C'est au sein des Walker Brothers les frères Ramones du glamour sixties - tous les membres étaient beaux gosses - que Noel Scott Engel connaît tout d'abord le succès. Et pas n'importe quel succès. On parle d'un succès Beatlemaniesque, d'émeutes et de syncopes au sortir de scène du trio ricain.
Mais à force de capter ainsi l'attention de la gent féminine, les membres du groupe en arrivent à se jalouser entre eux et à se disputer le leadership. Cela entraîne le split inévitable.
Mais à force de capter ainsi l'attention de la gent féminine, les membres du groupe en arrivent à se jalouser entre eux et à se disputer le leadership. Cela entraîne le split inévitable.
Mais Scott renaît et exilé en Angleterre y devient rapidement un taulier. L'influence principale et inspiratrice de ses trois premiers albums solo ? Jacques Brel, dont il reprend de "Jackie" ("Jacky") à "If you go away" ("Ne me quitte pas") à peu près toutes les chansons les plus connues. Il popularise notamment "My death" ("La mort") que lui piquera par la suite Bowie, en en décuplant s'il était possible l'esprit théâtral, le mood cabaret. Car Scott Walker, et c'est ainsi que va évoluer l'essentiel de sa première partie de carrière (la plus réussie), va privilégier la pop baroque croulant sous les arrangements de cordes, flûtes et cuivres. Qui va donner d'autant plus de relief à son éblouissant baryton.
Néanmoins, le blondinet de ces dames, pour incroyable que soient ses talents d'interprète - il compose un peu mais reprend surtout des standards, du Tim Hardin entre autres - en oublie qu'à ses heures il est un fin musicien et compositeur. C'est vrai qu'il ne jouait pas une note avec ses "frères" sur les albums de son boys band ; mais il est néanmoins un bassiste chevronné et sait écrire des chansons.
Pour cela, et même s'il est toujours épineux de valider et de faire ressortir telle ou telle oeuvre d'un répertoire, Scott 4 est généralement reconnu comme le vrai grand départ de l'oeuvre de Scott Walker, son chef d'oeuvre indubitable, édité sous son véritable patronyme. Ici notre homme compose pour la première fois l'intégralité d'un album, les 10 titres impérissables qui constituent ce disque. Accompagné d'un orchestre le chanteur fait feu de tout bois : existentialisme (citation de Camus sur la pochette), cinéma Bergmanien ("The seventh seal"), notre crooner évoquant tant Sinatra que le chanteur d'opérette, enchaîne les titres de bravoure. Ainsi cette incroyable de magnificence ode à la paix "The old man's back again (Dedicated to the neo-Stalinist regime)", ces "Angels of ashes", "Duchess", "Rhymes of goodbye" à la beauté ensorcelante et aux arrangements confondants.
La décennie suivante verrait Scottt Engel décliner en créativité et servir sur commande des albums bien moins audacieux, qu'il s'agisse de country ou de thèmes cinématographiques. Puis sa production deviendrait rare (un album par décennie) et parfois très surprenante voire déconcertante - les albums Climate Of Hunter, Tilt et jusqu'à cette dernière collaboration avec le groupe Sunn O)) en toute fin de carrière.
Une chose est sûre : Neil Hannon, Jarvis Cocker, David Sylvian, Marc Almond, Thom Yorke et bien entendu David Bowie ont su se repaître à satiété du style grandiloquent mais totalement assumé et maîtrisé de l'américain. Et pour ceux encore de ce monde, l'ont amèrement pleuré en ce sombre jour de 22 mars 2019.
En bref : le dernier grand disque (et le meilleur) de la période baroque de Scott Walker. Le premier où ses talents d'écriture rivalisent in extenso avec ses interprétations magistrales. Un disque qui a traumatisé plus d'un musicien anglais . Une référence.
La décennie suivante verrait Scottt Engel décliner en créativité et servir sur commande des albums bien moins audacieux, qu'il s'agisse de country ou de thèmes cinématographiques. Puis sa production deviendrait rare (un album par décennie) et parfois très surprenante voire déconcertante - les albums Climate Of Hunter, Tilt et jusqu'à cette dernière collaboration avec le groupe Sunn O)) en toute fin de carrière.
Une chose est sûre : Neil Hannon, Jarvis Cocker, David Sylvian, Marc Almond, Thom Yorke et bien entendu David Bowie ont su se repaître à satiété du style grandiloquent mais totalement assumé et maîtrisé de l'américain. Et pour ceux encore de ce monde, l'ont amèrement pleuré en ce sombre jour de 22 mars 2019.
En bref : le dernier grand disque (et le meilleur) de la période baroque de Scott Walker. Le premier où ses talents d'écriture rivalisent in extenso avec ses interprétations magistrales. Un disque qui a traumatisé plus d'un musicien anglais . Une référence.
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