26 octobre 2013

Born Ruffians + Moon King (Tradendo - 02/10/13)


Pour leur retour sur les scènes parisiennes avec leur troisième album Birthmarks, les Borns Ruffians et leur pop toujours délicate sont accompagnés de Moon King. Un concert assez hétérogène par conséquent, une alliance entre un shoegaze teintée de pop et une pop-rock indé pour ce début de saison. Dans tous les cas, la scène canadienne était à l'honneur ce soir-là dans la salle du Trabendo.

Avec en poche leur premier album Obsession sorti cette année, le duo de Toronto Moon King, augmenté pour la scène d'un batteur, se lance dans une tournée européenne. Aucune hésitation dans leur jeu de scène, leur présence scénique est réelle et on sent derrière eux toute l'influence des duos comme les White Stripes ou les Kills. Mais cette tradition devient ici un peu agaçante, comme si à force de vouloir trop en faire, l'énergie déployée devenait stérile. Cette déception se répercute aussi sur leur musique. Si l'album pouvait revendiquer une certaine originalité entre un shoegaze quelques fois proche de My Bloody Valentine et un aspect plus pop tout en restant dans une certaine douceur qui font des titres comme "Only Child" ou "Appel" des morceaux de choix, leur interprétation scénique les transforme quasiment en un rock garage agrémenté de claviers assez routiniers. Il reste à espérer qu'ils sachent dans l'avenir nous montrer leur véritable univers.

Le public un peu clairsemé de ce début d'automne aurait pu paraître décevant pour n'importe quel groupe. Mais quand Luke Lalonde et ses confrères montent sur scène, ils savent rapidement à qui ils ont affaire : un public de fans, d'individus nourris à leurs textes et qui les connaissent par cœur. Alors le groupe n'a plus qu'à laisser opérer sa magie, allant peu à peu vers un jeu d'une justesse exquise. Des grands titres du derniers albums, "Cold Pop", "Rage Flows" à la recréation de titres plus anciens comme "Hedonistic Me" du premier album et "What To Say" du deuxième, Luke Lalonde voit son chant repris par tous les spectateurs. Tous les morceaux devenant autant de joyaux, le groupe n'a même pas eu besoin de jouer "Nova Leigh", sans doute son plus grand succès en France. A chaque nouveau morceau, le public jubile devant cet empressement, cette course saccadée de ces canadiens. Oui en trois albums, leur style est devenu inimitable. Inimitable, et indispensable. La brièveté du concert, à peine plus d'une heure, n'a pas eu être alors qu'une frustration énorme pour chacun d'entre nous, tant le désir de danser toute la nuit sur ces rythmes étaient faisait vibrer toute cette salle. 



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