2008 : grande année pour la pop française estampillée parisienne. Avec les versaillais de Scenario Rock, les parisiens de Poni Hoax accouchent non sans douleur de leur deuxième album, le plus réussi, celui qui les fera connaître en France et à l'international.
Comme pour leur premier essai éponyme qui renfermait déjà un redoutable tube avec "Budapest", Poni Hoax refait le coup de la jeune fille nubile sur la pochette, ici dédoublée en mode pom-pom girl.
Comme pour leur premier essai éponyme qui renfermait déjà un redoutable tube avec "Budapest", Poni Hoax refait le coup de la jeune fille nubile sur la pochette, ici dédoublée en mode pom-pom girl.
S'il est vrai que la magie d'un groupe majeur repose sur la coexistence de ses membres, fussent certains réduits à un rôle mineur pour ce qui est de l'écriture et de la composition, les 5 membres historiques et inchangés de Poni Hoax furent un cas d'école. Si au départ, Nicolas Ker se charge exclusivement des textes et Laurent Bardainne de la musique, impossible de ne voir en leurs trois acolytes que de simples suiveurs.
Nicolas Villebrun est ce guitariste à la Mirwais, jouant comme son glorieux ainé à l'économie des parties essentiellement rythmiques sur l'electro pop du groupe. Arnaud Roulin est le binôme inamovible de Bardainne aux claviers. Et bien sûr qu'aurait été la sainte alchimie du glorieux quintette sans la présence de l'excentrique et flamboyant batteur Vincent Taeger. Celui-là même dont Nicolas Ker disait qu'il était son pendant sur scène et qu'un set souvent chaotique de Poni Hoax n'aurait su exister sans une performance à 100% de ses deux figures de proue.
Puisqu'il était question de tubes, entre réflexion autobiographique ("My own private Vietnam") et critique sur l'incommunicabilité (l'ironique et facétieuse "Hypercommunication"), Poni Hoax en pond un et de taille sur ce deuxième album : il s'agit de l'irrésistible "Antibodies", aimant à dance-floor. Nicolas Ker en trouva l'inspiration d'après une expérience intime où sa partenaire lui apparaissait et se définissait comme bizarrement désincarnée, conférant à la relation et à l'acte d'amour un sentiment de solitude sans l'ivresse. On n'est pas loin du paradoxe de "Hypercommunication".
La diction, le chant et le charisme de Nicolas Ker ont été évidemment pour beaucoup dans la fascination exercée par Poni Hoax, en quelque sorte le Taxi Girl de son temps. Il fallait voir du reste la tension extrême qui exsudait live ainsi que les performances sur le fil du chanteur interprétant "Pretty tall girls", l'un des titres marquants de Images Of Sigrid.
Beaucoup de documents live du groupe et de ce titre existent sur la toile où l'on voit Ker mascara sur les paupières dévisager en bête traquée son auditoire. La transformation physique du chanteur était conséquente lors des derniers années de Poni Hoax, un peu à l'instar de celle d'un Keith Moon dans les années 70.
Ce Howard Devoto français dixit un intervenant anglophone du culte et essentiel documentaire Drunk in The House of Lords, que l'on voit se chauffer avec Taeger backstage, était unique en son genre. Hélas davantage connu pour ses frasques, son partenariat people avec Arielle Dombasle et cette exhibition malsaine que faisaient de lui les media télévisuels où il apparaissait invariablement bourré.
Dès lors chaque parution du groupe semblait être la dernière ; il y aurait encore State Of War en 2012 et Tropicale Suite plus ouvragé en 2017.
Depuis cette fatidique date du 17 mai 2021 qui vit la disparition brutale de Nicolas Ker, il était clair que le plus important groupe français de la décennie venait de rendre l'âme.
En bref : le deuxième album qui est le plus représentatif de Poni Hoax, sorte d'équivalent de Taxi Girl de sa génération. Electro pop de grande classe.
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