04 décembre 2016

Meshuggah - Transbordeur de Lyon 27/11/16

Meshuggah : trois dates en France - Actu - La Grosse Radio Metal ...


Le meilleur groupe à grosses guitares du monde nous avait laissé un peu sur notre faim au mois de juillet à Montreux (voir dans ces colonnes), pas loin de passer pour un groupe un peu fatigué de tourner, en comparaison de papy Slayer plus en forme que jamais, et qui jouait juste après. Entre temps, nouvel album sorti en en novembre, plus rock'nroll, moins cérébral, enregistré live (ce qu'il n'avait pratiquement jamais fait, tant leur musique est complexe, et parfois difficilement jouable par les musiciens eux-mêmes!), le truc qui sonne méchant et agressif, et qui promettait un live bien costaud. C'est parti donc pour l'european tour de Meshuggah, avec nouvel album, nouveau set et nouveau light show, autant dire que les fans étaient bien chauds ce soir là ! D'autant plus que la setlist est censée se terminer sur "futur breed machine", tube absolu qui a fait prendre conscience du style meshuggien au moment de Destroy erase improve, et que le groupe ne joue plus en concert depuis 10 ans. Après avoir remercié la première partie d'être bien nulle (High on Fire, pour info, du Motorhead avec des plans stoner et quelques riffs à la Melvins, mais je me souviens surtout de la bière et des frites que j'ai pas pu manger parce que l'attente au bar à frites était trop importante), on peut passer aux choses sérieuses !


On commence par les deux premiers morceaux du nouvel album,"Clockworks" (structure affolante!) et "Born in dissonance" (descente de guitare chromatico-bizarre!). On est tout de suite rassuré, le Meshuggah a décidé de nous en mettre plein la vue ! Le chanteur est parfaitement mixé, et pousse les potards du raclement de gorge à fond, magnifié par la lumière blanche qui souligne les pics d'intensité. Un surdoué s'occupe du light show et joue les riffs tordus et les patterns avec ses lumières, sans jamais se manquer sur les mesures impaires et les contre temps! autant dire un membre à part entière du groupe ! Au fond ce qui fait vibrer dans cette musique c'est non seulement que ça ne ressemble à rien d'autre, mais surtout ce groove affolant, cette agressivité  alors qu'on est clairement dans une musique savante à la Zappa, un truc ultra écrit et complexe, joué de mémoire de la façon la plus naturelle possible, comme de la Funk à un accord ! C'est aussi ce devenir rythme de chaque instrument, qui fait que la huit cordes rythmique se fond avec la batterie et la basse, dans une coulée polyrythmique, ou surnagent la guitare lead et la voix. Sur le morceau "Nostrum", cette logique n'est jamais allé aussi loin. D'ailleurs, les soli atonaux de Thordendal sont toujours aussi beaux, et sont capables de faire pogoter le public, alors que le tempo est plutôt médium. L'intensité va croissante, au fil du set, avec un "dancers to a discordant system" trés violent, un "Bleed" toujours aussi monstrueux, et un "future breed machine" qui finit de nous achever. Vive le swing !


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