08 juin 2013

Festival Primavera Sound Porto 2013, compte-rendu


Pour la deuxième année consécutive, ne tournons pas autour du pot, l'édition Portugaise du fameux Primavera de Barcelone fut un franc succès. Avec près de 70.000 festivaliers en trois jours, l'équipe organisatrice sait d'ores et déjà qu'elle remettra le couvert en 2014, avec la participation déjà confirmée des mythiques et récemment reformés Neutral Milk Hotel. Il faut dire que toutes les conditions sont réunies : une météo plus que clémente, un site de rêve à deux pas de la mer, une programmation indé plus que pointue (on regrettera cependant la faible représentation des musiques électroniques) et surtout une organisation sans faille. Bon nombre de festivals français devraient en prendre de la graine, au niveau des tarifs proposés (3,5€ la pinte), de la gestion des flux de visiteurs (jamais de queue nulle part) ou de l'ambiance générale (distribution gratuite de colliers de fleurs, couvertures, glaces et autre goodies aussi dispensables qu'agréables). Retour à présent sur les très nombreuses représentations.

Les bonnes surprises :

Il y a des concerts que l'on va voir sans conviction, parce que l'on est là et qu'il faut encore attendre quelques heures avant de voir les têtes de séries. C'est le cas de OM qui en plus de porter le même nom que la meilleure équipe de foot française se permet d'affranchir les frontières entre métal et rock psychédélique. Le genre de musique qui passe finalement très bien allongé dans l'herbe, au soleil, en sirotant l'incontournable Super Bock.

C'est le même genre de surprise que j'ai eu à la vision de The Drones, groupe Australien sensé se la jouer hard alors que pas du tout. La tension prend le pas sur la violence et ça se laisse plus qu'écouter.

Comme beaucoup d'entre vous j'imagine, j'ai découvert White Fence lors de leur collaboration avec le chouchou Ty Segall sur l'album Hair. Et bien sur scène c'est tout aussi bon, à base de guitares gentiment psychédéliques et de surf-mélodies simples comme bonjour.

Svper, jamais entendu parler de ce groupe, et pourtant c'était super (désolé j'étais obligé) ! Très proches de Melodys' Echo Chamber dans l'esthétique (qui joue peu après et qui est vraiment pas mal non plus), est un duo Australo/Argentin clavier/machines dont la discographie reste à creuser pour faire danser en soirées.


Papi fit de la résistance :

Autre tendance de 2013, le retour des anciens. Les Breeders emmenés par le line-up original (Kim Deal et sa sœur, Josephine Wiggs et le batteur Jim McPherson) nous ont donc interprété leur album mythique Last Splash pour son vingtième anniversaire. Et comme l'avait mentionné Nickx dans son report du récent festival au Paloma, on attrape toujours quelques frissons lorsque rugit "Cannonball".

My Bloody Valentine est là aussi. Et pour une fois le concert débute à un volume écoutable par le commun des mortels, sur les titres les plus pop de Kevin Shields, pour finalement monter crescendo vers un inévitable mur de guitares saturées un peu plus difficilement soutenable. On ne se refait pas.

Quelle joie de voir sur scène pour la première fois les vétérans de Dinosaur Jr. Jay Mascis n'est pas très loquace ni souriant, mais planté devant son mur de Marshall il exécute avec talent un panaché de titres anciens et nouveaux entre deux soli toujours aussi efficaces et jouissifs.

C'est au tour du cultissime Daniel Johnston de nous rejoindre. Relativement mal en point, en pyjama dégueulasse, tremblotant et sans guitare, on assiste à la prestation avec l'étrange impression que le gus peut nous claquer entre les doigts à chaque instant. Heureusement ça n'est pas le cas et les musicos derrière lui envoient sacrément le bouzin. Et entendre "True love will find you at the end" à dix mètres de l'intéressé ça n'a pas de prix.

Enfin, et même si ce n'est pas encore un papi, Damon Albarn et sa bande (Blur) jouent le plus gros concert du festival, en mode best-of à base de "Girls & Boys", "Country house" et autres "Song 2". L'énergie déployée est phénoménale et la machine à remonter le temps nous propulse tout droit dans les 90's le sourire aux lèvres.

Mais s'il ne devait en rester qu'un pour récupérer le titre de Boss à Bruce, ce serait l'immense Nick Cave. Il n'y a pas photo, quelle classe, quelle prestance, quel concert ! Debout sur les barrières, sans cesse en mouvement, même les titres du récent Push The Sky Away sont déjà d'une efficacité folle. Respect Mr Cave!


Les déceptions :

On ne va pas y aller avec le dos de la cuillère, lors de ce Primavera Porto 2013 il y a eu de franches déceptions. Grizzly Bear notamment. Ils nous ont livré un set sans saveurs ni relief, trop poppy et à aucun moment psychédélique. C'est bien dommage, il y a deux ans à Barcelone c'était quand même autre chose.

Concernant Metz, la récente signature Sub Pop, même si leur album reste l'une des meilleures choses vraiment rock qui soit arrivé cette année, sur scène c'est beaucoup trop brouillon et violent pour me faire lever un sourcil.

Enfin, Wild Nothing ne retrouvera décidément jamais la force de son Gemini. Il livre un show d'une platitude inégalable qui me fait instantanément quitter l'air de jeu.

C'était bien mais on le savait déjà :

Tout est dans le titre. Liars prouve encore une fois sa différence. Un niveau au dessus (ou à côté) de tout le monde, leur concert est à la fois dansant, hypnotique, intelligent, musical, beaucoup plus électronique que rock'n'roll. Merci ! Il en est de même pour Four Tet qui assure un set impeccable du début à la fin. Enfin, mention spéciale à Bradford Cox et ses Deerhunter. C'est beau, captivant, bien exécuté et surtout habité. Rien à redire.

1 Comment:

Nickx said...

Il y a une énormité dans le report de Ju, saurez-vous la retrouver ?

L'OM, meilleure équipe de foot française, non mais qu'est-ce qu'il ne faut pas lire...;

C'est pourtant pas faute d'avoir essayé d'inculquer au gamin la passion inextinguible du scapulaire à coup de vignettes Panini et autres professions de foi !