Incorrigibles les 5 mancuniens de Cabbage reviennent avec un deuxième album sous le bras deux ans après la déflagration Nihilistic Glemour Shots et c'est un nouveau sans-faute.
Le contexte a pourtant changé : un nouveau membre, un nouveau studio, une pandémie qui décale d'autant un album prêt dès le début d'année mais qui pour les raisons que l'on sait ne sera mis en orbite qu'à la fin de l'été.
Exit l'excellent James Skelly à qui Lee Broadbent et Joe Martin avaient confié la production de leur premier effort. Les deux figures de proue qui déclarent s'être assagis à l'aube de la trentaine n'en ont pas moins dédié leur deuxième long format à un champignon hallucinogène sous couvert d'une illustration de pochette admirablement repoussante.
Conscient que les bienvenus coups de gueule et textes de Nihilistic.. soulignaient autant la pertinence du propos qu'ils faisaient montre du caractère vain de combats candides et perdus d'avance, Cabbage arrondit sa diatribe et délaisse le champ politique. Encore que... chassez le naturel, il n'est jamais loin. Tel ce brûlot sous lequel aucune herbe ne repoussera, ce "Leon the pig farmer" d'ouverture qui chasse autant du côté d'Orwell qu'il cite Trotski.
Ou "Raus !" furieux et désabusé et qui témoigne de la frustration d'une certaine frange de la jeunesse Britannique se sentant la génération cocue du Brexit. Et aussi le bien nommé et prolétaire"Once upon a time in the north".
Le changement dans la continuité se fait avec ces très virulents singles dans la veine de ce que le groupe a su offrir jusqu'à présent, témoin le furibard "Get outta my brain". Auquel pour être juste, il faut mentionner une ouverture plus aérée vers la pop du premier extrait dévoilé au printemps : l'élégiaque et irrésistible "You've made an art form (from falling to pieces)". Ses choeurs en forme d'effluves délicieux sont un hommage énamouré... au soap opera Coronation Street ! Ou bien la douceur oxymore qu'on n'aurait cru possible sur "Hatred".
Ou "Raus !" furieux et désabusé et qui témoigne de la frustration d'une certaine frange de la jeunesse Britannique se sentant la génération cocue du Brexit. Et aussi le bien nommé et prolétaire"Once upon a time in the north".
Le changement dans la continuité se fait avec ces très virulents singles dans la veine de ce que le groupe a su offrir jusqu'à présent, témoin le furibard "Get outta my brain". Auquel pour être juste, il faut mentionner une ouverture plus aérée vers la pop du premier extrait dévoilé au printemps : l'élégiaque et irrésistible "You've made an art form (from falling to pieces)". Ses choeurs en forme d'effluves délicieux sont un hommage énamouré... au soap opera Coronation Street ! Ou bien la douceur oxymore qu'on n'aurait cru possible sur "Hatred".
Mais le meilleur est quasi à venir sur l'outro. En 6'16'', Cabbage nous refait le coup de "Subhuman 2.0" de l'album précédent. Ballade presque "américaine" dans son dénuement, sa quiétude et ses paroles matures et apaisées. Qui seraient celles de jeunes gens prêts à se mettre en ménage et à fonder une famille que ça ne nous étonnerait pas plus que ça.
Qu'importe le flacon. Cabbage très à l'aise dans ses baskets peut compter sur deux grands songwriters et constitue sans doute le meilleur antidote à la sinistrose début de siècle. La meilleure antithèse au Brexit.
C’était sans compter hélas la teneur prophétique de ‘’Terminates here’’ le fantastique crescendo final de Amanita.... le groupe décidant de jeter l’éponge à l’issue de leur dernière tournée en 2021.
En bref : le meilleur groupe britannique des années 2020 redonnait de la voix et prenait son temps pour affiner et au-delà, le son post-punk revanchard qui avait fait sa renommée. Un (déjà) nouveau classique....avant le split prématuré.
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