La fée des ritournelles
n'a pas gratifié tous les hommes des mêmes capacités. Certains
groupes ont par chance une capacité hors du commun à créer autant
de mélodies qui s'insinueront dans nos âmes à partir d'écoutes
relativement distraites et c'est sans nul doute le cas des écossais
de Franz Ferdinand.
Avec ce nouvel album
Right Thoughts, Right Words,Right Action,
on peut dire que leur retour a été brillamment orchestré. Avec
seulement quatre albums depuis leur formation en 2001 et une absence
de quatre ans depuis le précédent opus Tonight,
les Franz Ferdinand n'ont jamais cherché à occuper sans cesse
l'actualité. Pourtant, on réécoute leur rythme saccadé et la voix
de Alex Kapranos comme si leur précédent titre était sorti la
semaine précédente, comme un vieil ami qu'on retrouve avec un
bonheur toujours renouvelé. Fidèle à ses habitudes, ce quatuor a
ciselé chaque morceau avec l'amour du travail bien fait. Dès la
première écoute, il faut bien l'avouer, on ne peut s'empêcher de
retenir certaines mélodies.
Le
groupe poursuit ses mutations successives. Ou plutôt, fait ici une
synthèse des différentes pistes qu'il avait ouvert auparavant.
Contrairement à Tonight,
les sonorités électroniques sont ici mises en retrait pour revenir à un son plus rock, avec toujours autant d'écho de leur héritage post-punk. Mais s'ils se sont donnés un tel nom de groupe, ce n'est pas pas
simplement pour reprendre les vieilles recettes. La nouveauté de
l'album, c'est l'utilisation souterraine de certains rythmes latinos
qui en fait un album sans doute plus frais et moins hétérogène au
niveau rythmique que le précédent.
Le ton de l'album, il ne faut pas attendre bien longtemps pour le ressentir. Le titre
quasi éponyme Right Action,
en charge de la distribution du programme, réussit on ne peut mieux
son rôle. Avec une guitare aux allures funk qu'on retrouvera dans "Stand On The Horizon" et "Brief Encounters"
et le titre de l'album martelé en refrain, il a l'allure d'un
véritable hymne. Pourtant, le groupe n'a pas encore épuisé ses
succès en puissance. Avec "Love Illumination", "Bullet" et "Treason ! Animal" on
retrouve un pop-rock traditionnel et efficace. Si ces titres ont un
aspect séduisant, on se tournera peut-être davantage vers d'autres
plus complexes. En plus des rythmes funks présents dans l'album, le
trio final élargit l'horizon de l'album. "The Universe
Expanded" renoue avec une atmosphère déjà présente dans
l'album précédent, plus inquiète, intérieure, atmosphère sur
laquelle la voix de Alex Kapranos peut dévoiler toute sa profondeur.
Mais, c'est sans doute avec "Brief Encounters" qu'on
arrive à une des réussite de cet album avec son mélange de funk et
de rythme latino, faisant à nouveau des Franz Ferdinand des amateurs
d'influences toujours renouvelées. Si le final "Goodbye
Lovers And Friends" est plus classique, la mise en avant de la
section rythmique en fait le parfait écho du premier morceau, un
hymne final pour cet album peut-être un peu trop contrôlé.
En
bref : si les Franz Ferdinand montrent à nouveau leur maîtrise
du rock indé, on aurait pu s'attendre à une prise de risque plus
grande au lieu d'un ensemble finalement très classique. Cela ne
retire rien aux quelques titres très brillants qu'on ne se lassera
pas de réécouter.
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