On a perdu quelques années durant la trace de Geoff Barrow. Or il n'était pas bien loin et tournait assidument avec son nouveau groupe. Celui-ci, curieusement baptisé Beak avec un > repousse les frontières du nom post-moderne.
On connaissait that dog (sans majuscules s'il vous plaît), dEUS (avec le "d" initial miniscule s'il vous plaît), les très amusants !!! (désignés "tchik tchik tchik") - bon, il y avait aussi le quatrième album de Led Zeppelin et son titre en forme de dessins cabalistiques, le Sigur Ros et son ( ). Voici maintenant Beak> et son nouvel album, le troisième et logiquement intitulé >>>.
La musique ? Rien de neuf sous le soleil. Du lo-fi avec des batteries caverneuses, du chant ânonné, des rythmiques spasmodiques ou en cavalcade, un son qui restitue bien les voûtes du garage et la veste enfouie dans la grosse caisse. Une atmosphère de soundtrack à la Carpenter avec des synthés glaciaires ("The Brazilian", "Abbots Leigh", limite musique concrète).
Alors ça n'est pas dans les vieilles marmites que l'on fait forcément les meilleures soupes ; mais force est de dire que le pari de Geoff Barrow est gagné, en ce sens que son disque est probablement le meilleur disque de post-rock que l'on ait entendu depuis une décennie.
Notamment sur le superbe "Allé sauvage" (sic) - les anglophones et leurs licences orthographiques - qui parvient à sonner comme Trans Am, autre influence évidente, lorsque le gang US se pique de Kraftwerk.
Le trio - qui compte un nouveau membre depuis les débuts très planants du groupe - sait faire preuve de bon goût : en soignant ses singles : le très bon "Brean down" qui insuffle l'athmospère chill-out de >>>, en singeant le mythique macaron Atlantic sur son label (Invada) ; et enfin en rendant plus accessibles des mélodies jusque-là plus ébauchées qu'autre chose dans ses deux premiers (réussis) opus.
Disons que Beak> opère presque un virage pop indie ici ("Brean down", "Harvester", King of the castle"). Son disque sonne ainsi davantage Tortoise, UI, Slint quand il évoquait hier Can, Neu ou Cluster. On sent que le "divorce" d'avec le fétu de paille qui faisait office de chanteuse dans son précédent groupe a fait du bien à Barrow qui ici se lâche. Il conçoit qu'il n'est pas un très grand batteur et s'en moque comme de son premier sampler. Ici, on expérimente, on vocalise de façon simple parfois simpliste comme le veut la tradition du post-rock qui n'est pas connu pour engendrer les meilleurs vocalistes. Ce dont l'auditeur se fout d'ailleurs ; la voix étant perçue comme un instrument.
De superbes ambiances sont créées, et le trio ose même une adorable et déprimante bluette avec cordes à la fin de son disque ("When we fall") dont on jurerait que les bandes ont été passées par le tambour d'une machine à laver. Ou enregistrées dans un grille-pain selon l'expression consacrée.
Enfin, impossible de passer à côté de cette pochette. Non décidément, Beak> a tout bon.
On connaissait that dog (sans majuscules s'il vous plaît), dEUS (avec le "d" initial miniscule s'il vous plaît), les très amusants !!! (désignés "tchik tchik tchik") - bon, il y avait aussi le quatrième album de Led Zeppelin et son titre en forme de dessins cabalistiques, le Sigur Ros et son ( ). Voici maintenant Beak> et son nouvel album, le troisième et logiquement intitulé >>>.
La musique ? Rien de neuf sous le soleil. Du lo-fi avec des batteries caverneuses, du chant ânonné, des rythmiques spasmodiques ou en cavalcade, un son qui restitue bien les voûtes du garage et la veste enfouie dans la grosse caisse. Une atmosphère de soundtrack à la Carpenter avec des synthés glaciaires ("The Brazilian", "Abbots Leigh", limite musique concrète).
Alors ça n'est pas dans les vieilles marmites que l'on fait forcément les meilleures soupes ; mais force est de dire que le pari de Geoff Barrow est gagné, en ce sens que son disque est probablement le meilleur disque de post-rock que l'on ait entendu depuis une décennie.
Notamment sur le superbe "Allé sauvage" (sic) - les anglophones et leurs licences orthographiques - qui parvient à sonner comme Trans Am, autre influence évidente, lorsque le gang US se pique de Kraftwerk.
Le trio - qui compte un nouveau membre depuis les débuts très planants du groupe - sait faire preuve de bon goût : en soignant ses singles : le très bon "Brean down" qui insuffle l'athmospère chill-out de >>>, en singeant le mythique macaron Atlantic sur son label (Invada) ; et enfin en rendant plus accessibles des mélodies jusque-là plus ébauchées qu'autre chose dans ses deux premiers (réussis) opus.
Disons que Beak> opère presque un virage pop indie ici ("Brean down", "Harvester", King of the castle"). Son disque sonne ainsi davantage Tortoise, UI, Slint quand il évoquait hier Can, Neu ou Cluster. On sent que le "divorce" d'avec le fétu de paille qui faisait office de chanteuse dans son précédent groupe a fait du bien à Barrow qui ici se lâche. Il conçoit qu'il n'est pas un très grand batteur et s'en moque comme de son premier sampler. Ici, on expérimente, on vocalise de façon simple parfois simpliste comme le veut la tradition du post-rock qui n'est pas connu pour engendrer les meilleurs vocalistes. Ce dont l'auditeur se fout d'ailleurs ; la voix étant perçue comme un instrument.
De superbes ambiances sont créées, et le trio ose même une adorable et déprimante bluette avec cordes à la fin de son disque ("When we fall") dont on jurerait que les bandes ont été passées par le tambour d'une machine à laver. Ou enregistrées dans un grille-pain selon l'expression consacrée.
Enfin, impossible de passer à côté de cette pochette. Non décidément, Beak> a tout bon.
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