Il y a tout juste dix ans, sortait le troisième et dernier album du duo français Mellow. Patrick Woodcock et Pierre Bégon-Lours réalisaient alors leur plus beau travail à ce jour, à savoir un disque de soft-rock spatial dans la plus grande tradition des Pink Floyd et plus récemment de leurs enfants illégitimes d'Archive. Evidemment c'est le genre d'album que l'on a tous oublié et qui ne trouve sa place aujourd'hui que bien rangé sur une étagère entre Air et Soft Moon. Ce n'est pas le meilleur disque du monde, ni le plus original, mais le remettre sur la platine une fois de temps en temps est une vraie bouffée d'oxygène.
Tout comme You All Look The Same To Me, Astronomy For Dogs ou encore tout le travail du Beta Band, ce disque est un savant mélange d'acoustique, d'électrique et d'électronique ("Love Ain't the Answer" en parfait exemple). Il est hautement cinématographique sans pour autant attraper la grosse tête, et sonne instantanément comme du classic-pop, avec ce qu'il faut d'harmonies, de mélodies, de cassures, de tension. C'est éminemment psychédélique, très coloré et diaboliquement maîtrisé. La voix qui se perd dans tous ces échos ne peut que rappeler le grand Syd, et parfois aussi celle de Wayne Coyne des Flaming Lips.
Si le morceau précédemment suscité est peut-être le sommet du disque, il y a un paquet d'autres prétendants. Je pense notamment à "Perfect Colors" et ses arpèges, véritable "Again" bis dans sa construction en escaliers. Sur "It Was Raining", c'est bien le "Dark Side of the Moon" que l'on entend sur le refrain. Il y a aussi un air connu sur la magnifique ballade "Between the Lines" lui aussi chargé en détails et sonorités étranges, lointaines, planantes (conclusion au sitar). Certains tueraient leur mère pour écrire un morceau comme ça.
Sans parler des passages de pur n'importe quoi ("Going Downtown"), d'un autre petit sommet pour la fin ("In the Mean Time") et de cette orchestral version de "Drifting Out of Sight" digne du canon de Pachelbel. Musique classique ou bande originale de film, on ne sait plus, en tous cas très loin dans l'espace.
En bref : très chargé en références, mais plutôt du genre qu'on aime, ce pur album de space rock a tout pour devenir un classique à retardement, du genre de ceux qui ne vieilliront jamais.
L'album en écoute sur Deezer
1 Comment:
Je suis passé complètement à côté. Merci pour l'exhumation.
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