La trajectoire de Stephen Duffy n'est pas banale. A l'orée des années 80, il est à un cheveu d'épouser une carrière de garçon-coiffeur puisqu'il est à l'origine des permanentés Duran Duran dont il ne partagera pas l'OPA en règle que ce groupe commettra sur les charts pendant toute une décennie ; Stephen quittant le navire assez vite.
Pas de quoi s'en lamenter a fortiori ; même si son banquier a pu à juste titre tirer la gueule. Et pas sûr que Tintin comme on le surnomma - d'après le nom d'un de ses projets annexes - n'ait eu l'heur de s'en émouvoir ni que la pop folk gracile y ait perdu au change.
En effet, Stephen Duffy qui à l'image de tant de ses compatriotes blafards de la perfide Albion, reste l'un des secrets les mieux gardés en terme de songwriting racé et précieux, a la bonne idée de monter son groupe à lui, The Lilac Time au milieu de la décennie bling bling.
Pop, folk, orchestrations soignées, chant d'une justesse et d'une suavité inattaquables, le groupe tient toutes ses promesses dès son premier album sans titre, avec notamment le majestueux "Rockland". Flanqué de son frère Nick qui lui prête à l'occasion main forte à la composition, tout comme son compatriote liverpuldien Michael Head le fait avec brio, au sein des Strands - les deux hommes partagent plus d'un feeling dans leur musique - The Lilac Time devient in fine une affaire de famille.
En 1999, Claire Worrall, future Mme Duffy se joint au groupe ; et c'est peu dire que ses douces harmonies vocales enluminent le son du groupe. Un peu comme les vocaux de Linda Ronstadt ou d'Emmylou Harris sur certains des meilleurs disques de Neil Young au parfum country.
Ce sont les douceurs slide de "I won't die for you", de "A dream that we all share" où pointent ces onctueuses effluves pastorales d'un album dont la pochette restitue la moiteur amniotique. Impression confirmée par l'instrumentation folk où violon et banjo sont conviés sur les deux magnifiques instrumentaux ("Broken cloud", "The spirit moves") qui sont eux l'oeuvre du frère Nick.
Sur l'ensemble de ce splendide 5ème Lp, le chant languide et posé de Stephen Duffy fait merveille et ressemble fort à une ode à un bonheur conjugal rêvé ("Salvation song"), à une Arcadie fantasmée ("A dream that we all share", "Mayfly too"), d'où sourd parfois une insondable tristesse ("Back in the car park" magnifique).
L'ensemble des chansons de ce long format serait sans doute à citer, ainsi la perfection folk de "The nursery walls", de "A day in the night" ou bien "All over again".
Tout ce beau répertoire est également à rapprocher des grands noms américains contemporains tels les Mark Linkhous (Sparklehorse), Conor Oberst (Bright Eyes) ou Stephin Merritt (The Magnetic Fields) avec lesquels The Lilac Time a en commun cette délicatesse toute émotionnelle. Et aussi sans doute ce statut de groupe-culte.
En bref : il faut redécouvrir d'urgence le talent d'écriture de Stephen Duffy. Qui dans un anonymat scandaleux, parvient à faire perdurer le délicat art de songwriter dans les confins pop et folk boisés de la perfide Albion.
Pas de quoi s'en lamenter a fortiori ; même si son banquier a pu à juste titre tirer la gueule. Et pas sûr que Tintin comme on le surnomma - d'après le nom d'un de ses projets annexes - n'ait eu l'heur de s'en émouvoir ni que la pop folk gracile y ait perdu au change.
En effet, Stephen Duffy qui à l'image de tant de ses compatriotes blafards de la perfide Albion, reste l'un des secrets les mieux gardés en terme de songwriting racé et précieux, a la bonne idée de monter son groupe à lui, The Lilac Time au milieu de la décennie bling bling.
Pop, folk, orchestrations soignées, chant d'une justesse et d'une suavité inattaquables, le groupe tient toutes ses promesses dès son premier album sans titre, avec notamment le majestueux "Rockland". Flanqué de son frère Nick qui lui prête à l'occasion main forte à la composition, tout comme son compatriote liverpuldien Michael Head le fait avec brio, au sein des Strands - les deux hommes partagent plus d'un feeling dans leur musique - The Lilac Time devient in fine une affaire de famille.
En 1999, Claire Worrall, future Mme Duffy se joint au groupe ; et c'est peu dire que ses douces harmonies vocales enluminent le son du groupe. Un peu comme les vocaux de Linda Ronstadt ou d'Emmylou Harris sur certains des meilleurs disques de Neil Young au parfum country.
Ce sont les douceurs slide de "I won't die for you", de "A dream that we all share" où pointent ces onctueuses effluves pastorales d'un album dont la pochette restitue la moiteur amniotique. Impression confirmée par l'instrumentation folk où violon et banjo sont conviés sur les deux magnifiques instrumentaux ("Broken cloud", "The spirit moves") qui sont eux l'oeuvre du frère Nick.
Sur l'ensemble de ce splendide 5ème Lp, le chant languide et posé de Stephen Duffy fait merveille et ressemble fort à une ode à un bonheur conjugal rêvé ("Salvation song"), à une Arcadie fantasmée ("A dream that we all share", "Mayfly too"), d'où sourd parfois une insondable tristesse ("Back in the car park" magnifique).
L'ensemble des chansons de ce long format serait sans doute à citer, ainsi la perfection folk de "The nursery walls", de "A day in the night" ou bien "All over again".
Tout ce beau répertoire est également à rapprocher des grands noms américains contemporains tels les Mark Linkhous (Sparklehorse), Conor Oberst (Bright Eyes) ou Stephin Merritt (The Magnetic Fields) avec lesquels The Lilac Time a en commun cette délicatesse toute émotionnelle. Et aussi sans doute ce statut de groupe-culte.
En bref : il faut redécouvrir d'urgence le talent d'écriture de Stephen Duffy. Qui dans un anonymat scandaleux, parvient à faire perdurer le délicat art de songwriter dans les confins pop et folk boisés de la perfide Albion.
0 Comments:
Post a Comment