Cinq ans, c'est long pour sortir son second album. Surtout après Cryland,
un premier disque d'une grande qualité encensé par les
critiques. Cinq ans, c'est court quand on a la vie devant soi. Et
qu'on veut élaborer un Temperamental
dont on peut être fier.
Tempérament
et mental, tempéramental. Un mot-valise qui résume l'art de Don
Cavalli. Un blanc qui cultive un goût explicite pour la musique
noire. Du gospel au blues et au funk, mais la liste ne s'arrête pas
là, Don Cavalli rassemble les genres, les rassemble pour créer le
sien, un genre-valise en fin de compte.
Tempérament
et mental. Ils en faut pour faire un tel album. Un album intelligent,
qui passe subtilement d'un style musical à un autre, mais qui n'a
pas honte d'être accessible, de jouer autant sur la vie du corps que
sur la sensiblerie.
"Temperamental",
titre éponyme de l'album, ouvre avec un funk endiablé. Une énergie
que Don Cavalli dispersera comme un feu d'artifices dans des titres
cinématographiques ("Garden Of Love") ou dans un blues
mêlé à une pointe d'humour ("Me and My Baby").
Après ce premier tour de chauffe, Don Cavalli peut revenir avec des
titres plus posés. Retour au funk ("Santa Rita"), à
du rythm'n blues qui s'allie parfaitement à sa voix. La force de cet
album, c'est aussi une réalisation qui livre un son rustique, venant
tout droit des vinyles des années 50. Et c'est avec un réel plaisir
que blues, country et autres musiques noires viennent se mêler dans
l'univers de ce blanc. "Birthday Suit" est sans doute
le titre culminant de cette mise en scène, un country où Don
Cavalli s'amuse à jouer une musique d'un saloon de western.
Mais
les deux derniers titres ne sont pas en reste. Don Cavalli alors accueille
cette autre voix blanche qui ne peut être qu'une réincarnation des
premières chanteuses de gospel, Rosemary de Moriarty, pour une
murder song ("Say Little Girl") magnifiée. Après un tel duo, Don Cavalli se prête à une dernière
danse ("Row My Boat"), signe que la légèreté est
bien le leitmotiv de l'album.
En bref: un album intelligent et léger à la fois. Don Cavalli revisite l'histoire de la musique noire avec un réel plaisir de jouer sur ces différents rythmes, sans vraiment réussir à unifier tout cet ensemble.
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