Ces deux là étaient faits pour s'entendre. Lui, discret et taiseux, elle énigmatique, elfe égaré qui aimait à fréquenter les cimetières et les lieux interlopes de Grangemouth dans leur Ecosse natale.
C'est donc là au nord du pays que Robin Guthrie, guitariste, compositeur, producteur rencontre Elizabeth Fraser, pythie indomptable que certains membres de son entourage prennent pour une sorcière. Avec sa future muse, à qui il unira son destin à la scène comme à la ville, Guthrie crée une entité unique, un groupe marqué au fer rouge par la scène post-punk foisonnante en Grande-Bretagne. Avec l'aide d'un troisième comparse bassiste, le duo lance Cocteau Twins qui n'a pas de lien direct avec le poète français. Peu de gens le savent en effet ; c'est du titre d'une chanson d'un autre groupe écossais Johnny and The Self Abusers soit des Simple Minds en herbe que le trio tirera son intriguant patronyme.
Cocteau Twins se distingue rapidement. Sa new-wave qui évoque de loin une Siouxsie and the Banshees mal dégrossie met en exergue le parti pris chanté extravagant de Liz. Celle-ci psalmodie de vagues allitérations qui inspirent d'ailleurs chaque titre des chansons du groupe : aucune signification, aucun sens explicite voire implicite. Il s'agit avant tout d'une étrange musicalité de syllabe que chaque auditeur peut interpréter à sa guise. Son chant deviendra sa marque de fabrique et aussi probablement hélas ce qui inspirera moult insupportables chanteuses de variété anglophones dont il est inutile de lister les noms ; et probablement à un degré moindre le style d'une Sinead O'Connor.
C'est donc là au nord du pays que Robin Guthrie, guitariste, compositeur, producteur rencontre Elizabeth Fraser, pythie indomptable que certains membres de son entourage prennent pour une sorcière. Avec sa future muse, à qui il unira son destin à la scène comme à la ville, Guthrie crée une entité unique, un groupe marqué au fer rouge par la scène post-punk foisonnante en Grande-Bretagne. Avec l'aide d'un troisième comparse bassiste, le duo lance Cocteau Twins qui n'a pas de lien direct avec le poète français. Peu de gens le savent en effet ; c'est du titre d'une chanson d'un autre groupe écossais Johnny and The Self Abusers soit des Simple Minds en herbe que le trio tirera son intriguant patronyme.
Cocteau Twins se distingue rapidement. Sa new-wave qui évoque de loin une Siouxsie and the Banshees mal dégrossie met en exergue le parti pris chanté extravagant de Liz. Celle-ci psalmodie de vagues allitérations qui inspirent d'ailleurs chaque titre des chansons du groupe : aucune signification, aucun sens explicite voire implicite. Il s'agit avant tout d'une étrange musicalité de syllabe que chaque auditeur peut interpréter à sa guise. Son chant deviendra sa marque de fabrique et aussi probablement hélas ce qui inspirera moult insupportables chanteuses de variété anglophones dont il est inutile de lister les noms ; et probablement à un degré moindre le style d'une Sinead O'Connor.
Vite lâchés par leur bassiste après la parution de Garlands (1982), et après s'être retrouvés en duo sur Head Over Heels (1983), Guthrie et Fraser enrôlent un nouveau bassiste qui deviendra le dernier membre permanent du groupe en la personne de Simon Raymonde.
Chouchous de John Peel qui s'entiche généralement des meilleurs newcomers, Cocteau Twins devient dès ses débuts partenaire avec Ivo Watts-Russell, créateur d'un nouveau label indé, au graphisme au moins aussi typé et reconnaissable que au hasard les mythiques Rough Trade et Factory. Comme un clin d'oeil c'est la chanson "Ivo" qui sert d'ouverture à l'album.
Treasure, entre autres titres de gloire est l'un des albums préférés de Robert Smith, qui heureusement en a un peu moins à citer que Kurt Cobain. Il servira en effet de bande-son au mariage du gros Bob ; celui-ci y trouvant sans doute une religiosité qui sied à des pompes nuptiales. Il y a en effet dans le troisième LP de Cocteau Twins une solennité, une beauté enchanteresse. Là où les guitares épaulées de discrets synthés se fondent en une lave enchanteresse, les halètements et murmures exquis de Liz résonnent comme de troublants chants de sirène - sur l'un des avatars du groupe This Mortal Coil, la chanteuse reprendra de façon sublime et comme une évidence, le "Song to a siren" de Tim Buckley.
Les titres de Treasure sont tous des prénoms qui renvoient à des déesses grecques de l'Antiquité, des reines, des prénoms latins, des valets et autres rois que l'on peut trouver dans un jeu de cartes. ("Persephone", "Alysius", "Pandora", "Beatrix, "Cicely"). Plus que la préciosité du groupe qui préférant revenir à plus de sobriété reniera cet album et reviendra aux allitérations murmurées dès Victorialand (1986), l'auditeur retiendra les aspects émotionnels et poétiques de ce disque, générationnel s'il en est ; qui marqua et pas que, des légions de goths dépressifs.
Il est d'ailleurs objectif de préciser que de tous les groupes indés de son époque, Cocteau Twins est celui qui assez étonnamment raflera la mise du grand public et développera une visée commerciale assez inédite pour les quatre et derniers disques à venir. Mais pouvait-il en être autrement pour une formation dont Prince lui-même, grande star des eighties bling bling s'était entiché et voulait faire tourner ?
Treasure, un nom prédestiné il est vrai.
En bref : le disque que tout non fan de goth se doit de posséder. Loin du côté chochotte qu'on pourrait lui trouver, un caractère émotionnel inédit et enveloppant entoure le 3ème Cocteau Twins.
Chouchous de John Peel qui s'entiche généralement des meilleurs newcomers, Cocteau Twins devient dès ses débuts partenaire avec Ivo Watts-Russell, créateur d'un nouveau label indé, au graphisme au moins aussi typé et reconnaissable que au hasard les mythiques Rough Trade et Factory. Comme un clin d'oeil c'est la chanson "Ivo" qui sert d'ouverture à l'album.
Treasure, entre autres titres de gloire est l'un des albums préférés de Robert Smith, qui heureusement en a un peu moins à citer que Kurt Cobain. Il servira en effet de bande-son au mariage du gros Bob ; celui-ci y trouvant sans doute une religiosité qui sied à des pompes nuptiales. Il y a en effet dans le troisième LP de Cocteau Twins une solennité, une beauté enchanteresse. Là où les guitares épaulées de discrets synthés se fondent en une lave enchanteresse, les halètements et murmures exquis de Liz résonnent comme de troublants chants de sirène - sur l'un des avatars du groupe This Mortal Coil, la chanteuse reprendra de façon sublime et comme une évidence, le "Song to a siren" de Tim Buckley.
Les titres de Treasure sont tous des prénoms qui renvoient à des déesses grecques de l'Antiquité, des reines, des prénoms latins, des valets et autres rois que l'on peut trouver dans un jeu de cartes. ("Persephone", "Alysius", "Pandora", "Beatrix, "Cicely"). Plus que la préciosité du groupe qui préférant revenir à plus de sobriété reniera cet album et reviendra aux allitérations murmurées dès Victorialand (1986), l'auditeur retiendra les aspects émotionnels et poétiques de ce disque, générationnel s'il en est ; qui marqua et pas que, des légions de goths dépressifs.
Il est d'ailleurs objectif de préciser que de tous les groupes indés de son époque, Cocteau Twins est celui qui assez étonnamment raflera la mise du grand public et développera une visée commerciale assez inédite pour les quatre et derniers disques à venir. Mais pouvait-il en être autrement pour une formation dont Prince lui-même, grande star des eighties bling bling s'était entiché et voulait faire tourner ?
Treasure, un nom prédestiné il est vrai.
En bref : le disque que tout non fan de goth se doit de posséder. Loin du côté chochotte qu'on pourrait lui trouver, un caractère émotionnel inédit et enveloppant entoure le 3ème Cocteau Twins.
2 Comments:
En effet, de loin le meilleur album de Cocteau Twins à mon avis, même c'est un de ceux que le groupe lui-même aime le moins. Allez comprendre...
Les artistes ont parfois un recul singulier voire inattendu sur leur oeuvre.
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