Pour la deuxième année consécutive, Des Oreilles Dans Babylone s'est rendu au traditionnel festival de Septembre à Montréal. Cette fois encore, c'était près de 200 artistes qui se sont relayés pendant cinq jours dans une trentaine de salles de la ville, principalement dans le quartier du Mile End. 200 artistes en 5 jours, autant dire qu'il a fallu faire des choix dans une programmation fournie qui n'a de pop que le nom puisque très éclectique. Nous en avons choisi neuf, et si vous êtes un habitué de ce blog vous devriez reconnaitre quelques bonnes vieilles marottes.
Mercredi 16 se
tenait donc le traditionnel party d'ouverture comme on dit ici.
Histoire de récupérer le précieux sésame, sonder l'ambiance et
assister au premier concert gratuit, celui de Ought, jeune nouveau
groupe de post-punk montréalais. Peut-être un peu trop figés dans
leur imitation désinvolte de Joy Division ou The Strokes, ils ne me
convainquent qu'à moitié.
Un peu plus tard
dans la soirée, direction le théâtre Fairmount pour retrouver des
vieux de la vieille de la scène montréalaise à savoir les
Breastfeeders. Si le public semble complètement acquis à leur
cause, le monde est surtout là pour le retour des mythiques The Sonics. Avec 50 ans de carrière au compteur (c'est pas rien quand
même), les cinq papis slalomment entre leur répertoire initial et
les covers de bon aloi. La foule semble ravie mais je dois avouer que
personnellement je ne rentre qu'à moitié dans ce rock garage bon
enfant mais qui a quand même vieilli. Mais bon je pourrai au moins
dire que j'ai vu les Sonics en live une fois dans ma vie.
Avant de rentrer à
la maison, je m'arrête au magnifique théâtre Rialto pour la
prestation de Jerusalem In My Heart accompagné pour l'occasion des
musiciens de Suuns. Le libanais Radwan Ghazi Moumneh qui vient de
sortir son nouveau disque chez Constellation est une fois de plus
très impressionnant dans l'ambiance hypnotique qu'il crée avec son
Oud électrique. La musique dronesque de Suuns en arrière ne fait
qu'ajouter à l'ambiance enfumée. Ces gens là ont du talent.
Jeudi 17, le
lendemain, direction la très belle église St Jean Baptiste pour
admirer la nouvelle coqueluche locale, j'ai nommé les Barr Brothers.
Le quartet de Montréal y démontre une grande capacité à
construire des ambiances boisées et feutrées, pour le plus grand
plaisir d'un public un tantinet plus féminin qu'à l'accoutumé. La
harpe de Sarah Page n'y est sans doute pas pour rien. C'est beau mais
on s'ennuie un peu.
C'est ensuite au
Barfly que je me retrouve avec beaucoup d'attentes concernant le
petit concert de Stanley Brinks, alias André Herman Düne des plus
connus Herman Düne. Depuis 2006 le solitaire André a changé de nom
et est parti chercher un peu plus de tranquilité créatrice du côté
de Berlin. Là-bas et sans pression aucune, il a composé énormément
de morceaux, pour lui ou pour ses amis dont les géniaux Wave Pictures. Dans une salle riquiqui et face à un public se comptant
sur les doigts de mes deux mains, on a plus l'impression d'assister à
un show privé qu'à un concert de festival. Et force est de
constater que l'ami n'a rien perdu, bien au contraire. Assisté pour
l'occasion de la française Clémence Freschard, il prouve une fois
encore à quel point il est un songwriter hors pairs et surtout un
impressionnant guitar-hero. En toute modestie.
Après la douceur de
Stanley, direction le rock californien du bien connu Mikal Cronin.
Ici pour défendre son récent effort MCIII, il fait le travail mais
il me manque un je ne sais quoi d'originalité.
Vendredi 18, j'ai
enfin la chance de rencontrer les délicieux Kitty, Daisy & Lewis
dans la salle du Petit Campus. Avec eux la musique est histoire de
famille puisque l'on retrouve sur scène Ingrid Durham la mère (à
la basse), Graeme Durham le père (légèrement en arrière, à la
guitare rythmique) et Kitty, Daisy & Lewis Durham donc qui eux
s'échangent guitares, piano et batterie à chaque morceau. Sympa la
famille ! Je me demande autour de quels sujets doivent tourner les
conversations lors des repas dominicaux. Et les londoniens font
honneur sur scène à leur réputation sur disque (un troisième
album encore non écouté vient d'ailleurs de paraître). Ca joue, ça
groove, ça rock dans un pur style rockabily mais pas que. Et comme
si ça ne suffisait pas, la famille invite aussi la légende
jamaïcaine Eddie "Tan
Tan"
Thornton à la trompette. Je ne suis vraiment pas déçu d'avoir raté
Godflesh au National pour voir ce show en entier.
Enfin, cloturons
cette édition de Pop Montréal par le concert des locaux The Besnard Lakes en compagnie de quinze autres musiciens. Malheureusement, la
petite scène de la seconde salle du Rialto ne permet pas
d'apercevoir tout le monde jouer et le show s'avère un peu
frustrant. Même la sono ne rend pas hommage aux grandes envolées
lyriques du couple Jake Lasek et Olga Goreas. M'enfin les plus
perspicaces auront décelé quatre nouveaux morceaux que l'on
retrouvera sur un nouvel album à paraître en janvier prochain.
Et voilà Pop
Montréal 2015 c'est fini. Ce report en fut ma version mais nul doute
que personne n'a vécu le même festival tant la programmation était
large. C'est un peu ça que l'on vient chercher ici. A l'année
prochaine ?
Le site officiel du festival
Le site officiel du festival
1 Comment:
on pourrait s'amuser à compter les vieilles gloires du rock méchant qu'on a réussi à approcher MAIS qui ont bien vieilli sur scène ou sur disque: perso dans mon expérience personnelle :
les stooges
mike watt
jello biafra ( dernier album avec un big band new orleans : c'est du tonnerre!)
bises
c'est drôle que tu dises que les sonics c'est bon enfant, c'est qu'ils ont dû vraiment se ratatiner un peu, parce que sur disque c'est totalement explosif !
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