Le répertoire québécois a cela de
bien qu'il ne cesse de nous surprendre, pour qui sait par où le
prendre. D'aucun auraient passé leur tour devant cet artiste, plutôt
confidentiel dans nos contrées, mais véritable star chez nos cousin
d'outre Atlantique. Comme avec Rêve Et Amour de Johnny ou
L' Interrogation de Dick Rivers, on se trouve ici en présence
d'un album à part dans la carrière d'un chansonnier finalement
assez classique. Un disque presque inconnu aussi là bas, que
s'arrachent (un seul pressage vinyle ever, pas de cd) quelques
initiés férus d'albums d'albums transgenres, à la frontière de la
library music, d'une liberté créatrice débridée.
Luc Cousineau on l'a dit est un québécois de Sherbrooke qui a fait partie du groupe mythique Les Alexandrins. Frère de musiciens, il touche vite à tout, du violoncelle au sax en passant par la contrebasse. Prolifique chansonnier (on lui doit plus de 200 morceaux), il créé en marge de sa carrière son propre label et y dépose son quatrième album solo - enfin sans les Alexandrins, parce qu'il est loin d'être seul sur cet enregistrement qui a réuni un beau paquet de musiciens, d'où l'impression d'ochestre, de grand instrumental, d'espace. Une production impeccable.
On ne sait pas si l'intention de Luc
Cousineau (décédé en 2017) était de faire un disque de library,
mais ça y ressemble fortement. Quasi instrumental, débordant de
groove,
slalomant entre un folklore latino américain (">"Valse
D'la Baie Saint James") et du gros balearic étonnement
moderne ("La Première
fois", cette guitare qui embarque à mi chemin !).
Tropical et aérien, Luc Cousineau est considéré comme l'un des
premiers albums soul/funk québécois.
Il y a de véritables bombes jazz soul
funk sur ce disque sous estimé de son auteur. "Vata
Mulata" par exemple. Cordes, cuivres, percus, choeurs, tout est
là dans ces morceaux que sont aussi "Marie Madeleine" ou
"Opus Aux Puces" avec son intro incroyable et l'amplitude
de son son.
Bizarrement,
l'album se termine comme un cheveu sur la soupe avec "Vivre En
Amour", son plus grand tube à ce jour, mais pas vraiment
représentatif. Efficace certes mais un peu cul-cul. Rien à vois
avec le reste. Mais bon un tube en guise de trouble fête, on a vu
pire.
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