Ambre sécrétée par le psychédélisme des sixties, Shadows possède tous les arguments pour imposer à nos oreilles le vertige mélodique et sensoriel envisagée par une période musicale à la reviviscence plus qu'amorcée.
Signé sur le label Trouble In Mind, porteur de la révélation 2013 Jacco Gardner, on retrouve dans la musique de Franck Maston cette onde similaire à celle imprimée par le batave, limpide et classieuse. On citera les albums solos de Syd Barret en référence, socle artistique pour beaucoup, mais pas seulement. Car comme l'envisagent certains titres de l'album uniquement orchestraux, on glisse ici du côté de la cinématographie, et plus particulièrement du côté d'Ennio Morricone King Conrad, Flutter. Ne vous étonnez donc pas de retrouver des échos proches des westerns spaghettis et autres longs métrages sur la pègre.
Shadows est ainsi un album que l'on aurait tort de réduire à la même expression que Cabinet of Curiosities de Jacco Gardner. Si il s'en rapproche en terme d'harmonie sonore, il s'en écarte aussi par le biais d'une expression esthétique plus obscure et brouillardeuse. Ne serait-ce qu'à entendre la voix du californien, hybride et déformée par moment à la manière de Kevin Parker de Tame Impala, elle participe à l'étrangeté onirique qui ressort du disque. Et ce, bien que certaines pistes ne résistent pas à la tentation de se baigner dans une chaleur que les Beach Boys n'auraient pas non plus reniée.
D'autre part c'est la cohérence artistique présente en ce disque qui frappe l'esprit. De la première à la dernière minute, Matson ne dévie pas de son cahier des charges ainsi on peut ressentir sa volonté d'avoir voulu fabriquer un objet musical aux codes esthético-culturels aisément digérés. Il en ressort une peinture sonore des années 60 bien loin d'être effritée.
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