américain donc dans le son de ces "Sunday (Psychic Conversation #9)", "Electric Death Song" ou "My Surfing Lucifer"; mais comme il a déjà été répété, les grands bretons ont tellement de mal aujourd'hui à concilier qualité et savoir-faire insulaire qu'il faut bien que ce soit des  branleurs de la West Coast qui s'y collent, un comble !

Alors, qu'est-ce qui rend sympathique l'écoute de ces 10 nouvelles chansons ne brillant pas spécialement par leur originalité, et qui toutes quasi se ressemblent ? Peut-être tout simplement leur candeur, ce côté plaisir de jouer sans se prendre la tête,  qui à défaut de faire de Crocodiles le groupe majeur de ce début de millénaire, permettra à tout un chacun de se réjouir d'une collection de chanson pop à l'énergie communicative, et propres à réveiller tant de fantômes de nos adolescences.

Et puis, restera à n'en pas douter ce visuel improbable, cette pochette à cache (il n'y en a plus tant que ça) renvoyant au bidet des Mamas and the Papas ou à la petite culotte du premier Alice Cooper, bref à du commémorial.

En bref : de la pop à guitares enthousiasmante et qui ne se la raconte pas. Où un quintette de californiens hédonistes nous ramène à l'âge d'or shoegaze du pays de sa Majesté.






le Myspace
Acheter  Endless Flowers chez l'International Records

le clip de "Sunday":


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06 août 2012

Dodb et L’International ouvrent un disquaire !


Les amis, il est temps de vous annoncer une très grande nouvelle : Dodb s’associe avec la salle de concerts L’International pour créer un nouveau disquaire indépendant à Paris ! L’International Records, situé juste en face de la salle, au 12 rue Moret dans le 11ème, ouvrira ses portes le 1er septembre et nous fêterons ça en grande pompe le 15 avec plusieurs concerts – on vous en dit plus bientôt…

Concrètement, tout ça signifie que vous allez trouver derrière le comptoir une partie de l’équipe du blog (Dave et Ju, parfois même Fab), et que nous vous préparons une sélection de vinyles (beaucoup) et de CD (un peu) aux petits oignons qui concentre toutes les obsessions de Dodb, et bien plus encore… Psychédélisme, curiosités électroniques, pop arc-en-ciel, disco cosmique, rock garage, dub, deep house, folk, hip hop et rare grooves de tout poil, vous connaissez la maison !


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2Pac - Me Against The World (1995)

Plus d'une dizaine d'années se sont écoulées depuis la mort de Tupac Shakur. Si je ne crois plus qu'il soit nécessaire de ressasser une énième fois sa légende, tant il a marqué de son empreinte le hip-hop et l'imagerie populaire, il mérite encore toute l'attention qu'il a pu susciter à son époque. Même pour celles et ceux qui ne se sont jamais intéressés au hip-hop, il paraît difficile de n'avoir jamais entendu "California Love" ou "Changes", pour ne prendre que deux de ses titres parmi les plus célèbres. Et c'est bien le problème avec un rappeur de son envergure. On connait Tupac sans l'avoir vraiment écouté. Sa valeur n'est tellement plus à prouver qu'on ne fait même plus l'effort de rentrer dans un de ses albums et de le laisser tourner du début à la fin. Dans cette situation il y a encore peu, je tiens à faire amende honorable pour aborder l'un des classiques - une bombe - du rap US.


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02 août 2012

I Need You Close - Sun Airway Mixtape #3 (2012)

Concoctée par Jon Barthmus de Sun Airway, cette (troisième) mixtape a de quoi satisfaire en ces temps ensoleillés. Sur près de 25 min, une vingtaine de morceaux enchâssés engendrent des hybridations surprenantes où se croisent The XX, Modeselektor, Boards of Canada, Here We Go Magic, Spiritualized, avec quelques moins contemporains en guest (Mozart et Bartok). D'accélérations de tempos, en superpositions alambiquées, Jon Barthmus triture originaux et remixes en y intercalant quelques samples de voix tirés de Sun Airway.


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31 juillet 2012

James Welsh - Air Valley (2012)

Petite sœur du label Hypercolour, créé par deux londoniens, Alex Jones et Jamie "Cedric Maison" Russell, Losing Suki fait déjà preuve d'une grande maturité. Si "elle" n'a que deux ans d'existence et un catalogue ne dépassant pas encore les dix enregistrements, la qualité de ses productions n'en demeure pas moins excellente. Il est vrai que la benjamine ne dispose pas encore d'une grande visibilité. Et il semble d'autant plus certain que les choix opérés en son sein se destinent plus à des amateurs de dubstep et de UK garage, comme Jack Dixon. Ces quatre titres sauront néanmoins ravir les aficionados des très recommandables Moodymann, et encore DJ Nature, dont on avait pu remarquer la chronique dans les colonnes de DODB.


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Rootstrax - Harlequin (2011)

Cela fait presque un an que cet EP tourne dans ma playlist favorite. Allez comprendre pourquoi, mais les microsillons de ce trois titre se sont imprimés aussi distinctement dans mes oreilles que sur les galettes sur lesquelles il a été imprimé. Edité sur Deeply Rooted House, label créé en 2003 par le parisien Cyril Etienne des Rosaies, AKA Dj Deep, la maison a pour postulat d'explorer les racines profondes de la house et de la techno, dans la filiation de Kerry Chandler ou de JoVonn. Leur catalogue n'est d'ailleurs pas très facile d'accès. Les nombreuses sorties du label ont conservé leur caractère brut et légèrement âpre, que l'on retrouve dans les productions garage de la fin de la décennie 80 et de la première moitié 90'.


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23 juillet 2012

CN - Ra (2012)

C’est pour moi l'un des gros espoirs électroniques du moment. Après avoir écouté plus que de raison  son EP de 2010 repressé en début d’année (Utrecht), j’ai commencé à suivre de près l’actualité de Stian Gjevik, alias EOD ou CN. Et il y a de quoi faire ! Le garçon ne s’arrête jamais : en 2012, il a déjà produit deux longs EP, dont le splendide Questionmarks, et un album (Obscure Research, uniquement dispo en digital), et annonce une flopée de 12" pour les mois qui viennent. Gravitant toujours autour d’un axe tracé entre Detroit et l’Angleterre, Underground Resistance et Rephlex, il y ajoute une sorte de douceur boréale toute scandinave, avec une attention particulière pour les mélodies et même, dans le cas de Ra, une touche funky loin d’être déplaisante.


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20 juillet 2012

Gremlins - Gremlins Ep (2011)

Gremlins est un side-project pour le moins étrange. Il aurait pu continuer à hanter le fond de la Toile si le nom de ses adeptes n'avait pas lancé quelques appels de phares qui n'ont pas échappé aux blogueurs les plus avertis. Loin d'être des anonymes, les membres ne sont autre que Katie Lee (claviériste des très prometteurs Braids dont on vous parlait ici l'année dernière), Patrick Jeffords (bassiste de Toro Y Moi), Sam Ray (Ricky Eat Acid) et Matt Cothran (Coma Cinema) l'initiateur du projet. Un "super-groupe", donc, aux influences multiples.


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18 juillet 2012

Grizzly Bear - "Sleeping Ute" (2012)

À l'annonce de la sortie du quatrième album de Grizzly Bear, Shields, fixée au 18 septembre 2012, une seule interrogation : sera-t-il aussi réussi que son prédécesseur ? Comment ne pas être aussi suspicieux et exigeant alors que les 12 pistes baroques de Veckatimest (2009) parviennent encore à titiller le fin fond des écoutilles les plus endurcies par d'innombrables écoutes. Quand on a encore en tête le piano bourdonnant de "Two Weeks" ou les saisissants claquements de guitare de "Ready, Able", il est difficile d'imaginer mieux.


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05 juillet 2012

Pyranha - S/t (1972)

Il est des découvertes bien étranges. Celle de ce groupe en fait partie. C’est une formation (franco) suisse un peu oubliée il faut dire, peut-être pour la simple raison que ce disque reste le seul testament d’un talent éphémère. Mais quel album ! Rien que pour le titre introductif "Clepsydre" la messe est dite. Dès les premières secondes même. Une sorte de musique instrumentale psychédélique et jazzy qui aurait fait un hit chez Triangle, le Floyd ou même le Gratefull Dead. 


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01 juillet 2012

The Band - Music From Big Pink ( 1968)

The Band ou l'un des groupes les plus adoubés, mais aussi les plus sous-estimés du continent nord -américain de la fertile période des sixties.Connue à ses débuts, lorsqu'ils s'appelaient encore les Hawks, pour être drivée par son batteur, ainsi que pour avoir été le groupe accompagnateur de Dylan le long des légendaires Basement Tapes, ou bien pour avoir servi de support-band de luxe aux côtés de lrut plus illustre  compatriote canadien Neil Young, dans le fameux The Last Waltz de Scorsese - les pas glamour mais très cool musiciens se font d’ailleurs produire par David Briggs directeur artistique de moult galettes du Loner. Thee Band c’est ce crossover parfait  entre les éléments traditionnels du folklore américain et une pop plus arrangée.

S'il est vrai que ces gens ont pu être être desservis par une image hick, et qu'à côté d'eux d'autres ploucs brillants comme Creedence Clearweater Revival ou Leonard Cohen auraient pu faire de l'ombre à Roxy Music ou Elton John au niveau de l'accoutrement, s'il est avéré que leurs longues moustaches, barbes ou crinières Amish n'auraient pas déparé dans La Petite Maison dans la Prairie, si enfin nos hommes ont redonné ses lettres de noblesse à la chemise à carreau bien avant la mode grunge, eh bien cela ne doit pas occulter les talents multiples de ces multi instrumentistes doublés de merveilleux compositeurs. 

Enregistré au sein de leur propre studio -ce Big Pink qui lui donne son nom- ce premier album sous l'entité The Band, fait la part belle aux traditionnels et aux folks dépoussiérés écrits à quatre mains avec Dylan (également illustrateur de la pochette), mais aussi aux plus belles créations du groupe, que l'on doit généralement à Manuel ou à Robbie Robertson son guitariste.

Il en est ainsi d'un disque puisant l'essentiel de son inspiration dans la Bible, le Nouveau testament, une critique acerbe du matérialisme et des idéaux expansionnistes (le Vietnam) américains - Neil Young disait que son statut de résident américain à la nationalité canadienne lui permettait aussi  ce recul que n'ont pas les natifs sur leur propre pays. Tel dans ce liturgique "Tears of Rage", empreint de dramatique shakespearienne et qui offre une vision désabusée du rêve américain.  Les Mercury Rev au carrefour de leur carrière en donneraient une adaptation extraordinaire. La parfaite "To Kingdom Come" qui lui succède, exsude le mysticisme à travers une très flippante histoire de fantôme, de mauvaise augure, et s'ouvre sur le refrain de la chanson. L'itinérante "In a Station" convie des vocalises angéliques qui contrastent singulièrement avec la noirceur poétique dont elle est baignée.

"The Weight", nouvelle réussite de Robertson et également l'un des plus fameux succès du groupe, amène ce parfum de remords né d'un puritanisme étouffant tel qu'il pourrait s'en trouver au sein de l'inquiétant Dogville de Lars Von Trier, de cette culpabilité qui étreint face à ses semblables.

En face B, c'est un peu le feu d'artifice, car au détour d'un revigorant boogie ("We Can Talk") ou d'un autre majeure composition signée  Robertson-Dylan ("I Shall Be Realeased"), ainsi que  d'un traditionnel, ("Long Black Veil", qui sera repris entre autres par Nick Cave), s'offrent également deux morceaux de choix : le "Wheels of Fire", oeuvre de Dylan et de Danko, reprise par... à peu près tout le monde, et dont Siouxsie and the Banshees ont signé une étonnante cover dans leur album de reprises de 1987, Through The Looking Glass. Ou la fatalité ornée de Mellotron oscillant/

Et LE morceau sans lequel nul grand disque ne saurait avoir droit de cité, et qui n'est certainement pas l'arbre qui masque la forêt, ce "Chest Fever", décrivant les tourments de l'âme d'un amant jaloux (poitrinaire ?). Chanson dantesque introduite par un solo d'orgue de Garth Hudson (le vétéran du groupe), empruntant aux Toccata de Bach,  sur laquelle on peut voir des circonvolutions étonnantes dans le live 1974 du groupe à Wembley.

Peu après cela, le deuxième album éponyme et autre grande réussite du Band, sortirait en 1970. jusqu'à ce que les querelles d'ego  et les premiers départs n'arrivent- en gros, Robbertson signait un nombre anormalement élevé de morceaux au vu de la contribution supposée de ses compères. S'ensuivraient d'autres albums, moins fulgurants que ces deux premiers, mais d'un niveau toujours notablement au-dessus de la moyenne. Jusqu'à l'apogée du Band avec la parution des Basement Tapes et l'avènement de The Last Waltz.
Il est parfois salutaire de faire parler la fibre réac qui sommeille en chaque rocker.

En bref : une oeuvre d'autant plus magistrale qu'il s'agit d'un debut. Tout le folklore nord-américain arrangé et assimilé en 42', pour ce qui reste le meilleur de ce groupe certes peu glamour, mais qui n'en a pas oublié d'être cool.





le site, le Myspace

"Chest Fever"

"To Kingdom Come"


"Tears of Rage" par Mercury Rev


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29 juin 2012

Spain - The Soul Of Spain (2012)

On avait déjà eu droit aux "humeurs mélancoliques" il y a bien longtemps, et nous avons droit à  l'âme à présent.
Revoici Josh Haden, faut-il le préciser unique membre originel de ce groupe est toujours le fils du cultissime Charlie Haden, immense contrebassiste (d'ailleurs Josh basse lui aussi) de jazz qui a joué à peu près avec tout le monde, de Archie Shepp à Don Cherry en passant par Ornette Coleman, etc....

Et rien n'a vraiment changé au détour de ce 4ème long format d'un groupe que l'on croyait disparu corps et ....âme donc, si ce n'est le line-up effectivement ; pas même n'a-t-on omis d'orner fièrement la pochette d'une accorte représentante de la gent féminine - et que cette dernière ait fourbi ses armes dans le cinéma porno n'en ôte en rien son élégance au groupe.

L'un des comeback les plus improbables de l'année - mais gageons, bien plus excitant qu'un éventuel retour de Stone Roses ou de My Bloody Valentine aux affaires discographiques- voit Spain accoucher d'une oeuvre en tous points semblables aux exercices précédents, si ce n'est une propension nouvelle à hausser le tempo -enfin, tout est relatif quand on parle de Spain- sur aux moins deux morceaux ("Because Your Love", "Miracle Man").
Prenons d'ailleurs ce "Because Your Love", l'une des grandes réussites de ce disque, que Haden a le bon goût de calquer sur la suite d'accords de "Kill Your Sons",  plus grand morceau jamais pondu par Lou Reed, le plus étonnant n'est pas tant cette citation explicite que l'inattendue saturation de type Leslie de l'orgue, élément omniprésent, mais aux sonorités plus généralement électriques soft style Rhodes.
Sur "Miracle Man", c'est encore plus étonnant : Josh chercherait le hit qu'il ne s'y prendrait pas autrement -on pense à un truc genre Huey Lewis and the News (!!!!) en évidemment beaucoup moins gras et vulgaire ; la chanson sortira-t-elle en single ? Il est permis de le penser.

Sinon, pour le reste, Spain fait ce qu'il sait faire de mieux, c'est-à-dire du Spain. Il y a toujours ces arrangements veloutées -les soeurs Haden ne sont jamais très loin, qui aux choeurs, qui aux cordes-, ces bruissements d'orgue minimaliste réminiscent du jazz, ces lignes de basse rondes qui introduisent et illuminent les impeccables "Only One" et autre "All I Can Give" (le chef d'oeuvre du disque), avec son chant déchirant, évoquant parfois les timbres de Gordon Gano (Violent Femmes) ou Stuart Murdoch (Belle and Sebastian).

Le reste est à l'avenant, très bon confort d'écoute, mélodies imparables, et cohésion d'ensemble qui ne craint pas cette fois d'endormir l'auditeur ; ce pouvait être le tendon d'Achille d'une musique aussi ouatée et   laid-back que celle de Spain. Cette fois Josh Haden a pensé à muscler son jeu, et à éviter le syndrome Norah Jones- dont le dernier album est tout à fait digne, soit-dit en passant...

Même si l'épure, tant au niveau des paroles (mais on s'en félicite !) que de la musique demeure le cheval de bataille.

En bref : 11 ans après, la magie opère toujours pour ce qui est -on peut l'avancer sans crainte- le meilleur disque de Spain, comprendre le moins lénifiant dans sa quiétude mélodique. L'Eden atteint par l'Haden. Si, si...





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26 juin 2012

Liars - Wixiw (2012)

Quand on écoute très souvent de la musique, on peut être atteint de l'obsession de vouloir à tout prix découvrir un nouveau tube. Mais cette recherche peut être contre-productive. J'en ai fait l'expérience avec Wixiw des Liars. Première écoute de certains morceaux de Liars sur Youtube. C'est pas mal, sans plus, mais ça me dit quand même bien d'avoir l'album. Il est de plus annoncé comme bon. Je le reçois et l'écoute attentivement une première fois. Rien ne se détache, je suis déçu. Heureusement que j'ai d'autres albums à écouter...


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22 juin 2012

Gonzaï Club #5 : The Experimental Tropic Blues Band + Tav Falco - Concert à La Java ( Paris) le 24/05/12


Le 24 mai dernier, sous une chaleur étouffante, la belle salle de La Java à Paris accueillait une soirée rock avec deux groupes d'inspiration très différente : la dynamite liégeoise de The Experimental Tropic Blues Band et l'américain Tav Falco et son groupe The Unapproachable Panther Burns.


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20 juin 2012

Judah Warsky + Sébastien Tellier - Concert au 106 de Rouen le 01/06/12


Au seuil du dernier mois d'une saison d'une grande richesse, Le 106 de Rouen a accueilli jeudi 01 juin un des grands concerts de son festival "No(w) Future : Musiques et Utopies" avec Sébastien Tellier et, en première partie, Judah Warsky. Et c'est bien cette utopie musicale qui était au centre de la soirée, avec une musique électronique entre pop et expérimentations puis l'arrivée de Tellier, personnage inclassable, en passe de devenir un nouveau gourou, et capable de déchaîner les foules autant avec des sons électroniques effrénés qu'avec des musiques intimistes où il se livre seul au public avec son piano.


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18 juin 2012

Kyodai - Breaking (2012)

Je ne sais pas ce qui se passe en Suède en ce moment, mais le pays ne cesse de nous abreuver de labels house de qualité. On vous a déjà parlé d’Aniara Recordings, basé à Göteborg et dont chaque disque est plus impressionnant que le précédent. Mais il était temps qu’on vous fasse une petite bafouille au sujet de Local Talk. Créé en 2011 par Mad Matts et Tooli, le label compte déjà une quinzaine d’EPs à son catalogue. Comme la très recommandable maison parisienne My Love Is Underground, Local Talk se consacre entièrement à la cause de la house/garage des années 90 et plus spécifiquement aux sons de New York et du New Jersey, et dans une moindre mesure de Chicago. Quoi ? Encore du vintage ? Eh bien oui, mais quand on écoute des tueries comme le Garden State ’92 du Français Fulbert ou ce nouveau Kyodai, on se dit que ce revival a encore de beaux jours devant lui.


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Le K - Freewheel (2012)

Bien qu’il sorte juste avant l’été, Freewheel n’a rien de balnéaire ni d’ensoleillé. Le réconfort qu’il procure se rapproche davantage de celui de l’homme retrouvant l’âtre de son foyer après avoir bravé une tempête de neige. Il y a quelque chose de métaphysique dans le balancement permanent de cet album entre l’introspection profonde et la confrontation aux éléments naturels et à leur majesté parfois effrayante. Le K s’intéresse à la fois à l’immense et à l’infiniment petit. L’immense, ce sont ces nappes synthétiques denses comme le blizzard, ces mélodies mélancoliques, parfois déchirantes, qui semblent devoir tout ensevelir. L’infiniment petit, ce sont ces nuées de sons d’ambiance, de carillons, de cymbales frottées, ces détails qui n’en sont pas car ils constituent l’essence de ce premier album qui a de quoi envoyer tous les Gold Panda et Pantha du Prince d’Europe dans les cordes.


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