Une petite plongée dans la new wave défricheuse du début des 80's. Inaugurant la mode des duos electro pop avec par exemple leurs compères de Jad Wio ou Metal Urbain / Doctor Mix, Kas Product est cette improbable paire entre l'américaine Mona Soyoc et son acolyte Spatz, ex infirmier HP reconverti expert bidouilleur programmateur, à la commande d'affolants claviers.
Ce qui pouvait à l'époque être assez mal vu (la rupture du sacro-saint trio basse/guitare/batterie) voire kitsch est devenu furieusement tendance aujourd'hui, via tous les Kills, Pravda et MissKitti&the Hacker du monde. Nous allions le vérifier en ce samedi glacial une nouvelle fois.
Passée une entrée en scène désormais bien rodée -l'envoutant et sardonique "Lonely Devil" sous ombres chinoises", Mona et Spatz nous font le coup du grand déballage goth, avec cutters, coups de revolver, ambiances lourdes et débridées, dans lesquels tous les tubes de leurs 3 albums mythiques sont passés à la moulinette : mention spéciale au toujours génial "One of the Kind", au superbe "Tina Town" - où la voix de Mamie Soyoc challenge plus que jamais celle de la grande Siouxsie - par moments, on songe aussi à l'horripilante Bjork qui a forcément dû écouter Kas Product à l'adolescence, la très Suicide "Never Come Back", l'hymne "So Young and so Cold", "See For Yourself", avec bien sûr en rappel les ronronnements de "Pussy X", toujours irrésistibles.
Un véritable best-of auquel ne manquait guère que l'excellente "Fever Lust" d' Ego Eye.
Un véritable best-of auquel ne manquait guère que l'excellente "Fever Lust" d' Ego Eye.
Bien ancré sur ses jambes en V, en mode génuflexion la quasi intégralité du concert, Spatz est d'une classe infernale, et Mona malgré quelques pattes d'oie, est toujours très en voix, et fait plus qu'émoustiller DJ Masculine Feminine, l'animateur de la soirée.
En quittant la salle, deux questions nous taraudent : combien de femmes ayant passé la cinquantaine peuvent se targuer de porter un 38 sans paraître engoncées comme Mona ; serons-nous aussi fringants que Spatz et son teint de cierge à 55 ans ? Capillairement, c'est mal barré ; de toute façon Spatz est définitivement hors concours !
Avis à tous les jeunes qui projettent d'emmener plus loin un projet electro pop à deux, réécoutez donc Try Out (82), By Pass (84)et Ego Eye (87); tout cela supporte incroyablement bien le poids du temps ! Mais n'auraient-ils pas envie d'enregistrer à nouveau notre cher duo ? Possible si l'on en croit le nombre effréné de dates qu'ils effectuent depuis leur première reformation aux Eurockéennes de Belfort d'il y a quelques années !
"Tina Town" en live :
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