Échappé de la bande Woods and The Babies, l'américain Kevin Morby nous
offre un premier disque en solo inspiré par le père Dylan et autres
figures du terroir musical américain.
Kevin Morby s'inscrit dans la tradition des musiciens déambulateurs bercés par l'air des grands espaces. Harlem River propose ainsi à l'auditeur une marche musicale aventureuse et folklorique qui ne semble avoir de limite que la seule ligne de l'horizon.
Si
l'humeur générale de l'album reste conventionnelle avec quelques échos country
toujours très picturaux, elle offre certaines échappées légères et
chaleureuses comme sur l'éthéré Slow Train en duo avec Cate Le Bon. Le champ lexical présent dans les titres du
disque (Miles, Train, River, Void) se chargera de nous rappeler que ce Harlem River n'est pas une simple ballade mais un voyage vers un ailleurs à la recherche de calme et volupté.
Baignant dans une folk intimiste et émancipatrice, Harlem River enchaîne les compositions à la plénitude presque agaçante. Et puis survient le titre éponyme Harlem River,
un long voyage de neuf minutes au mouvement perpétuel, aiguisé par un
rythme chaloupé et diaboliquement enivrant. Un réel moment de bonheur
auditif, sauvage et contemplatif.
En Bref : en dépit de son traditionalisme qui ne réinventera pas la folk, Harlem River parvient à déployer une musique loin d'être usurpée, porteuse de quelques instants capables de fixer le temps et notre attention avec.
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