"Tout au long de l'album, la musique hésite entre un Oum Kalsoum revival et un cours de batterie pour attardés mentaux. Pas de guitare, pas de synthé, pas de cuivre, pas de riffs...Rien ! Que dalle ! De quoi porter plainte pour tromperie sur la marchandise. (...) Vous pouvez pas savoir à quel point ce truc peut être chiant, mais chiant. (...)"
Ces propos peu amènes mais hilarants étaient signés Michel Embareck dans le mythique mensuel Best de juillet 81....et concernait le très radical The Flowers Of Romance de Public Image Ltd.
Ces propos peu amènes mais hilarants étaient signés Michel Embareck dans le mythique mensuel Best de juillet 81....et concernait le très radical The Flowers Of Romance de Public Image Ltd.
Ce commentaire aurait très bien pu être celui de Drum's Not Dead, le 3ème album des inclassables Liars (et pas The Liars) de la Grosse Pomme, qui en reprend les contours tout en aspérités. Disque peu engageant, aux frontières de la folie schizophrène mais qu'il convient d'écouter de bout en bout pour en cerner l'expérience malade, en matant de préférence le court-métrage d'Angus Andrews la figure de proue du trio - pas celui avec l'escargot baveux qui grimpe l'escalier .
Qu'il paraît loin et conventionnel le debut des New Yorkais : ce They Threw Us All In A Trench And Stuck A Monument On Top - rien à voir avec le nanar Jo de Jean Girault - il est vrai datant de l'époque révolue d'une première mouture de Liars articulée autour de Andrews. Et qu'on pouvait quasi résumer à une sorte de hip hop malade dans son minimalisme.
Le deuxième album au titre lui aussi très long, parce qu'inécoutable avait donné le ton : Liars serait l'un des nouveaux groupes de la très expérimentale nouvelle scène de New York, sur lequel il allait falloir compter.
Bâti de manière fumeuse autour de deux personnages récurrents, Drum et Mt Heart Attack, ce disque qui n'a de conceptuel que son tracklisting s'apparente à une odyssée cauchemardesque, une transe vaudoue, une chose difficilement identifiable. Alors bien sûr, par rapport à l'instrumentation savoureusement décriée par Embareck dans l'oeuvre précitée, ici on trouve une part congrue de claviers, de guitares, mais mixés en un magma qui le dispute au didgeridoo aborigène.
Durant une quarantaine de minutes, Andrews et ses copains psalmodient, gémissent, la jouent parfois comptines de nuit étoilée ("It Fit When I Was A Kid", "The Other Side Of Mt. Heart Attack") qui ont le bon goût de clôturer les deux faces. Sans jamais négliger un aspect potache qui empêche le trio de se prendre au sérieux et de manquer de distance avec son oeuvre. Rappelons à toutes fins utiles que "It Fit When I Was A Kid" paru en single, proposait sur sa pochette avec bandeaux, le visage des trois musiciens (il s'agissait bien sûr d'un détournement) en position de triolisme gay hardcore. Pochette qui dans sa version non censurée hélas jamais parue était destinée à être mangée (!)
L'une des rares respirations, de moments apaisées de Drum's Not Dead, la chanson-titre qui donne à frayer avec une S.F telle que les ados américains en raffolent. Le tout en s'inspirant très librement de la mélodie doucereuse du "You Showed Me" des Byrds. Ambiance.
Pour le reste, il est probable que l'ambiance paranoïaque et délétère des 8 autres pièces de l'album en désarçonnent plus d'un qui n'est pas sensible aux scansions abruptes de Liars.
Reste que dans un monde indé des plus formatés, les divagations proches de Sun Ra d'un des groupes les plus intrigants (et fondateurs) de son époque vont à n'en pas douter perdurer au-delà des modes et qu'on en reparlera dans 30 ans dans l'édition n°8 de l'anthologie d'Assayas.
En bref : l'abolition du concept de chanson par un groupe certes connu pour ses expérimentations, mais qui ici déstructure, agace, fascine et dérange. Totalement inclassable.
Qu'il paraît loin et conventionnel le debut des New Yorkais : ce They Threw Us All In A Trench And Stuck A Monument On Top - rien à voir avec le nanar Jo de Jean Girault - il est vrai datant de l'époque révolue d'une première mouture de Liars articulée autour de Andrews. Et qu'on pouvait quasi résumer à une sorte de hip hop malade dans son minimalisme.
Le deuxième album au titre lui aussi très long, parce qu'inécoutable avait donné le ton : Liars serait l'un des nouveaux groupes de la très expérimentale nouvelle scène de New York, sur lequel il allait falloir compter.
Bâti de manière fumeuse autour de deux personnages récurrents, Drum et Mt Heart Attack, ce disque qui n'a de conceptuel que son tracklisting s'apparente à une odyssée cauchemardesque, une transe vaudoue, une chose difficilement identifiable. Alors bien sûr, par rapport à l'instrumentation savoureusement décriée par Embareck dans l'oeuvre précitée, ici on trouve une part congrue de claviers, de guitares, mais mixés en un magma qui le dispute au didgeridoo aborigène.
Durant une quarantaine de minutes, Andrews et ses copains psalmodient, gémissent, la jouent parfois comptines de nuit étoilée ("It Fit When I Was A Kid", "The Other Side Of Mt. Heart Attack") qui ont le bon goût de clôturer les deux faces. Sans jamais négliger un aspect potache qui empêche le trio de se prendre au sérieux et de manquer de distance avec son oeuvre. Rappelons à toutes fins utiles que "It Fit When I Was A Kid" paru en single, proposait sur sa pochette avec bandeaux, le visage des trois musiciens (il s'agissait bien sûr d'un détournement) en position de triolisme gay hardcore. Pochette qui dans sa version non censurée hélas jamais parue était destinée à être mangée (!)
L'une des rares respirations, de moments apaisées de Drum's Not Dead, la chanson-titre qui donne à frayer avec une S.F telle que les ados américains en raffolent. Le tout en s'inspirant très librement de la mélodie doucereuse du "You Showed Me" des Byrds. Ambiance.
Pour le reste, il est probable que l'ambiance paranoïaque et délétère des 8 autres pièces de l'album en désarçonnent plus d'un qui n'est pas sensible aux scansions abruptes de Liars.
Reste que dans un monde indé des plus formatés, les divagations proches de Sun Ra d'un des groupes les plus intrigants (et fondateurs) de son époque vont à n'en pas douter perdurer au-delà des modes et qu'on en reparlera dans 30 ans dans l'édition n°8 de l'anthologie d'Assayas.
En bref : l'abolition du concept de chanson par un groupe certes connu pour ses expérimentations, mais qui ici déstructure, agace, fascine et dérange. Totalement inclassable.
"The Other Side Of Mt Heart Attack"
3 Comments:
Les gens, vous qui lisez ces chroniques, venez laisser un avis un peu ! :)
salut les motherfuckers d'avignon
personnellement je suis straitgh edge, je ne conomme aucune drogue, mais sous forme musicale ! :-)
bon les liars j'ai un peu décroché, mais j'aime bien quand même
didon c'est pas ju qui a déjà chroniqué ce diks ?
bises
J
Drum's Not Dead est en effet le premier disque à bénéficier de deux chroniques dans DODB, c'est dire son excellence. Il y en aura d'autres.
Et bises à toi avec un peu de retard :)
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