04 février 2015

Harmonium - Si On Avait Besoin D'une Cinquième Saison (1975)

Je ne me suis pas trompé en choisissant ce premier disque Canadien. Et si c'est la merveilleuse pochette psychédélique qui m'a attiré dans un premier temps, c'est bien la musique qui m'a scotché par ailleurs. Deuxième long jeu de l'un des groupes Québécois les plus marquants de son époque, Cinquième Saison est en plus un concept album passionnant comme il était de coutume d'en réaliser au début des années 70. Au programme on ne retrouve que cinq pièces, une par saison (printemps, été, automne, hiver) plus cette fameuse cinquième saison fantasmée.

Entre rock progressif et folk psychédélique, ce disque a tout d'un classique. Les stars locales Serge Fiori et Michel Normandeau sont à la tête de ce groupe qui peut facilement passer les frontières, francophones ou non. Clairement centré (et d'ailleurs enregistré) sur la ville de Montréal à l'année longue, Cinquième saison est beaucoup plus poussé que son prédécesseur Harmonium. C'est le sommet de ces babyboomers, un disque engagé, lyrique et surtout profondément générationnel, qui ne cesse de recueillir l'unanimité au fil des époques et des publics, et qui mérite largement d'être redécouvert aujourd'hui. Le Melody Nelson local en somme.

Sa recette ? Un style très orchestré à base de guitares bien évidemment mais aussi de très nombreux instruments à vent, flûte et mellotron en avant. Une particularité ? Un album de prog rock sans batterie, ce qui ne saute même pas aux oreilles aux premières écoutes. Bien entendu ça chante en français, et si le timbre de voix a un peu vieilli (Michel Jonasz sors de ce corps!), les parties instrumentales sont tout bonnement démentes. "Histoires sans paroles", dernier titre et fameuse "Cinquième saison" est d'ailleurs un instrumental de 17 minutes, tout en cordes et vents, qui emmène très loin.

Si "Dixie" (l'été) est un peu à part avec son ton sautillant et ses envolées de piano, "Vert" et "Depuis l'automne" sont les deux plus belles tounes. Bien progressives, bien écrites, variées, elles sont les témoins d'une époque bénie et d'une liberté musicale à toute épreuve. Il n'est pas donné à tout le monde d'aussi bien vieillir.

En bref : le meilleur album du meilleur groupe Québécois de l'époque, entre weird folk revendicative et rock lyrique et progressif, à découvrir ou redécouvrir d'urgence !
 





5 Comments:

Nickx said...

Déjà, tu parles de Michel Jonasz (un de mes héros)en termes condescendants okeeeeeh ?

Cette mise au point faite, putain , que ça fait du bien de lire une chronique d'un autre temps, qui vu de loin semblerait un croisement entre Magma (en fait, rien à voir) et Ange (là, déjà plus !) nos chanmés groupes prog de l'époque !

La pochette est démente en effet, et les arrangements de anches er de bois claquent !

Le timbre me ferait davantage penser à Il Etait Une Fois sinon...

Et ça va chercher dans les combien cet OMNI ?

Nickx said...

tu parles pas en termes condescendants, il fallait lire ;))

Ju said...

Nan mais tu vois ce que je veux dire, les intonations tout ça, la voix qui roule..
Sinon effectivement Ange est souvent évoqué aussi.
Et cette pochette ! Attends de voir le gatefold tout ouvert.
Et comme ici ce fût un succès national, on trouve des copies VG+ à 2,99$. J'essaierai de t'en mettre une de côté.
Bises

Nickx said...

Rien que pour la pochette, il faut l'avoir cette galette, merci bro !

Danny Dan said...

Toujours très surpris et enchanté des trouvailles du présent et du passé que vous présentez sur ce blog. Merci !