Si le psychédélisme a
une affinité évidente avec l'ivresse, il était naturel pour lui de
trouver un terrain d'accueil des plus fertiles sur le sol grec. Terre
du dieu Dionysos, ce pays est des plus propices pour les mélanges
musicaux les plus inouïs comme ceux expérimentés par le jeune
groupe Baby Guru. Après trois ans d'existence, ce trio athénien
sort un second album en cultivant un héritage issu autant du groupe Can que de Syd Barrett.
Les puristes du psychédélisme seront sans doute déçus à l'écoute
de l'album, des sonorités rock ou afro bouleversant en effet les
lois du genre. Les autres ? Ils s'enivreront au gré de leur
fantaisie dans chacun des treize morceaux de l'album.
Les Baby Guru sont
pressés, c'est ce que suggère immédiatement le rythme de leur
premier titre "Necessary Voodoo" et son air légèrement
jazzy. C'est le ton plus calme du psyché "For Naked Sun" qui marque alors la véritable entrée dans l'album. Pieces : un opus entre
empressement, douceur et expérimentation. La vague psyché trouvera alors sa place jusqu'à se mêler à des rythmes
africains dans "Amaye". Entre temps, "The Things
You Do" donnera un des titres les plus mélodieux de cette
séquence.
"Dolomite
Jollity" marque un tournant dans cette marche forcée des Baby
Guru. Mêlant des sonorités rock et d'autres plus électro, il
recrée à lui seul un univers onirique, univers dont on se réveille
péniblement dans l'angoissant "The Letter". Mais il
fallait passer par cette dimension plus sombre pour accéder à la
seconde partie de l'album. Baby Guru nous offre alors des titres
éclatants, grâce aux percussions dans "The Letter
(reprise)", par les vocalises de "For Trish" et la
mélodie rêveuse de "Last Summer". Trois titres lumineux avant la fin solaire de l'ensemble formé par "Cyclamen
Persicum" et "Bog". Ces deux morceaux nous livrent un son psyché
de plus en plus énigmatique, tourmenté. Avec un tel final
impossible à écouter d'une oreille distraite, Baby
Guru montrent qu'ils maîtrisent déjà l'art de jouer sur le clavier de nos
émotions.
En bref : une musique psychédélique qui, loin de s'enfermer sur elle-même, se propage dans des directions multiples. De l'angoisse à la joie, les Baby Guru cherchent peu à peu leur voie dans ce second album.
2 Comments:
slt Patrice
je ne connais de la Grèce que ses philosophes, ses émeutiers et son rebetiko (génial en live dans les squatts!) ; baby guru ça me change un peu... J'aime bien le son, mais reste un peu sur ma faim sur le plan vocal
sinon je ne résiste pas au plaisir de vous inviter à écouter un morceau Jazz funk qui n'a de rapport avec notre schmilblick que le nom : The Guru, par Toby cooper and brick street. régalez vous mes minets pointus, cmme dirait Boris Vian
Ah ouais c'est sympa ce truc !
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