C'est une constante : le bubblegum et le glam rock ont été des courants aussi fugaces qu'impitoyables en termes de renommée. Plus encore que la pop sucrée et arrangée du premier courant finalement vouée à disparaître après l'émancipation des grands groupes du British Beat (Kinks, Who Pretty Things, Beatles en tête), le rock à paillettes en a laissé un paquet sur le bas-côté. Tout comme The Sweet ou Slade, Cockney Rebel a plus que connu son heure de gloire mais ne fait guère plus frétiller que l'oeil de la ménagère britannique nostalgique.
La guitare est cependant présente mais elle ne se pavane pas comme on pourrait s'y attendre et sans lui ressembler ton pour ton, son suppléant le violon joue un peu ici le rôle du saxophone chez Roxy Music.
Le groupe fait d'emblée un carton, sort sous son premier patronyme deux premiers albums impeccables : The Human Menagerie (1973) et Psychomodo (1974). Le premier en particulier offre de purs classiques et se démarque avec une curieuse mélopée éditée en single et où le violon règne en maître ("Sebastian").
Hélas, comme le succès est là, les musiciens s'enflamment et se piquent d'ingérence au songwriting. Mais Steve Harley plus entêté et sûr de son art que quiconque, décide de virer tout le monde, de garder le nom du groupe en lui accolant savamment le sien devant. Tout le monde ? Non car le batteur, le moins velléitaire du lot - on le sait, les batteurs généralement ne sont pas trop regardants - échappe à la purge et continuera l'aventure tel un Martin Chambers chez Chrissie Hynde ou bien Jody Stephens avec Alex Chilton.
Cockney Rebel devient alors Steve Harley And Cockney Rebel pour couper court à toute ambiguïté. Le 3ème album du groupe sera sans doute le plus couronné de succès. Un titre en particulier, la bravache "Make me smile (comme up and see me)" devient un succès au point de s'écouler à plus d'un million d'exemplaire et de devenir plus tard l'un des titres-phares du manifeste Velvet Goldmine. Repris par à peu près tout le monde, ce titre fera même l'heur du répertoire de groupes indés des 90's, dont The Wedding Present, autre oublié notoire, qui offrira la version la plus emblématique et adoubée du reste par son créateur. Mais le reste du disque est à l'avenant : "The mad mad moonlight" est ainsi cet autre titre parfait où les riffs rythmiques (la guitare a repris quelque peu ses droits) sont dignes des meilleurs Alice Cooper ou Mott The Hoople. "Mr Raffles" est une magnifique ballade au piano aux dissonances de bon aloi."It wasn't me" et "Back to the farm" sont ces autres titres en formes d'hymnes mais tout pourrait être cité.
Steve Harley And Cockney Rebel tout au long des seventies et des eighties poursuivra une longue carrière mais sera vite hors radar des encyclopédies et surtout n'égalera plus la splendeur de ses trois premiers efforts. Qu'importe : les meilleures années avaient bien eu lieu.
En bref : l'un des grands oubliés du glam rock. Excentrique mais pas trop. Pailleté évidemment.
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