Pffffff........ le nombre de chroniques rédigées sous l'étiquette "Pop Psyché" au cours des années 2000 ne trompe pas : ces jeunes gens de l'indé ne savent faire plus que ça.
A de rares exceptions près (Besnard Lakes, Black Mountain) peu de ces groupes et artistes se révélent néanmoins passionnants sur la durée.
Ici, le projet annexe d'un artiste au lourd héritage : il est juste le fils de John Lennon, s'appelle Sean et revient après un hiatus de quelques années, même si notre homme n'a jamais vraiment cessé d'enregistrer. Aux mauvaises langues qui ne reconnaitraient pas à Sean Lennon, ou à son frère Julian, disparu des radars, le droit de faire de la musique sous le fallacieux prétexte qu'ils sont des fils de, un seul mot du pays de Sa Gracieuse vient possiblement à l'esprit, celui à quatre lettres.
Revenu de sa pop folk languide et ses vocaux charmants qui évoquaient alors davantage Polnareff que son illustre papa (Friendly Fire en 2006), l'excellent Sean tombe amoureux d'une belle plante Charlotte Kemp Muhl et en compagnie de sa protégée et de quelques acolytes, annonce un projet au nom retors : The Ghost of A Saber Tooth Tiger.
Découvert via une incroyable reprise de "Comic Strip", que même la présence de l'encombrant -M- ne suffit pas à entacher, The GOASTT remet ça après une première salve de maxis et un premier LP (Acoustic Sessions) en 2010.
Et le résultat est tout simplement à la hauteur. Rien de nouveau sous le soleil de minuit, aucun esprit avant-gardiste hérité de maman, juste une super collection de chansons pop croulant sous une production luxuriante, mais conçue par un concentré d'ADN de Lennon qui exsude par tous les pores de son auteur. Jusqu'à sa gueule, véritable resucée du papa circa Abbey Road.
Il y a ainsi trois chanteurs dont le monde entier s'inspire depuis des lustres : Dylan, Lou Reed et Lennon. S'il fut excitant de découvrir Jeffrey Mac Donald et son Redd Kross, pure incarnation vocale Lennonienne, de se repaître du chant écorché d'Elliott Smith, de pleurer d'émotion à l'écoute de Squeeze et tellement d'autres, ici c'est la réincarnation : fini les inflexions à la Polnareff, on se retrouve face à la situation ubuesque du type en ce point semblable à son père que sonnent pareils jusqu'à leurs prénoms respectifs : essayez donc de prononcer John un jour de grand rhume...
Laissons de côté la conscience sociale, le statut iconique et gardons l'ADN du talent : même voix, même art de la compo, même aisance touche-à-tout : sur plusieurs titres dont le très entêtant "Animals" Sean joue de tout et est uniquement secondé aux vocaux par Charlotte, qui joue par ailleurs un peu de tout aussi sur les autres titres. Il s'agit manifestement d'un album solo qui ne dit pas son nom, et à la question de savoir si le monde avait besoin de mélodies tuantes comme "Too Deep", "Xanadu" et ses redoutables effets orientalisants, "Animals", "Midnight Sun" ou autre "Great expectations", la réponse est définitivement oui.
Même le standard "Golden Earrings" de Peggy Lee, chanson déjà incroyable est ici transfigurée de manière suprêmement intelligente. Et il faut encore compter sur un brelan de chanson parfaites dont un inédit de Magical Mystery Tour ("Poor Paul Getty") pour abreuver un album déjà accompli.
Pour clôturer Midnight Sun, "Moth to a Flame" voit Sean sans doute un peu trop gourmand emprunter à Air et s'emmêler un peu les pinceaux - le morceau est trop long - mais il n'est pourtant nul besoin de se faire violence pour retourner la galette.
En 2014, the GOASTT parvient à un tel mimétisme qu'il n'est même plus question de parler de copie ni de plagiat : IL est revenu.
En bref : en 2014, toutes proportions gardées et si on lui reconnait le droit d'exister comme un artiste, au jeu des sept familles du rock après le père, il convient de demander le fils.
Ici, le projet annexe d'un artiste au lourd héritage : il est juste le fils de John Lennon, s'appelle Sean et revient après un hiatus de quelques années, même si notre homme n'a jamais vraiment cessé d'enregistrer. Aux mauvaises langues qui ne reconnaitraient pas à Sean Lennon, ou à son frère Julian, disparu des radars, le droit de faire de la musique sous le fallacieux prétexte qu'ils sont des fils de, un seul mot du pays de Sa Gracieuse vient possiblement à l'esprit, celui à quatre lettres.
Revenu de sa pop folk languide et ses vocaux charmants qui évoquaient alors davantage Polnareff que son illustre papa (Friendly Fire en 2006), l'excellent Sean tombe amoureux d'une belle plante Charlotte Kemp Muhl et en compagnie de sa protégée et de quelques acolytes, annonce un projet au nom retors : The Ghost of A Saber Tooth Tiger.
Découvert via une incroyable reprise de "Comic Strip", que même la présence de l'encombrant -M- ne suffit pas à entacher, The GOASTT remet ça après une première salve de maxis et un premier LP (Acoustic Sessions) en 2010.
Et le résultat est tout simplement à la hauteur. Rien de nouveau sous le soleil de minuit, aucun esprit avant-gardiste hérité de maman, juste une super collection de chansons pop croulant sous une production luxuriante, mais conçue par un concentré d'ADN de Lennon qui exsude par tous les pores de son auteur. Jusqu'à sa gueule, véritable resucée du papa circa Abbey Road.
Il y a ainsi trois chanteurs dont le monde entier s'inspire depuis des lustres : Dylan, Lou Reed et Lennon. S'il fut excitant de découvrir Jeffrey Mac Donald et son Redd Kross, pure incarnation vocale Lennonienne, de se repaître du chant écorché d'Elliott Smith, de pleurer d'émotion à l'écoute de Squeeze et tellement d'autres, ici c'est la réincarnation : fini les inflexions à la Polnareff, on se retrouve face à la situation ubuesque du type en ce point semblable à son père que sonnent pareils jusqu'à leurs prénoms respectifs : essayez donc de prononcer John un jour de grand rhume...
Laissons de côté la conscience sociale, le statut iconique et gardons l'ADN du talent : même voix, même art de la compo, même aisance touche-à-tout : sur plusieurs titres dont le très entêtant "Animals" Sean joue de tout et est uniquement secondé aux vocaux par Charlotte, qui joue par ailleurs un peu de tout aussi sur les autres titres. Il s'agit manifestement d'un album solo qui ne dit pas son nom, et à la question de savoir si le monde avait besoin de mélodies tuantes comme "Too Deep", "Xanadu" et ses redoutables effets orientalisants, "Animals", "Midnight Sun" ou autre "Great expectations", la réponse est définitivement oui.
Même le standard "Golden Earrings" de Peggy Lee, chanson déjà incroyable est ici transfigurée de manière suprêmement intelligente. Et il faut encore compter sur un brelan de chanson parfaites dont un inédit de Magical Mystery Tour ("Poor Paul Getty") pour abreuver un album déjà accompli.
Pour clôturer Midnight Sun, "Moth to a Flame" voit Sean sans doute un peu trop gourmand emprunter à Air et s'emmêler un peu les pinceaux - le morceau est trop long - mais il n'est pourtant nul besoin de se faire violence pour retourner la galette.
En 2014, the GOASTT parvient à un tel mimétisme qu'il n'est même plus question de parler de copie ni de plagiat : IL est revenu.
En bref : en 2014, toutes proportions gardées et si on lui reconnait le droit d'exister comme un artiste, au jeu des sept familles du rock après le père, il convient de demander le fils.
The GOASTT (le site)
"Animals" :
"Comic Strip" (qui n'est pas sur l'album)
2 Comments:
Je me plonge enfin dans cet album et c'est vrai que c'est de la bombe !!
Je n'arrête pas d'écouter des disques, et notamment des nouveautés....et je suis invariablement déçu !
Cette année est plus que terne, et -tu m'as vu venir !), à la manière de Soligny qui écrivait qu'on n'avait rien entendu de plus excitant au moment de la sortie du disque (mais qu'il restait quand même 3 trimestres !), ben perso, je n'ai pas entendu moult disques me donnant à ce point l'envie d'y retourner, face A puis face B etc.....
Content que tu aies pris le temps d'écouter puis d'apprécier cet album (qui n'a suscité que peu d'échos finalement), tout en faisant fi come moi des plus modestes efforts solo précédents de Sean - le premier nommé "Into the Sun" était complètement raté.
Va donc jeter une oreille au précédent ("Acoustic Sessions") ainsi qu'à la paire de EP's qui ont été publiés sous l'appellation THe GOASTT, tu verras qu'il y a de quoi faire !
Et de toute façon, si comme moi on vénère Lennon, impossible de passer outre le talent musicien du fiston et les qualités mélodiques de Midnight Sun !
Bisous, tabernacle !
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