28 octobre 2016

Preoccupations - s/t (2016)

Il n'y a qu'à imaginer de nouveaux fers de lance du rock français qui porteraient le patronyme de Fellaghas ou bien Néo-Destour ! Et on aura une idée de ce que le quatuor venu de Calgary (Canada) a pu endurer de son administration : concerts annulés, pression...

Bref, sans soute le nom de Viet Cong était-il devenu trop lourd à porter... Qu'importe le flacon ; pourvu qu'on ait l'ivresse  c'est ce qu'ont dû se dire Matt Flegel et ses copains, qui reviennent avec un album sombre, aux voix sépulcrales et à l'humeur toujours rieuse.


Viet Cong ne varie pas d'un iota en se suicidant sur l'autel du bon goût. On est ici dans un post-punk blafard où l'on croit reconnaître les fantômes de Killing Joke ("Fever"), tel synthé de Magazine (" Anxiety"), beaucoup de chorus façon Banshees (n'importe quel morceau) ; et cela n'étonne guère : le groupe dans sa première incarnation ne reprenait-il pas Bauhaus ("Dark entries") ?

De surcroît, tous les titres pourraient porter la signature primesautière d'un Joy Division : "Anxiety", "Monotony", "Memory", "Forbidden", "Stimulation"...

Les canadiens, mus par de nombreuses et denses tournées, ne rechignent pas à reproduire un son rugueux, métallique, aux aspérités malaisées et agressives, témoin cette basse bourdonnante, cette batterie martiale telle qu'elles pouvaient être pratiquées par les Cure, autre grande influence de Preoccupations. Difficile de dissocier les chansons qui s'imbriquent les unes aux autres dans un ensemble qui fait aussi la part belle aux claviers, prônant un son des plus cinématographique et déviant, comprendre les ambiances oniriques du compatriote David Cronenberg - il semble par ailleurs que le (génial) eXistenZ ait servi de rampe de lancement pour la genèse de cet album.

L'auditeur, pour peu qu'il s'y adonne, aimera se perdre dans ce dédale d'écho, d'ambiances post-punk d'après le déluge. Trippant.

En bref : changement d'identité mais pas de projet artistique pour le quartette canadien.  Une musique toujours sombre, dense et qui peut appeler à la transe. Frenzy.




le site du groupe


  le clip de "Anxiety"
 
 "Monotony"
 

1 Comment:

M.Ceccaldi said...

ça ne m'étonne pas que tu aimes ce genre de zique sombre, c'est toi qui m'a fait découvrir Bauhaus ! avec les années, je n'écoute plus trop ce genre, joy division, rock gothique, batcave, postpunk, jessica 93,killing joke, les ambiances sont belles, et pour peu qu'il y ait un effort sur les sonorités, la voix... mais maintenant il m'en faut plus pour m'exciter
bises