30 octobre 2013

Edward Sharpe & The Magnetic Zeros - Edward Sharpe & The Magnetic Zeros ( 2013 )

Edward Sharpe & The Magnetic Zeros est bien la preuve que la meilleure publicité pour un morceau est.... de devenir une musique de pub. Sorti en 2009 sur leur premier album, "Home", après avoir été utilisé dans plusieurs séries, réapparaît dans une publicité pour une marque de voiture et monte dans les ventes de single en 2013 !!! C'est au moment où toutes les radios diffusent ce titre atemporel que le groupe sort son troisième album, leur premier chez le nouveau label Gentlement Of The Road créé par les Mumford & Sons avec qui Edward Sharpe a partagé l'affiche pendant leurs tournées respectives.


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29 octobre 2013

Bright Eyes - Lifted Or The Story is in the Soil, Keep Your Ear to the Ground (2002)

A peine âgé de 20 ans, le talentueux Conor Oberst a déjà nombre de méfaits musicaux à son actif, qui souvent prennent la forme de EP, splits, singles divers tirés à peu d'exemplaires comme le veut la règle de l'indé.

Ceci est déjà son 3ème album - en fait 4, si l'on compte une première double compilation de ses oeuvres précoces - et c'est véritablement le plus abouti jusqu'ici, celui qui le fera connaître et émerger de la prolifique scène folk américaine qui a déjà vu poindre des Mark Linkhous (Sparklehorse), Bill Callahan (Smog), Will Oldham (Palace), Kurt Wagner (Lambchop) ou Vic Chestnutt, certes pour la plupart ses ainés.


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28 octobre 2013

The Velvet Underground - s/t (1969)

     Sa greffe de foie a donc eu raison de monsieur Lewis Allan Reed. Avant-gardiste chez Warhol, junk balançant des cigarettes allumées à son public, maqué au travesti Rachel, puis rangé des voitures et macrobiotique, avant un ultime soubresaut en associé de Metallica (!), cet homme a eu plusieurs vies.

Mais même si sa carrière en solo est plus que digne et recèle des chefs-d'oeuvre, on est en droit de lui préférer celle de son acolyte John Cale,ou bien son legs souverain au sein de son légendaire groupe.

Tiens, John Cale puisqu'on en parle.... il est absent ici, de ce troisième et éponyme LP du Velvet qui est  aussi, et de loin son meilleur.

Sur la pochette, il n'est déjà plus trop  question d'avant-garde ou de défonce telles qu'expérimentées lors des années Factory. Lou Reed arbore un col pelle à tarte et ses premières bouclettes, Sterling Morrison une moustache renfrognée, Moe Tucker sur le divan a du mal à dissimuler les affres d'une grossesse à venir qui la tiendra éloignée de la majeure partie des sessions de Loaded (70), l'album testament du groupe, le dernier avec Lou Reed. Du coup, Doug Yule le petit  dernier et remplaçant de John Cale, surveille ses nouveaux compagnons de jeu en se demandant s'il n'est pas échoué chez Fleetwood Mac, le glamour en moins.

C'est justement Doug Yule et sa voix de séraphin qui montre la voie en interprétant l'hymne au transsexuel Candy Darling ("Candy Says"), première d'une série imparable, il y aura "Caroline...", "Stéphanie... (en fait double déclinaison d'une même chanson), puis "Lisa Says". Le style apaisé et très mélodique de ce magnifique premier morceau tranche avec les aspérités et l'option bruitiste des deux premiers albums, d'où l'on ne voit guère que "Sunday Morning" et "There She Goes Again" qui soient dignes de partager l'écrin sonore de The Velvet Underground.

S'ensuit "What Goes On", probablement l'un des plus belles chansons de tous les temps, à la suite de 4 accords particulièrement pillés, réhaussée d'un harmonium discret, et aux lyrics envoyés par un Lou rageur. Où l'on retrouve l'option production sourde, avec guitares martelées en avant.

"Some Kinda Love" est une énième ballade épurée, presque joviale qui amène la dramatique de l'un des plus beaux textes reediens, ("Pale Blue Eyes")  et ci-devant une chanson d'amour princière ; qu'on en juge à l'aspect irréellement poétique de ces paroles "If I could make the world as pure / And strange as what I see / I'd put you in a mirror / I'd put in front of me / I'd put in front of me / Linger on your pale blue eyes." Tout ou partie de l'art des géniaux Yo La Tengo reposerait des années après sur cette classieuse ballade. "Jesus" clôture la face A de choeurs angéliques et magnifiques qui trouveraient leur place sur le meilleur Simon and Garfunkel.

Puis le groupe s'énerve à nouveau à travers "Beginning To See The Light" et son faux finale ; on sent le groupe plus soudé que jamais sur ce titre qui narre d'un ton enjoué la lose et pose la question de savoir quel effet ça fait d'être aimé. Toujours centrées sur la première personne, la sourde "I'm Set Free" (ce son de cymbales feutrées, leur marque de fabrique !) et le badin "That's The Story of My Life", superbes compositions donnant comme toute mélodie "évidente" une impression de facilité qui bien sûr n'est qu'un leurre. Enfin, vient ce curieux "The Murder Mystery" et ses menaçantes suites de notes inversées à la guitare et à l'orgue, où s'opposent la voix trafiquée de Lou et celle enfantine de Moe, dans un registre psalmodié/parlé qui n'est pas sans rappeler "The Gift", inusable incantation de John Cale sur White Light/White Heat. Enfin, respiration finale (qui manquait cruellement aux albums précédents qui jouait sur des stridences hypnotiques un peu gonflantes) ce primesautier "After Hours" chanté faux comme on aime par une Moe Tucker aux accents de petite fille - tout l'art vocal de Giorgia Hubley, super leader batteuse des non moins super Yo la Tengo reposerait etc....etc....      

L'évocation du seul groupe d'Hoboken (New Jersey) ne doit évidemment pas occulter l'immense influence du Velvet sur tout un pan de la new wave et de la pop folk indé anglo-américaine.  Et ce disque  génial mérite à coup sûr d'être emporté parmi les quelques privilégiés sur la proverbiale île déserte de nos traumas adolescents.

En 1985, l'impensable se produirait lorsque sortirait des cartons de MGM (le label de The Velvet Underground ) l'intégralité d'un album (V.U) enregistré aussi en 1969 où abondaient les chefs d'oeuvre dont nombre seraient repris - en moins bien - par Lou Reed sur ses premiers albums solo ("I Can't Stand It", "Lisa Says", "Ocean", "Andy's Chest" ). Ce disque, il convient de l'avoir aussi dans sa discothèque, pour percer l'art sans nul autre pareil des ballades brumeuses et cafardeuses de Lou Reed.


En bref : le premier et unique album du Velvet chez MGM est une oeuvre fondatrice qui réussit l'exploit de reléguer assez loin derrière les deux premiers opus avec John Cale. L'un des 10 plus grands LP's américains ? On a notre petite idée...





"What Goes On" (l'une des plus grandes chansons de tous les temps) :




"Pale Blue Eyes" (what else ?) :



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27 octobre 2013

Spinto Band - Cool Cocoon (2013)

Depuis une quinzaine d'années et la découverte des paroles du grand-père Spinto, le groupe du Delaware n'a de cesse d'explorer tous les recoins de leur pop DIY. Enchaînant sans cesse EP et LP, dont beaucoup autoproduits, ces prolifiques artisans de la musique sortent avec Cool Cocoon leur quatrième album en label.

Mais cette frénésie créative des Spinto Band n'entame en rien la fraîcheur de leur album. Aucun intellectualisme musical, une pop aux accents psyché, un mélange entre rythmes dansants et mélodies plus délicates, tout est là pour cultiver un hédonisme musical.


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26 octobre 2013

Born Ruffians + Moon King (Tradendo - 02/10/13)


Pour leur retour sur les scènes parisiennes avec leur troisième album Birthmarks, les Borns Ruffians et leur pop toujours délicate sont accompagnés de Moon King. Un concert assez hétérogène par conséquent, une alliance entre un shoegaze teintée de pop et une pop-rock indé pour ce début de saison. Dans tous les cas, la scène canadienne était à l'honneur ce soir-là dans la salle du Trabendo.


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25 octobre 2013

Interview / New Electric Ride


                                      Les New Electric Ride sacrifiant au rituel du tea-time 

De gauche à droite : Craig Oxberry (batterie), Paul Nelson (claviers, chant), Adam Cole (chant /basse ) et Jack Briggs (guitare, chant)

Dans le cadre d'un séjour dans la riante cité de Sunderland dont ils sont originaires, nous avons rencontré les New Electric Ride dont le EP chroniqué ici avait remporté un fier succès. C'est entre deux contests de pétanque (!) et de badminton dont nos anglais sont friands -lorsqu'ils ne s'adonnent pas aux joies du binaire et autres BBQ parties- que notre émissaire Gaël BOUQUET pour la  radio RAJE à Avignon, a recueilli les confidences du noyau dur du groupe : Jack (guitares), Paul (claviers) et Adam (basse). Nous vous livrons en exclusivité cet interview accordé par les musiciens à Gaël  :


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24 octobre 2013

Arctic Monkeys - AM ( 2013 )

Cinquième album depuis la formation du groupe en 2002, AM apparaît comme le moment de la maturité, le moment où les initiales se suffisent à elles-même. Pour un groupe qui a toujours recherché la discrétion, il est inutile d'en faire plus ; on est très loin du titre sans fin du premier opus. L'album reste dans la continuité des précédents, une série de douze titres qui se succèdent dans un format resserré, deux à quatre minutes maximum. L'efficacité des mélodies, point fort de la pop anglaise depuis les années soixante, est devenue la marque du groupe.


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23 octobre 2013

HNNY - Mys / Kela (2013)

HNNY (prononcez "Honey"), c'est l'homme en forme de la house européenne. De son vrai nom Johan Cederberg, ce jeune Suédois a affolé la scène avec quelques maxis bien sentis, de son "For The Very First Time" sur Local Talk à ses remixes de Steve Reich ou de "The Boy is Mine" de Brandi & Monica. Comme ce dernier, son nouveau fait d'armes, "Mys", sorti sur Let's Play House, utilise des voix R&B, mais cette fois, le track est véritablement construit autour de couches superposées de voix féminines, ce qui lui donne un côté à la fois très organique et très 90's. La basse et le kick monumentaux font le reste, ainsi que les nombreux breaks qui permettent de conserver toute la dynamique d'un morceau déjà playlisté par les meilleurs DJ's du genre.


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21 octobre 2013

Thundercat - Apocalypse (2013)

Thundercat alias Stephen Bruner, main de fer dans un gant de velours et génial bassiste de Flying Lotus, livre un nouveau disque deux ans après la sortie de The Golden Age of Apocalypse. Ce second opus, baptisé non sans lumière Apocalypse, arpente le même chemin que son aîné, déployant une musique résolument chill, dans laquelle se disputent des élans si bien funk que soul, lorgnants à certains égards sur le jazz fusion.


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