Si vous n'avez pas encore découvert le magnifique EP de Clément Bazin intitulé Night Things et paru au crépuscule de l'année 2013, le moment de rattraper votre retard n'est pas encore entériné. Auteur d'un album petit format mêlant chaleur et sueur à une froideur électronique composite, le parisien signe une œuvre radieuse dont la formule parfaitement sucrée n'est que le camouflet d'une structure déséquilibrée prête à s'emporter au moindre coup de vent.
Une première piste enlacée de steeldrum et l'oreille bascule instantanément de l'autre côté des tropiques. On ne saurait refuser l'invitation offerte par ce "Come To This", morceau bercé par dans une tendre simplicité mélodique, à la fois rafraîchissante et enivrante.
La science du beatmaking de Clement Bazin s'affirme ensuite sur le deuxième morceaux “Aole” confirmant une identité musicale très californienne à la lisière de Toro Y Moi et Nosaj Thing. A la légèreté des arrangements du premier répondent les constructions alambiquées du second, alchimie qui exalte des morceaux entre ombre et lumière, léthargie et euphorie, comme sur le fabuleux “Hook”.
© Laurene Berchoteau |
Cette ambivalence fait généralement valoir une base rythmique véloce dont les fulgurances sont découpées ça et là par des sons synthétiques, et qui de fait giclent d'une manière plutôt minimale dans l'air à l'instar de "Siking Deep". Un dernier tour de steeldrum sur "Tracking Me" pour ne pas oublier que le parisien s'adonne au style très percutant de l'ethno-pop, et le voyage musical s'arrête sur une sensation mélodieuse "Use To Wear That", confondant des percussions exotiques à une musique électronique acérée. Savant mélange.
En Bref : mêlant avec subtilité des influences musicales éparses, Night Things exalte six titres plus éclatants les uns que les autres pour un disque court mais intense, chargé de bonnes intentions, et qui on l'espère débouchera sur un prochain essai aussi réussi.
Clip "Come To This" par Camille Testard :
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