Edward Sharpe & The Magnetic Zeros est bien la
preuve que la meilleure publicité pour un morceau est.... de devenir
une musique de pub. Sorti en 2009 sur leur premier album, "Home",
après avoir été utilisé dans plusieurs séries, réapparaît dans
une publicité pour une marque de voiture et monte dans les ventes de
single en 2013 !!! C'est au moment où toutes les radios
diffusent ce titre atemporel que le groupe sort son troisième album,
leur premier chez le nouveau label Gentlement Of The Road créé par
les Mumford & Sons avec qui Edward Sharpe a partagé l'affiche
pendant leurs tournées respectives.
L'univers du groupe est
toujours présent. Instrumentation prolifique, proche du
psychédélisme hippie et mêlant folk, rock et sessions jam. Groupe
communautaire composé de plus de dix musiciens plus ou moins
permanents, Edward Sharpe ne serait rien sans son leader
charismatique. Charisme sans doute liée à son invisibilité car
Edward Sharpe.... n'existe pas, il n'est que la créature imaginaire issue d'un texte du fondateur du groupe Alexander Ebert. Faisant de lui son
icône, le groupe propage depuis ses paroles et prophéties à travers le
monde.
Avec une telle
biographie, difficile de décrire cet album comme s'il ne s'agissait
que de musique, on assiste plutôt à une ode à la vie, le groupe ne
faisant que nous transmettre un talisman pour chanter leur mélodie dans
de nouvelles communautés. Dans une version moins insouciante que "Home", c'est sans doute le titre final "When
You're Young" qui incarne le plus cet élan communautaire. Oui, l'insouciance semble avoir disparu de cette fable. Le personnage
d'Edward Sharpe a gagné en maturité. Si on retrouve néanmoins une naïveté dans "Two" et le titre soul "In
The Lion", l'album s'ouvre par un appel à des "Better Days", rock teinté lui aussi de soul. Les
titres s'enchaînent ensuite mêlant slow très
sixties ("Remember To Remember"), blues ( "Country
Calling") et des accents gospels ("Please !").
Cette plongée dans les sources de la musique noire était sans doute
nécessaire pour continuer à créer cette musique atemporelle. Une musique fidèle aux précédents albums mais sans prétendre apporter autre chose que ce plaisir de la fable musicale.
En bref : à
l'instar des Arctic Monkeys et de MGMT, Edward Sharpe offre un album
au titre éponyme, signe à la fois de maturité et de continuité.
Sans grande surprise, on prend toujours du plaisir cette musique
pleine de fraîcheur et sans doute indémodable car hors du temps.
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